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    Stalk : après SKAM France, que vaut la nouvelle série France TV Slash sur le harcèlement numérique ?
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Après "SKAM France" et "Mental", France TV Slash se tourne vers une fiction originale et plus sombre, intitulée "Stalk" et portée par Théo Fernandez.

    France Télévisions

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Lucas est un génie, un pro de l'informatique et du codage, sa seule et véritable passion. Admis dans l'une écoles les plus prestigieuses de France, le jeune introverti est victime d'une mauvaise plaisanterie lors d'un bizutage. Humilié et pointé du doigt par tout le campus, il va prendre pour cible le responsable de sa réputation : Alex, un étudiant populaire. Le hacker va alors utiliser ses compétences pour prendre sa revanche et s'immiscer numériquement dans la vie privée de son bourreau et de ceux qui l'entourent. Un jeu aux lourdes conséquences commence.

    Stalk, écrit par Jean-Charles Paugam et Simon Bouisson, réalisé par Simon Bouisson.

    Diffusé dans son intégralité sur FranceTV Slash dès le 13 mars. Épisodes vus : 4

    À QUOI ÇA RESSEMBLE ?

    C'EST AVEC QUI ?

    Révélé en 2011 dans Les TucheThéo Fernandez incarne le héros principal de Stalk, Lucas, un jeune homme brillant, solitaire, et moins innocent qu'il n'y paraît. Il est entouré de Carmen Kassovitz - la fille de Matthieu Kassovitz -, qui fait ici ses premiers pas devant la caméra dans la peau d'Alma, future idylle du hacker, et Pablo Cobo, prochainement à l'affiche de Jeunesse sauvage de Frédéric Carpentier et Madre de Rodrigo Sorogoyen. Du côté des rôles secondaires, on retrouve Rio Vega, qui collabore une nouvelle fois avec Simon Bouisson après le film interactif République; Yasin Houicha, vu récemment dans Papicha de Mounia Meddour et Forte de Katia Lewkowicz; Azize Diabaté Abdoulaye, l'une des stars de la série Les Bracelets Rouges sur TF1; ou encore Manon Valentin, un des premiers rôles du film Interrail de Carmen Alessandrin. Les téléspectateurs reconnaîtront également Clément Sibony (The Walk), sous les traits de Herzig, l'un des professeurs de Lucas.

    ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?

    Présenté au Festival de la fiction TV de La Rochelle en septembre dernier, Stalk avait déjà séduit le jury. Et pour cause, la série avait reçu le Prix de la meilleure réalisation pour Simon Bouisson et celui du jeune espoir masculin pour Théo Fernandez. Des récompenses méritées puisque, ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, le feuilleton est une nouvelle réussite pour la chaîne numérique France TV Slash. Contrairement à SKAM France et Mental, tous les deux adaptés de programmes étrangers, Stalk a la particularité d'être une fiction originale.

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    À travers une histoire bien construite, rythmée et prenante, Simon Bouisson s'intéresse à la génération 2.0, celle qui jongle avec les outils numériques depuis toujours, et plus particulièrement à un sujet tabou : le cyber-harcèlement. Composé de dix épisodes de vingt minutes, la série invite le téléspectateur à questionner son rapport aux réseaux sociaux, à la protection de sa vie privée et à son goût, parfois inconscient, pour le voyeurisme.

    Là où pas mal de séries pour adolescents tombent dans le piège des clichés, Stalk réussit à développer des personnages nuancés, qui échappent à un traitement manichéen. C'est le cas du héros principal, Lucas, qui ne sera jamais dépeint comme une simple victime d'un bizutage. Tout au contraire, il multipliera les mauvais choix pour sauver son honneur, ce qui en fera un protagoniste complexe, tiraillé entre le bien et le mal. Il en est de même pour les personnages secondaires, comme Alex, joué par Pablo Cobo, qui ne se contentera pas seulement d'être la brute de l'université. Déconseillé aux moins de 12 ans, le programme surprend également par sa noirceur et son exploration de la sexualité, qui donne lieu à des scènes plutôt graphiques.

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    Très addictive, la série s'inscrit totalement dans l'esprit de ces - nombreux - films sur l'obsession et le harcèlement. Les plus cinéphiles et littéraires verront dans le personnage de Lucas un mélange de Lisbeth Salander, personnage principal de la saga Millénium, et de Tom Ripley, héros du Talentueux M. Ripley, qui est prêt à tout pour s'approprier la vie de ceux qu'il envie. L'une des plus grandes forces de Stalk concerne surtout sa jeune distribution très talentueuse. Théo Fernandez dévoile une nouvelle facette, plus inquiétante, sans jamais tomber dans le surjeu et le pathos. Pablo Cobo, Yasin Houicha et Rio Vega incarnent également des personnages très crédibles, qui gravitent autour de Lucas, alias Lux. Quant à Carmen Kassovitz, dont c'est le premier rôle, elle parvient à s'imposer avec une aisance déconcertante, de quoi nous rendre impatients de la découvrir dans de nouveaux projets.

    À mesure que les épisodes se succèdent, Stalk continue d'étonner et devient de plus en plus anxiogène. Est-ce que la série connaîtra une saison 2 ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais on lui souhaite vivement de trouver son public, à l'instar de SKAM France.

    Redécouvrez notre épisode du podcast "Y'a quoi d'bien ?" avec Axel Auriant de "SKAM France" :

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