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    Topographie idéale d'un adultère.

    Remarqué au festival de Cannes, 'La femme défendue' confirme le talent à suivre de son réalisateur.

    Si on vous dit qu'un énieme film reprend le thème bien éculé de l'adultère, vous ne serez peut-être pas tenté, dans un premier temps, de vous précipiter sur le dernier long-métrage de Philippe Harel. Sauf s'il est traité de manière différente, ce qui est le cas de 'La femme défendue'. Qui dit adultère dit trio, mais le réalisateur a préféré ne s'attacher qu'à la relation des deux 'pêcheurs', en l'occurence François et Muriel. Lui a 39 ans, marié et père d'un enfant, elle est célibataire et sans attache. Ils se rencontrent, n'osent pas trop au début, puis se laissent aller avec la dose imaginable de culpabilité. L'originalité n'est pas dans le scénario, cela va de soi, mais dans la façon de filmer très intimiste, à la 'première personne' du metteur en scène, également acteur principal avec Isabelle Carré. Comme le souligne le dialoguiste Eric Assous -qui avait déjà collaboré avec Philippe Harel dans 'Les randonneurs'- 'rien n'est là pour faire joli, il n'y a aucune concession au romantisme'. Résultat, le système de la caméra subjective donne un film sur le regard: regard de François sur Muriel et vice-versa, ce qui aboutit sur un pan de mur quand ils se téléphonent par exemple. Ainsi lorsqu'on commence à voir les alentours, on décèle vite que leurs rapports se dégradent (c'est que François regarde ailleurs...). Isabelle Carré, dont la filmographie devient conséquente (Beau Fixe, Le hussard sur le toit, Beaumarchais), nous surprend dans un rôle où on ne l'attend pas, habitués qu'on était à la voir comme une jeune fille pure, docile et soumise. Son physique sage tranche d'autant plus avec son côté révolte dans le film. Remarqué au festival de Cannes, 'La femme défendue' confirme le talent à suivre de son réalisateur. Kristell H.

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