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    L’arme Fatale saison 3 : ce qui vous attend dans les nouveaux épisodes sans Clayne Crawford

    Une saison décisive qui n’a pas démarré sous les meilleurs auspices et qui doit recréer un nouveau duo, voilà le challenge de L’Arme Fatale pour ces nouveaux épisodes, qui débute mardi soir sur TF1.

    Copyright John P Fleenor/FOX

    Rebondir après une fin de saison mouvementée

    C’était le feuilleton dans le feuilleton en fin de saison 2. La production de L’Arme Fatale, frappée par des remous dans les coulisses, a évincé Clayne Crawford (Martin Riggs) et engagé Seann William Scott (Stifler d’American Pie) pour prendre sa place. On pensait les choses rentrées plus ou moins dans l’ordre mais c’était sans compter l’annonce surprise de Damon Wayans qui révélait vouloir quitter la série à son tour pour des raisons médicales (il est atteint d’un diabète de type 2) et parce qu’il ne sentait pas que sa condition particulière était suffisamment prise au sérieux. Il y a quelque chose de maudit au royaume de L’Arme Fatale. Finalement, avec des efforts opérés des deux côtés, les choses sont plus ou moins rentrées dans l’ordre. Le planning de l’acteur fut aménagé, son régime alimentaire mieux respecté et ses séquences d’actions allégées (le monsieur a dépassé les 50 ans).

    Mais la série allait-elle se remettre de la disparition de Martin Riggs et retrouver un sentiment de stabilité après tous ces bouleversements ? La mécanique de L’Arme Fatale fonctionne sur l’antagonisme de ses personnages principaux. Le buddy cop show où les contraires s’attirent. D’un côté la tête brûlée suicidaire, de l’autre le prudent pantouflard. Cela donne une dynamique comique efficace mais sur le fond, c’est bien le personnage de Riggs qui attire fascination et intérêt, quand celui de Murtaugh semble davantage sorti des plateaux d’une sitcom. Alors, remplacer Riggs par un personnage similaire, la redite n’était-elle pas un peu forcée ?

    Ray Mickshaw/FOX

    Un nouveau duo

    Les auteurs auraient pu choisir d’inverser les rôles. Faire de Murtaugh le personnage incendiaire et du petit nouveau quelqu’un de posé, à l’image d’une huitième saison de The X Files qui voyait Scully énoncer des théories invraisemblables quand Doggett était hyper cartésien. Cela aurait probablement fait beaucoup de changements d’un coup. Et on peut comprendre la production de ne pas vouloir casser une formule qui fonctionne. On troque donc une tête brûlée pour une version moins directement dramatique (pas de femme assassinée alors qu’elle était enceinte), sans séance de psychothérapie mais on conserve l’idée du personnage torturé : Wesley Cole est un ancien agent de la CIA, qui cherche à se ranger du côté des forces de l’ordre de Los Angeles (en uniformes), après une vie passée de pays en pays à tuer des gens au nom de l’Oncle Sam. On se doute dès les présentations que ses plans ne vont pas se dérouler sans accrocs.

    Il y avait toutes les raisons de craindre que la greffe n’allait pas prendre : des conditions un peu forcées, la difficulté de passer derrière l’interprétation solide de Crawford, plus le choix de Seann William Scott, éternel Stifler, qui a surtout brillé au cinéma pour ses rôles de benêts plus ou moins attachants. Et pourtant ça marche ! Sans être d’une folle originalité, son personnage fonctionne, bien aidé par la sympathie naturelle que dégage l’acteur. Cole trouve rapidement ses marques et la série joue de façon habile avec l’idée de deux bêtes sauvages qui doivent s’apprivoiser (et inclut le spectateur qui doit refaire son travail d’acceptation d’un nouveau personnage). Sans être aussi fusionnel qu’avec Riggs, notamment parce que la série choisit d’accentuer le côté solitaire de Cole, le couple agite suffisamment les rues de Los Angeles pour que l’on retrouve une grande partie de ce qui a fait le succès de la série : de l’action généreuse, un soupçon d’humour (pas toujours très fin) et de la décontraction.

    Un personnage bien intégré

    La nécessité d’aménager le planning de Damon Wayans a probablement forcé les auteurs à privilégier les arcs narratifs les plus forts sur Cole (avec ainsi la possibilité de construire son personnage plus vite). Et pour une première introduction, après une seule saison, il n’y a plus beaucoup d’ombres à explorer. Son passé avec la CIA, son enfance avec sa mère photo-reporter, son histoire d’amour, sa relation difficile avec sa fille, le personnage finit par avoir plus d’épaisseur en une saison que Murtaugh en trois. Il faut dire que côté Roger, la saison ronronne avec une accumulation de poncifs familiaux bien dispensables. Pour un Cole qui se développe par et pour lui-même, on doit composer avec un Murtaugh qui n’existe plus que dans son rapport aux autres.

    John P Fleenor/FOX

    Rien de nouveau sous le soleil de L.A.

    Côté enquêtes, c’est du classique. L’abcdaire du cop show de networks (les grandes chaînes nationales américaines) est respecté à la lettre. Meurtres, drogues, vols, la série ne va pas chercher à réparer ce qui n’est pas cassé. L’Arme Fatale restant L’Arme Fatale, on pourra néanmoins compter sur sa passion pour la tôle froissée, les course-poursuites, les séquences de combat, les gunfights, qui lui donne ce côté 90’s qui rendraient nostalgiques ceux qui ont regardé Los Angeles Heat (rip off plus ou moins assumé de la franchise cinématographique de L’Arme Fatale). Le cahier des charges est donc parfaitement respecté même si on aurait souhaité un peu plus de prise de risque ou d’ambition. C’est sage, très sage comme si les auteurs étaient plus occupés (et stressés) à faire accepter ce nouveau personnage auprès du public. Seul le dernier épisode élèvera un peu plus le niveau avec une ambiance et des séquences qui s’approchent prudemment des films de Richard Donner.

    Quel avenir pour Murtaugh, Cole et les autres ?

    A l’heure d’écrire ces lignes, aucune information n’a encore été communiquée sur l’avenir de la série, ni, si saison 4 il devait y avoir, Damon Wayans rempilera pour une année supplémentaire. Les tensions entre lui et la production semble s’être calmée. Tout semble revenu à la normal, reste à savoir si FOX l’entend également de cette oreille. Le dernier épisode, sans faire dans le cliffhanger vicieux, laisse une porte grande ouverte, sans offrir réellement de sortie pour Murtaugh. Matt Miller, le showrunner, est confiant à l’idée de poursuivre l’aventure. Les séries d’action se découvrant une nouvelle jeunesse avec S.W.A.T., SEAL Team, le remake de Magnum, voire celui de MacGyver, il semble y avoir un public demandeur. Des éléments favorables à un renouvellement. En attendant, L’Arme Fatale a réussi à surmonter sa plus grande difficulté : parvenir à faire oublier Riggs et Crawford le temps d’une saison. Ce n’est pas forcément mieux sans lui mais le résultat est efficace. Au point de se demander si c’est le bon acteur qui a quitté la série, un duo Cole-Riggs, voilà qui aurait été particulièrement séduisant.

    La saison trois est diffusée tous les mardi soirs sur TF1 à partir du 12 mars. 

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