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    Le Nom de la Rose : on était à Rome sur le tournage de la série adaptée d'Umberto Eco avec John Turturro

    En avril dernier, on s'est rendu à Rome sur le tournage de la mini-série "Le Nom de la rose", avec John Turturro, dont les huit épisodes seront diffusés à partir de ce soir sur OCS.

    2019 Palomar/11 Marzo Film / Fabio Lovino

    Le 24 avril dernier, on s'est rendu à Rome sur le tournage de la mini-série Le Nom de la rose. Ce jour-là, l'équipe, qui en est déjà à sa seizième semaine de tournage sur vingt-et-une, est installée pour la deuxième semaine consécutive dans l'église Santa Maria in Cosmedin. Cette magnifique église située dans le centre historique de la capitale italienne date de 1632 et abrite la Bocca della Verità célèbre par Audrey Hepburn et Gregory Peck dans Vacances romaines et qui, selon la légende, dévore la main des menteurs.

    Tourner n'y est donc pas simple car cela implique de fermer l'église au public. Le tournage se déroule donc chaque jour de 14h30 à minuit. En arrivant dans l'église éclairée très faiblement pour reproduire un éclairage d'époque à la bouge, on remarque l'incroyable pavement médiéval et les mosaïques et on croise de nombreux moines, figurants ou comédiens. Ainsi que le confirme la productrice déléguée Patrizia Massa, "tous les acteurs ont accepté de se couper les cheveux et d'adopter la tonsure le temps du tournage".

    Elle nous explique que le casting de la série est international et qu'il était important que les acteurs puissent tous parler anglais : "A l'époque, les moines venaient de partout et parlaient en latin, ici les gens viennent de partout et parlent en anglais avec un léger accent." C'est alors que Fabrizio Bentivoglio, qui joue le moine Remigio, passe en chantant en italien "Je ne peux pas aller aux toilettes, je dois aller aux toilettes". Sur le plateau, on entend évidemment beaucoup d'italien et les équipes passent d'une langue à l'autre de manière très naturelle. 

    Il fallait réfléchir à une nouvelle manière de transposer les enjeux du roman à l'écran.

    Richard Sammel, qui interprète le moine Malachia, en charge de la bibliothèque, vient quant à lui nous saluer en français. Le producteur italien Matteo Levi, indique qu'il a été "très difficile d'obtenir les droits, surtout parce qu'on était en compétition avec énormément de projets" et ajoute que "beaucoup de maisons de productions voulaient les droits du livre pour faire un nouveau film".

    C'est Andrea Porporati qui est à l'origine de la première version du scénario et qui a eu l'idée d'une série. "L'idée est venue du fait que le film est magnifique, mais qu'il donne une vision très restreinte de l'histoire. Le roman est riche et possède largement la matière pour une série", précise Matteo Levi. "John Turturro connaissait très bien le livre, il a aussi travaillé sur le scénario avec Giacomo Battiato, le réalisateur, et jusqu'au tournage ils ont fait des modifications."

    L'équipe s'apprête à mettre en boîte la "scène 306", une scène de choeurs dans l'abbaye où les moines sont rassemblés et chantent alors que Guillaume de Baskerville (John Turturro) et le novice Adso de Melk (Damian Hardung) marchent dans la contre-allée. Entre deux prises, Giacomo Battiato explique que faire une série impliquait de "réfléchir à une nouvelle manière de transposer les enjeux du roman à l'écran", qui vont au delà de l'enquête et de l'intrigue autour des meurtres commis dans l'abbaye. "Il y a le thriller policier, bien sûr, mais il y a aussi beaucoup d'autres niveaux, les thème de la liberté, de l'amour, des réfugiés, de la peur des femmes. Cela a été écrit il y a trente ans et pourtant c'est extrêmement actuel."

    Lorsqu'on lui demande s'il n'était pas trop difficile de devoir passer derrière le film de Jean-Jacques Annaud, le réalisateur souligne que l'exercice est très différent : "Ici, il s'agit de raconter une histoire en huit heures. Le film se concentrait beaucoup sur le thriller et sur les monstres. Là, on s'éloigne de l'aspect huis clos sur lequel reposait le film. Visuellement, j'ai voulu sortir du Moyen-Âge gris et sombre qu'on a l'habitude de dépeindre, alors que le Moyen-Âge c'était très coloré. La photographie sera, je l'espère, très contemporaine."

    Angelo Turetta/Fabio Lovino /Palomar/11 Marzo Film

    Tout le monde est en place et Giacomo Battiato est appelé derrière la caméra. "Motore !" La première prise démarre, on lance le play-back du choeur, Turturro et Hardung s'élancent dans l'allée. On entend un premier "cut". On enregistre une deuxième prise, puis une troisième. John Turturro, très impliqué depuis le début du projet, demande à visionner la dernière sur le moniteur, avant de nous dire combien il est attaché au roman : "On essaie de rendre compte de l'intelligence d'Umberto Eco. Certaines scènes sont vraiment très proches du livre. Les mots d'Eco, son utilisation de la langue, sont magnifiques. Avec Giacomo Battiato, on a essayé de mettre cet aspect en avant, car parfois, ce qu'on aime le plus dans un livre n'est pas dans l'adaptation et je ne voulais pas que ça arrive."

    Quant à savoir si le fait de devoir reprendre le rôle incarné par Sean Connery dans le film l'impressionnait, Turturro est catégorique : "Je n'ai pas vu le film, ça ne m'aiderait pas je pense. Pour moi, le point de départ c'est le livre. Chaque lecteur a son interprétation du personnage et j'essaie d'apporter la mienne au personnage de Guillaume de Baskerville." On laisse ensuite le tournage se poursuivre. Après l'église Santa Maria in Cosmedin de Rome, c'est à Pérouse que l'équipe ira ensuite tourner les scènes qui se passent à Florence, où a lieu la première rencontre entre Guillermo et Adso.

    La bande-annonce du Nom de la Rose, dès ce soir à 20h40 sur OCS :

     

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