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    Un Si Grand Soleil : "Camille va partir en Corée" révèle Moïse Santamaria
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.
    Co-écrit avec :
    Jennifer Radier

    Alors qu'il enquête actuellement sur des narcotrafiquants dans "Un Si Grand Soleil", Manu va bientôt voir sa vie chamboulée par le départ de sa fille. Moïse Santamaria, son interprète, se confie sur son personnage et ce qui l'attend dans la série.

    AlloCiné : Depuis quelque temps dans Un Si Grand Soleil, Manu est en couple avec Eve (Emma Colberti), l'ancien grand amour de Virgile (Fred Bianconi). Peut-on parler de trahison envers son ami ? 

    Moïse Santamaria : Oui, en tant que Moïse je peux le comprendre. Dans la vie, on ne gère pas toujours nos sentiments. Personnellement, j'ai une espèce de morale là-dessus : je n'ai jamais touché à l'ex d'un pote, c'est un truc qui me bloque, et de la même manière pour la sœur d'un pote.

    Mais en même temps, si les deux ne s'aiment plus, et s'il y a des sentiments, de l'amour, et que les choses se passent bien, l'autre personne sait que je ne suis pas en train de lui piquer sa nana. Avec Eve, c'est censé être serein, pérenne et stabilisant pour Manu, par rapport à sa relation précédente. 

    En effet, car la mort d'Elsa (Julie Boulanger) l'an dernier l'avait beaucoup affecté...

    Oui, c'était lourd. Il a vécu quelque chose de toxique, car ça l'était. Et là, c'est apaisant. Eve est posée, travaille en lien avec la culture... Tous les deux font des métiers très sociaux. On peut avoir une certaine vision de la police, mais pour moi c'est un métier, au même titre que les pompiers, où les gens ont affaire à la misère sociale tous les jours. Et l'école, c'est aussi un endroit où l'on essaie de recoller les morceaux de cette misère sociale, même s'ils n'y arrivent pas tout le temps.

    Ces deux personnes ont une sensibilité sociale et aiment aider leur prochain, pour finalement essayer de faire quelque chose pour la cité d'une certaine manière.

    Manu a beaucoup de mal à voir sa fille grandir. Quel regard portez-vous sur cette relation père-fille ?

    Il fallait déjà que Manu accepte le petit ami de Camille (Léonie Dahan-Lamort) parce que c'est sa première histoire d'amour et sa première fois, et je pense que c'est toujours plus difficile pour un père de laisser sa fille grandir car il y peut y avoir un certain comportement de coq. Il a eu beaucoup de mal à avoir une stabilité avec sa fille, et au moment où il est en train de la trouver, finalement, elle va partir en Corée pour suivre son copain. 

    Finalement, Manu est un personnage en constante évolution depuis quatre ans. Il passe par des stades quasi-initiatiques : il a eu cette relation avec Elsa, elle meurt, il vit la perte d'un être cher, puis sa fille qui prend son envol. Il lui faut accepter ça, on se rend compte que pour Manu, qui est un peu l'homme alpha de la série, ce sont les femmes qui le font grandir.

    Un Si Grand Soleil
    Un Si Grand Soleil
    Sortie : 2018-08-27 | 26 min
    Série : Un Si Grand Soleil
    Avec Fred Bianconi, Melanie Maudran, Yvon Back
    Presse
    2,8
    Spectateurs
    1,7

    On a pu aussi voir qu'il avait désormais une relation beaucoup plus mûre avec son ex-femme, Laetitia (Shirley Bousquet).

    C'est apaisé, ils sont amis... Il faut grandir pour accepter ça, il faut être adulte. Combien de gens se séparent et se font la guerre pendant des années, voire ne se réconcilient jamais ? J'en connais autour de moi, c'est la guerre depuis vingt ans. Après ma première séparation, je n'ai pas réussi à devenir ami avec la personne concernée (rires).

    Manu a encore beaucoup d'amour pour son ex-femme, il en a toujours eu pour sa fille, pour Elsa, pour Eve... Et dans son métier, il est entouré d'hommes et a un vrai leadership. Il a plusieurs facettes : la carapace qu'il montre et la sensibilité qu'il va plutôt offrir à la gent féminine, et aussi avec son pote Alex, qu'il doit recadrer quand il pète des plombs, parce qu'au final c'est quand même Alex qui craque.

    Justement, lorsqu’Alex s'est de nouveau retrouvé confronté à Gaëlle (Hélène Degy) lors d'une mission d'infiltration et qu'il l'a embrassée, il l'a caché à son ami. Selon vous, est-ce que Manu a pu deviner malgré tout qu'il avait à nouveau des sentiments pour son ex ?

    Il a senti qu'il y avait un truc qui n'allait pas. Mais il ne peut pas lui en vouloir parce qu'il a fait la même chose. Quand il a caché Elsa, il ne l'a dit à personne, même pas à son pote. Donc il ne peut pas reprocher à Alex ce que lui-même a fait. On se rend compte d'ailleurs que Manu pète beaucoup moins les plombs dernièrement. Il grandit, et c'est ça qui est important.

    C'est ce que je dis à mes camarades : parfois, dans une quotidienne, il faut faire attention à ne pas oublier l'évolution d'un personnage. On ne joue pas tout le temps pareil depuis quatre ans, ce n'est pas possible. Dans la vie, on évolue constamment. La personne que tu étais il y a deux ans n'est plus la même aujourd'hui. Et ça, il faut l'intégrer dans nos personnages.

    Pour faire ce métier, il faut avoir une connaissance de l'humain, en tout cas une volonté de connaissance et surtout de compréhension et de tolérance. Se dire que le chemin par lequel cette personne est en train de passer, je le connais parce que moi-même, il y a des facettes de moi qui auraient pu prendre ce chemin-là. On est composés de plein de facettes différentes, et on capte des réalités différentes en fonction de nos sensibilités. 

    C'est ça que je trouve absolument passionnant dans le fait de jouer un personnage. Et pour ça, il est important de vivre passionnément en dehors du jeu, de faire plein de boulots différents, de côtoyer plein de gens de milieux différents, de vivre pleinement des choses quitte à se brûler même parfois, pour mieux comprendre les mécanismes à l'œuvre. C'est ce qui fait que quand on lit un scénario, il se peut qu'on tombe d'instinct sur le bon schéma.

    Je suis très heureux de ne pas avoir commencé à être acteur à quinze ans, parce que je me rends compte qu'on acquiert une profondeur et une richesse importantes au fil des ans dans l'exploitation des personnages. Sinon, c'est assez lisse. J'ai commencé à faire des cours d'art dramatique à Paris assez tard, j'avais 26-27 ans, et je faisais du théâtre et slam dans le métro parce que c'était un peu la galère.

    J'ai 43 ans aujourd'hui, et comme une éponge j'ai absorbé beaucoup d'expériences de vie, mais il faut se protéger. Je suis beaucoup plus établi que je ne l'étais à 30 ans, mais on doit se protéger.

    Pouvez-vous nous en dire plus sur l'intrigue que vous tournez actuellement dans Un Si Grand Soleil ?

    Il y a un personnage qui va quitter la série. Manu est sur une enquête en lien avec un cambriolage dans un entrepôt qui a mal tourné. Il y a eu des conséquences importantes à l'intérieur de cet entrepôt, avec un homicide volontaire ou involontaire, et Manu est là-dessus pour essayer de trouver qui a fait ça. Tandis que, en parallèle, d'un point de vue privé, il est en train de gérer le départ de sa fille.

    Quels sont vos prochains projets en marge d'Un Si Grand Soleil ?

    J'ai joué dans la saison 2 de la série Le Code, réalisée par Bénédicte Delmas, et dans un court métrage produit par France TV Studio. Et je vais débuter le tournage du téléfilm Je suis né à 17 ans, adapté du livre de Thierry Beccaro. C'est une belle année pour moi.

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