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    Les Quatre fantastiques : le studio ne voulait pas d'une Afro-Américaine pour la Femme invisible
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Le réalisateur des "Quatre fantastiques" version 2015, Josh Trank, a confié son seul regret sur le film : ne pas avoir quitté le projet lorsque le studio a refusé que Sue Storm (la Femme invisible) soit, comme Johnny Storm, d'origine afro-américaine.

    Twentieth Century Fox

    Choisir des Afro-Américains pour porter des blockbusters ne relève pas de l'évidence pour les studios ! En témoigne le réalisateur Josh Trank, invité du podcast The Meaning Of pour parler de son actualité. Interrogé sur la raison pour laquelle il n'avait pas choisi une Afro-Américaine dans le rôle de Sue Storm dans Les Quatre fantastiques (alors même qu'il avait pu recruter un Johnny Storm Afro-Américain), le cinéaste est revenu sur les tractations qui avaient cours à l'époque entre le studio et lui :

    Nous en avons beaucoup parlé en coulisses, les débats étaient polémiques. J'étais surtout intéressé par avoir une Sue Storm noire, un Johnny Storm noir et un Franklin Storm noir. Il faut voir que lorsque vous discutez avec un studio sur un film de grande ampleur, chacun essaye de rester ouvert sur qui en seront les stars. (...) Mais lorsqu'on s'y est penché, j'ai rencontré beaucoup de réticences sur le fait de caster une Afro-Américaine pour ce rôle.

    Et finalement, le studio a imposé au réalisateur Kate Mara dans le rôle de Sue Storm, une concession que Trank a accepté pour pouvoir avoir Michael B. Jordan et Miles Teller dans les rôles de Johnny Storm et Reed Richards. Une concession qu'il regrette aujourd'hui :

    "Quand j'y repense, j'aurais dû partir [lorsqu'ils ont refusé que Sue Storm soit Afro-Américaine] et je suis très gêné de ne pas en avoir fait une question de principe. Car ce n'est pas moi, je n'aurais jamais fait ça dans la vie. Je suis quelqu'un qui a toujours respecté ce en quoi il croyait, même si ça devait me coûter ma carrière. Je m'en veux de ne pas être resté sur la même ligne vis-à-vis de ce problème. En un sens, sur cette question, j'ai échoué."

    Rappelons que Josh Trank a vécu une traversée du désert à la suite de l'insuccès des Quatre fantastiques, couplé à la réputation d'être un réalisateur "compliqué" (ce sont ses mots, dans le même podcast). Le téléphone n'a donc plus sonné pendant plusieurs années, mais le metteur en scène revient désormais avec Capone, un biopic sur les dernières années de la vie d'Al Capone, interprété par Tom Hardy. Le film n'a pas encore de date de sortie française, mais en voici des images :

     

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