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    Lou et l'île aux sirènes : rencontre avec le réalisateur

    Alors que son dernier long métrage d'animation "Lou et l'île aux sirènes" sort cette semaine dans les salles, rencontre avec le réalisateur Masaaki Yuasa, couronné du Cristal au dernier Festival d'Annecy...

    2017 Lu Film partners

    Comment vous est venue l’envie de réaliser ce long métrage ? L’histoire est très originale et semble s’inspirer de nombreuses légendes diverses, même si vous y avez ajouté quelque chose de personnel. Quelles ont été vos inspirations principales ?  

    Au départ, l’histoire du film était celle d’une petite fille vampire. Puis nous y avons incorporé d’autres idées et thèmes, comme des villages coupés de tout, ou encore le proverbe "Kugô déplace des montagnes" qui pourrait s’apparenter à votre "Rome ne s’est pas construite en un jour", et au fil de cette réflexion nous sommes parvenus à l’histoire d’une sirène et d’un petit village de pêche à l’époque contemporaine.

    L’une des grandes qualités du film est le personnage de Lou, qu’on aime immédiatement. Comment avez-vous travaillé sur ce personnage ? Quel était votre objectif lorsque vous l’avez imaginée ?

    Au départ, elle était conçue comme un vampire, donc avec deux facettes : une mignonne, et une plus effrayante. Mais quand elle est devenue une sirène, elle avait beau porter un destin tragique, nous avons privilégié son côté adorable. Même si elle a l’air jeune, nous avons voulu l’écrire comme un personnage très décidé, à la fois en force et en douceur. Et comme elle aime la danse, nous lui avons donné de longues jambes afin qu’elle puisse bouger de manière souple et dynamique comme un caoutchouc !

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    La musique est un élément essentiel du film. Quelles sont vos sources d’inspiration dans ce domaine ? Le genre de musique que vous préférez écouter ?

    A la fin de "La ballade du chanteur", le héros déclare ses véritables intentions, ce qui colle parfaitement au déroulement de l’histoire, d’autant qu’il l’interprète comme une déclaration. En voyant ce passage la première fois, on pourrait croire que nous sommes partis de ce morceau pour construire le reste de l’histoire, et pourtant cette chanson n’a été conçue qu’à la seconde moitié de la production du film. "Fight" aussi est importante, car elle évoque ce que peuvent ressentir les adultes qui n’ont pas réussi à réaliser leurs rêves et qui ne peuvent que continuer à encourager les enfants. C’était parfait pour illustrer ce moment où le jeune Kaï décide qu’il doit se déclarer, même s’ils ne pourront jamais être ensemble. Voilà pourquoi nous l’avons composée. Si on regarde bien, dans ce film, il y a une chanson pop interprétée par Yuho à la manière d’une starlette, une fantaisie jouée pendant la cérémonie, et un morceau nerveux sur lequel on pourrait danser furieusement… alors j’imagine que je dois avoir un faible pour les musiques très dynamiques.

    Le film s’amuse à alterner les styles d’animation d’une très jolie façon. Comment avez-vous abordé ces différents aspects de l’image ? Aviez-vous une équipe précise pour chaque technique d’animation ?

    Non, les équipes de production étaient les mêmes sur tous les styles graphiques. Pour les séquences de souvenirs, le but était de trouver un style simple mais percutant, comme l’impression laissée par un véritable souvenir, qui est forcément moins frais que la réalité. Les membres de l’équipe ayant déjà réalisé de nombreuses œuvres aux styles très différents par le passé, je ne suis pas certain que cela soit si difficile que cela de passer d’un style à l’autre au cours de la production d’une même œuvre.

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    Quel est votre dernier coup de cœur en animation ? Votre référence absolue ?

    Il s’agit d’un dessin animé en 3D, mais celui qui m’a le plus diverti dernièrement est Tous en scène. Quant à mon dessin animé préféré de tous les temps, je citerai les œuvres que j’ai vues à 14 ans, Galaxy Express 999, Le Château de Cagliostro et Jeu, set et match. S’il ne faut en garder qu’un seul, alors ce sera Le Château de Cagliostro.

    Racontez-nous votre festival d’Annecy, et le moment où vous avez reçu le Cristal. Comment avez-vous vécu cela ?

    Annecy, c’est à la fois un lieu de travail et un lieu dans lequel on se sent un peu en villégiature, donc l’endroit est vraiment très plaisant. Pour tout vous avouer, j’avais la conviction que mon œuvre méritait de recevoir un prix un jour, mais pas à ce moment-là. Je n’ai donc pas vraiment réalisé lorsque j’ai été appelé lors de la cérémonie de remise des prix. Sur scène, je me suis contenté de répéter : "Thank you Annecy" sans vraiment trop comprendre quel prix j’avais remporté. Je me disais juste que l’équipe avait l’air très enthousiaste, donc dans les coulisses je leur ai demandé de quel prix il s’agissait, et ils m’ont répondu : "C’est le grand prix ! Félicitations !". C’est à ce moment précis que j’ai compris la valeur de ce prix.

    (Re)découvrez la bande annonce de "Lou et l'île aux sirènes"...

     

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