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    Richard Berry accusé d'inceste : l'enquête classée sans suite
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.
    Co-écrit avec :
    Laëtitia Forhan

    En février 2021, la fille aînée de Richard Berry accusait son père d'avoir abusé d'elle alors qu'elle était mineure. L'affaire vient d'être classée sans suite, a révélé le parquet de Paris. Coline Berry a fait appel.

    CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE

    Confirmant une information de BFMTV, le parquet de Paris a indiqué que l'enquête visant Richard Berry d'inceste a été classée sans suite pour prescription des faits.

    Pour mémoire, la fille aînée de Richard Berry, Coline Berry, avait porté plainte, en févier 2021, contre son père et sa belle-mère, la chanteuse Jeane Manson, pour viols, agressions sexuelles et corruption de mineur. Des faits qui se seraient déroulés alors que la fillette était âgée de 8 ans.

    "Pour nous, c'est un immense soulagement", a indiqué l'avocat de Coline Berry, Maître Patrick Klugman, sur France Info. Selon lui, le classement sans suite pour motif de prescription est donné quand "les faits sont suffisamment caractérisés".

    "C'est ce qui s'est passé, estime-t-il. Lorsque la justice fait une enquête et que les faits n'apparaissent pas caractérisés, c'est pour ce motif qu'elle classe l'enquête, pas pour prescription." Et d'ajouter : "Dorénavant, personne ne pourra plus jamais dire de Coline Berry, victime d'inceste, qu'elle est une menteuse."

    La plainte avait été déposée dans le courant du mois de janvier 2021 peu après la publication du livre de Camille Kouchner La familia grande, dans lequel l'autrice dénonce l’inceste commis par le politologue Olivier Duhamel sur son frère jumeau. La Brigade de protection des mineurs avait été saisie de l'enquête.

    Pour rappel, Richard Berry avait immédiatement démenti catégoriquement les faits en publiant un long message en story Instagram, dans lequel il précisait avoir fait écrire au procureur de Paris pour lui demander, malgré la prescription, qu'une enquête approfondie soit diligentée pour que la vérité soit définitivement établie.

    Capture d'écran

    "Je m'adresse à vous aujourd'hui parce que je suis face à une situation parmi les plus douloureuses qui soient pour un homme, et pour un père. Il y a quarante-cinq ans naissait ma fille Coline. Alors qu'elle avait deux ans, sa mère et moi nous sommes séparés dans des conditions très conflictuelles. Je m'occupais de Coline le dimanche, chez mes parents d'abord, puis le week-end avec ma compagne, à l'époque Jeane Manson, et sa fille du même âge.

    J'ai été un père trop jeune, trop absent, mais aimant, et respectueux de ma fille. Il y a sept ans, alors que j'annonçais à ma famille que ma femme et moi attendions un enfant, Coline, elle-même enceinte, a réagi avec une violence extrême, puis, dans un mail envoyé à ma femme, elle a pour la première fois fait allusion au fait qu'elle aurait été "abusée".

    Son récit a évolué avec le temps. Il a été démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocuteurs, ou de l'actualité. Pendant des années, j'ai tenté de lui parler, de mettre un terme à ses mensonges, de comprendre ce dont elle avait besoin, sans succès.

    Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis. Après la parution du témoignage de Camille Kouchner, ma fille a remanié à nouveau son récit. Elle a d'abord contacté des journalistes au début du mois de janvier, puis elle a déposé une plainte.

    Dès que j'ai appris que cette démarche judiciaire avait été engagée, j'ai immédiatement fait écrire au procureur de Paris pour lui demander, malgré la prescription, qu'une enquête approfondie soit diligentée pour que la vérité soit définitivement établie.

    Je démens de toutes mes forces et sans ambiguïté ces accusations immondes. Je n'ai jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline ni avec aucun de mes enfants. Ces allégations sont fausses. Même répétées cent fois, par voie de presse ou par tout autre moyen, elles ne sont rien d'autre qu'un mensonge. L'ensemble des témoins de l'époque qui ont partagé notre vie et nos moments communs sont formels : rien de tout cela n'a existé.

    Pourquoi ma fille m'accuse-t-elle de gestes que je n'ai pas commis ? Pourquoi va-t-elle au bout de cette folie destructrice ? J'aimerais comprendre sa souffrance. J'ai été présent peut-être trop peu, ou trop tard. Je ne sais pas si cela peut expliquer quoi que ce soit. Au-delà de la peine immense et du choc que je ressens, il appartient désormais à la justice d'établir les faits."

    Coline Berry a fait appel de cette condamnation. "Nous attendons maintenant avec impatience et sérénité cette épreuve pour rétablir l'honneur et la dignité de Coline Berry qui, seule et contre un système puissant, a dénoncé les faits les plus durs qui puissent être dénoncés", a dit son avocat sur l'antenne de France Info.

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