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Ça parle de quoi ?
Depuis qu’il est enfant, André Bonzel se passionne pour les films amateurs. Les centaines de bobines qu’il collectionne lui permettent de constituer, image par image, l’histoire fragmentée de sa famille, en comblant parfois les vides par ce qu’il devine ou fantasme. Il vit ses premiers émois amoureux et ses drames familiaux à travers ces pellicules retraçant sa vie, celle de ses proches, voire même celle d’inconnus.
C’est à partir de cette passion que le film se crée, sous nos yeux, comme lorsque l’on cherche dans les cartons d’un vieux grenier poussiéreux. Il offre non seulement une réflexion sur des thèmes profonds comme la famille, l’évolution et l’accomplissement personnel, mais aussi des sujets plus philosophiques comme notre rapport au cinéma, à la perception de l’image ou aux souvenirs.
Le co-réalisateur d’un film culte
Si son nom ne vous est pas familier, c’est parce qu’André Bonzel est un cinéaste discret. Réalisateur de courts-métrages documentaires, son premier long-métrage est devenu culte : C’est arrivé près de chez vous, sorti en 1992.
Dans ce faux documentaire en noir et blanc parodique de l’émission de TV Strip-tease, on suit les pérégrinations d’un tueur en série incarné par Benoît Poelvoorde. C’est d’ailleurs l’acteur belge, toujours très proche du réalisateur depuis leurs études de cinéma, qui lui a conseillé de créer un film entier à partir de sa collection personnelle.
Une famille marquée par le 7e art
Et j’aime à la fureur raconte l’histoire de son narrateur et réalisateur André Bonzel, en remontant le fil de son histoire familiale, déjà étroitement liée au cinéma. Son arrière-arrière-grand-père Maurice, ingénieur et proche des frères Lumière, se trouve le 22 mars 1895 à la toute première projection cinématographique de l’Histoire, celle de La Sortie des ouvrières de l’usine Lumière.
Les Films du Poisson
Dès lors, l’amour pour la capture d'images animées devient central dans la vie de la famille. Le goût du cinéma se transmet à nombre de descendants de Maurice, sautant parfois des générations, comme celle du père d’André, qui lui n’est pas ému par la magie cinématographique.
Un vivier d’images pharaonique
Si Et j’aime à la fureur dure 1h37, son premier montage atteignait les 3h30. On peut donc facilement imaginer la collection astronomique de bobines qu’André Bonzel a pu constituer au fil des années, grâce à des héritages ou des chineries en brocante.
Si de nombreux documents très personnels finissent dans le film, comme des souvenirs de famille ou de vacances, on y trouve aussi des prises de vue moins habituelles, comme des images ayant traversé les continents et les époques en survivant miraculeusement aux affres du temps. Afin de créer le film, la collection fut entièrement digitalisée : un travail d’ampleur offrant une œuvre unique permettant aux sujets de continuer à vivre à travers la pellicule.
Une bande originale de Benjamin Biolay
Le défi pour un long métrage constitué uniquement d’images muettes, c’est de lui créer un habillage sonore. Si la voix d’André Bonzel narre parfaitement son histoire et que quelques effets sonores apportent l’ambiance contextuelle des images, encore faut-il mettre le tout en musique.
Les Films du Poisson
Pour cela, le réalisateur a fait appel au talentueux Benjamin Biolay, qui a produit la quasi-totalité de la bande originale. Composée en accord avec les images, la musique du film permet de capturer les sentiments qui s’en dégagent, même les plus passagers, et complète parfaitement ce film hors du commun, à découvrir dès ce 20 avril au cinéma.
