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    Mort de Marceline Loridan-Ivens, cinéaste engagée et conscience du siècle

    Célèbre cinéaste et comédienne engagée, Marceline Loridan-Ivens s’est éteinte ce mardi 18 septembre 2018, à l’âge de 90 ans. Elle avait survécu aux camps de concentration avec Simone Veil.

    CVS / Bestimage

    Le cinéma français engagé est en deuil : France Inter annonce la mort de Marceline Loridan-Ivens, célèbre figure contestataire et survivante juive des camps de concentration, ce mardi 18 septembre 2018. Sa route avait croisé celles de l’ancienne ministre Simone Veil, du cinéaste Jean Rouch et du Président de la République démocratique du Viêt Nam Hô Chi Minh.

    Une jeunesse de survivante

    Née Marceline Rozenberg à Epinal en 1928 de parents juifs polonais immigrés en France, elle s’installe avec sa famille dans le Vaucluse peu avant la Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle elle intègre la Résistance. Arrêtée par la Gestapo avec son père en 1944, elle est déportée vers le camp d’Auschwitz-Birkenau dans le même convoi que Simone Veil.

    Elle sera ensuite transférée à Bergen-Belsen et à Theresienstadt, d’où l’Armée Rouge la libère le 10 mai 1945. Après la guerre, Marceline Rozenberg épouse Francis Loridan dont elle divorcera sans abandonner le patronyme.

    L’avènement d’une militante

    Après avoir adhéré au Parti Communiste Français, Marceline Loridan s’engage aussi auprès du FLN et côtoie l’intelligentsia de l’époque et le milieu germanopratin, comme Roland Barthes ou Georges Perec. Sa rencontre avec Edgar Morin sera décisive : dans Chronique d’un été qu’il tourne avec son ami cinéaste Jean Rouch, le sociologue filme Marceline Loridan récitant un long monologue place de la Concorde.

    Elle épouse en 1963 le réalisateur Joris Ivens et devient enfin Marceline Loridan-Ivens. Ensemble, ils partiront pour le Viêt Nam où ils rencontreront Hô Chi Minh et pour la Chine pendant la révolution culturelle où ils tourneront un film-fleuve en douze parties : Comment Yukong déplaça les montagnes. Vivement critiqués par Jiang Qing l’épouse de Mao Zedong, ils devront fuir le pays.

    Cinéaste et comédienne

    De 1999 à 2013, Marceline Loridan-Ivens accepte de tourner devant la caméra de Cédric Klapisch (Peut-être), de Claire Simon (Les Bureaux de Dieu) et de Marion Vernoux (Les Beaux Jours). En 2003, elle signe seule le scénario et la mise en scène de La Petite Prairie aux bouleaux, où Anouk Aimée interprète son double : une cinéaste et ancienne déportée qui revisite les heures les plus sombres de sa vie.

    Marceline Loridan-Ivens a continuer de raconter son expérience jusqu’au bout de sa vie dans trois ouvrages co-écrits avec les journalistes Elisabeth D. Inandiak et Judith Perrignon : "Ma vie balagan" (ed. Robert Laffont, 2008), "Et tu n'es pas revenu" (ed. Grasset, 2015) et "L'amour après" (ed. Grasset, 2018). Elle décède le mardi 18 septembre 2018, à l’âge de 90 ans.

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