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    Unité 42 : après Ennemi public et La Trêve, une nouvelle série policière belge "dans l'air du temps" à découvrir sur France 2

    France 2 lance demain soir "Unité 42", une nouvelle série belge qui s'intéresse à la traque des cybercriminels. Nous avons rencontré Patrick Ridremont et Constance Gay, les deux acteurs principaux, au dernier festival de la fiction TV de La Rochelle.

    RTBF

    Synopsis : Dans les sous-sols du commissariat principal de Bruxelles, les membres de la Brussels Digital Unit forment une équipe hétéroclite mais soudée pour faire barrage aux nouvelles formes de délinquance qui menacent nos vies ultra-connectées. Veuf depuis peu et devant s'occuper seul de ses trois enfants, Samuel Leroy intègre l'Unité 42. Confronté à de nouveaux codes, il doit apprendre à collaborer avec la jeune idéaliste Billie Vebber, hackeuse fraîchement recrutée, qui poursuit clandestinement ses propres objectifs. Sauront-ils conjuguer leurs talents et mettre en sourdine leurs désaccords pour tenter de faire régner l'ordre et la loi dans ce nouveau Far West digital ?

    AlloCiné : Qu'est-ce qui vous a plu dans la série lorsque vous avez lu le scénario du premier épisode ? Qu'est-ce qui vous a semblé différent de ce qui se fait habituellement en matière de séries policières ?

    Patrick Ridremont : Ce qui m'a plu à la lecture du scénario c'est très clairement d'avoir le sentiment que cette série était originale, tout en me disant "Mais pourquoi on n'y a pas pensé plus tôt ?". C'est tellement dans l'air du temps. On est tous accrochés à nos ordinateurs, on a tous peur que nos enfants fassent des conneries ou envoient des photos curieuses d'eux sur Snapchat et compagnie. Et là tout d'un coup, une série va s'occuper de ce problème-là avec une dimension humaine inouïe et des enquêtes qui font quand même très, très peur. Donc c'est vraiment la qualité des scénarios qui m'a poussé à accepter de jouer dans Unité 42.

    Constance Gay : Moi c'est mon premier rôle. Mon agent m'a appelé et m'a dit "Il faudrait que tu envoies des vidéos d'essais pour une série belge". Et quand j'ai lu la description de Billie Vebber, le personnage que je joue, ça m'a tout de suite plu car il y a tellement à jouer. C'est une jeune femme qui a beaucoup de facettes, qui paraît très forte dans son travail, et qui chez elle, quand elle est toute seule, est un petit peu plus perdue et beaucoup plus innocente. Il y avait vraiment beaucoup de choses à jouer. Je trouve qu'elle est drôle par sa maladresse. Elle a beaucoup de caractère, et c'est toujours très intéressant de jouer une femme qui a beaucoup de caractère. Donc au départ c'est plutôt le rôle qui m'a attiré. Et ensuite quand on a travaillé à la lecture des scénarios, je me suis dit que c'était quelque chose de nouveau dans un genre déjà vu et revu d'enquêtes policières bouclées.

    On comprend dès le premier épisode que la vie personnelle de vos personnages va donner lieu à des intrigues fil rouge tout au long de la saison. Vous pouvez nous en dire plus ?

    Constance Gay : Disons que dans le premier épisode on comprend que Billie a un passé un peu louche. On ne sait pas trop pourquoi elle a voulu être flic. Ce qui est sûr c'est que c'est un petit génie de l'informatique et qu'en tant que geek elle a tout à fait sa place au sein de l'Unité 42. Mais en tant que policière on ne sait pas très bien. On sent qu'il y a des sujets qui la touchent profondément et qui ça lui porte à coeur de faire régner la justice. Mais tout ça reste assez flou au début, on se pose pas mal de questions.

    Patrick Ridremont : On ne se cantonne pas à des enquêtes policères. Ces personnages ont une vie en dehors du boulot et elle est très bien mise en scène. Et ce n'est pas lourd, même si les choses ne sont pas très agréables. Il n'y en a pas de trop. Pour chacun des personnages il y a un trait de caractère familial qui est poussé. Moi en l'occurence, les rapports avec mes enfants, à travers la disparition de leur mère. Ce n'est pas comme si les auteurs avaient voulu nous mettre à chacun 100 problèmes (rires).

    Constance Gay : Ce qui est fort c'est qu'on ne tombe pas dans le pathos, on ne plaint jamais le personnage. On s'attache juste davantage à lui grâce à ça en fait.

    LFV/K. Sattler

    La thématique de la cybercriminalité a déjà été traitée récemment par Les Experts : Cyber, le dernier spin-off des Experts, qui a connu 2 saisons. Les inévitables comparaisons, ça vous fait un peu peur ?

    Patrick Ridremont : Je ne connaissais pas Les Experts : Cyber avant de tourner la série, mais non, honnêtement, ça ne fait pas peur. Parce que si tous les sujets qui ont déjà été traités ne peuvent plus être traités, alors on ne fait plus grand-chose.

    Constance Gay : Mais au début des lectures, on avait le personnage de Lisbeth dans Millenium très imprégné pour Billie. Et on a complètement changé ça car on ne voulait pas du tout qu'elle soit une espèce de caricature de la hackeuse et de la geek. On a beaucoup travaillé pour qu'elle soit avant tout une femme, qui se trouve également être geek.

    Depuis quelques années la télévision foisonne de séries policères ou de thrillers assez sombres, qui racontent souvent des disparitions d'enfants ou d'adolescents. D'après vous, pourquoi ce genre d'histoires plait et fascine autant ?

    Constance Gay : Je crois que c'est le Mal, et toutes les faces très noires de notre société, qui attirent. Ce n'est pas malheureux de dire ça, mais c'est intriguant, c'est vrai. C'est quelque chose que, j'espère, les gens lambda ne connaissent pas, et donc du coup, savoir qui a fait le mal, c'est assez passionnant.

    Patrick, on vous a vu coup sur coup à la télévision dans Emma, La Forêt, et maintenant Unité 42. Ça vous interpelle qu'on pense surtout à vous pour des rôles de flics ou des rôles sombres, alors que vous avez plutôt commencé dans la comédie ?

    Patrick Ridremont : La comédie je réserve plutôt ça à la scène, j'en fais rarement à l'écran. Mais c'est vrai que ça m'interpelle un peu parce que je me dis qu'il faudrait peut-être à un moment donné que la télévision produise autre chose que du policier. Et la RTBF, pour laquelle je travaille en ce moment, va le faire puisqu'elle prépare une comédie sur le monde du foot. Mais le policier reste 70% de la production télé, c'est vrai.

    La Trêve et Ennemi public ont été de jolis succès en Belgique comme en France, et ont permis de mettre davantage en lumière ce qui se fait en Belgique côté séries. Diriez-vous qu'Unité 42 s'inscrit dans la lignée de ces deux fictions ?

    Constance Gay : Ce qui est certain c'est qu'on nous parle beaucoup de La Trêve et d'Ennemi public, même sur le tournage. Mais je ne sais pas si Unité 42 est née grâce au succès de ces deux séries. J'avoue qu'en temps que Française je ne me rends pas bien compte, je n'ai pas vu l'avénement de ces deux séries en Belgique.

    Patrick Ridremont : Oui on s'inscrit dans la lignée de ces deux séries. Peut-être pas tant dans ce qu'on raconte ou de manière cinématographique, mais dans la fierté que notre public a de ces productions. On a vraiment du mal en Belgique avec le cinéma belge. Les gens considèrent que c'est trop social, trop triste, etc. Ils ne vont pas voir leur cinéma. Vous pouvez faire un bon film et avoir 18 000 spectateurs en Belgique. Et là, du coup, à travers les séries, on est parvenu à créer une certaine fierté. Il y a une espèce d'émulation qui a découlé du succès de ces séries. Mais on sait très bien que le revers de cette médaille c'est que si une série fonctionnait tout à coup moins bien en Belgique, on serait aussi prompt à baisser l'étendard qu'on était fier de le monter.

    Vous savez si une saison 2 est déjà envisagée ?

    Patrick Ridremont : Oui, elle est envisagée et elle est déjà en cours d'écriture [Depuis la réalisation de cette interview en septembre dernier, la commande d'une saison 2 a été officialisée par la RTBF, ndlr].

    Unité 42 saison 1, 10x52 minutes, à partir de ce lundi 15 janvier à 21h sur France 2, au rythme de 3 épisodes par semaine.

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