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    Festival de la Réunion 2014 - Jour 1 : Claude Lelouch, président passionné
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Responsable éditoriale des rubriques Télé, Infotainment et Streaming
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    C'est parti pour le 10è Festival du Film de La Réunion. Au programme, du soleil, un jury détendu emmené par Claude Lelouch et un film, bien sûr.

    laurent capmas / festival du film de la reunion 2014

    Le Festival du Film de la Réunion fête cette année ses dix ans. Dix ans de désir et d'énergie voués à faire exister outre mer une sélection toute particulière, rendant hommage à de jeunes réalisateurs français, à l'heure de leurs premiers films. Présidé cette année par le grand Claude Lelouch, cinéphile et réalisateur passionné s'il en est, l'événement a débuté sous le soleil de Boucan Canot, site paradisiaque hébergeant jury, équipe de films et journalistes. Soulignant l'importance d'un "premier film", difficile mais inoubliable car unique et passionné, le réalisateur d'Un homme et une femme a ouvert les festivités.

    Le film du jour 

    Diaphana Distribution

    Marie Heurtin de Jean-Pierre Améris - Avec Isabelle Carré, Ariana Rivoire, Brigitte Catillon...

    Sortie le 12 Novembre 2014 - Film d'ouverture. Hors compétition.

    Attendu à La Réunion, Jean-Pierre Améris manquait à l'appel. Celui qui nous aurait permis de le questionner sur son pari osé, consistant à mettre en scène le silence et la quiétude à l'heure où le bruit et la fureur ont aussi bonne renommée. Présenté hors compétition, son film a ému les festivaliers par la beauté de ses cadres et la simplicité de sa mise en scène, au service d'une grande histoire d'amour.

    Celle qui lie une religieuse dévouée à une jeune fille sourde et aveugle de naissance, que l'incapacité à communiquer avec le reste du monde a transformé en véritable petit animal sauvage. Emmenée par la toujours angélique Isabelle Carré (encore plus douce et lumineuse que dans Les Emotifs Anonymes du même Améris) et la révélation Ariana Rivoire, Marie Heurtin est une véritable plongée sensorielle et sensuelle dans un monde où le toucher, le souffle, le goût règnent en maîtres.

    Au micro, Claude Lelouch

    laurent capmas / festival du film de la réunion 2014

    Paroles de président

    Bouleversé par Marie HeurtinClaude Lelouch a accepté de partager son ressenti au micro d'AlloCiné.

    Un film à la limite du chef-d'oeuvre

    "C'est un film qui nous fait découvrir la force des cinq sens. Qui nous montre que, s'il nous reste un seul sens, on peut vivre, on peut goûter au plaisir. C'est un hymne à la vie fabuleux porté par deux comédiennes époustouflantes. Jean-Pierre Améris a choisi la meilleure façon de filmer, avec une caméra qui ne fait pas la folle, n'essaie pas de nous faire croire qu'elle est moderne. Elle est au bon endroit. La photo est jolie et le son remarquable. Ce film nous fait faire un vrai voyage au pays des sens et nous montre qu'une fois de plus, la seule chose qui compte et qui fait sens, c'est l'amour. J'ai simplement peur que les gens n'aillent pas le voir à cause de son synopsis qui fait peur et que, pour ma part, je n'avais pas lu avant. Ce serait dommage car c'est l'un des plus beaux films de l'année."

    Toute première fois

    Ce sont les premiers films qui font avancer le cinéma

    "Orson Welles, Truffaut, Godard, Tati... Très souvent les premiers films sont d'emblée des chefs d'oeuvre. Cela n'a pas été le cas de mon propre premier film, qui a été une catastrophe. Un bide financier et artistique. Mais c'est bien aussi car cela m'a fait comprendre qu'il fallait que je travaille et m'a permis de mesurer mon amour du cinéma. Un premier film fait tout de suite naître ou pas un metteur en scène."

    "En tant que cinéaste, j'attends beaucoup des jeunes metteurs en scène. La "nouvelle vague" doit être permanente. Le premier film permet de ne pas s'autocensurer, d'aller dans la direction que l'on veut, de faire, en un mot, avancer le cinéma par la prise de risque. On est prêt à toutes les folies, à tout hypothéquer, maison, femme et enfant pour un premier film!"

    "J'ai six films à voir pour cette compétition mais je ne sais rien d'eux. Je ne lis jamais le programme, je déteste ça. Aujourd'hui les gens qui vont voir un film savent tout de lui et ne prennent plus aucun risque donc ne découvrent plus rien. Ils vont vers ce qu'ils connaissent. C'est tragique. J'aime la télévision car elle me permet de reproduire ce que je souhaite vivre avec le cinéma : tomber sur un film par hasard, ce "hasard qui a toujours du talent" et qui me fait découvrir une histoire, croire à ce que l'on me raconte."

    Tourner un film à La Réunion ?

    Un film sur les requins et le courage

    "Si je devais tourner un film à La Réunion ? Je parlerais des requins forcément, qui foutent la trouille à tout le monde. Qui font que personne n'ose se baigner. Cela ferait une comédie formidable, qui montrerait que les gens courageux ont plus de plaisir que les trouillards. Un film sur la peur et le courage. Ce problème est une métaphore du monde dans lequel on vit. Il faut que l'on montre que les courageux sont toujours récompensés."

    Le ciné réunionnais 

    laurent capmas / festival du film de la réunion 2014

    Il y a dix ans naissait le Festival du Film de La Réunion de Fabienne Redt. Rencontre...

    Monter ce festival a été comme une impulsion, quelque chose de très inné.

    "Le déclic s'est fait lorsque j'ai eu mes enfants. Etant passionnée de cinéma, je déplorais le fait qu'il n'y ait pas de multiplex à l'époque ou que l'on voit les films six mois plus tard qu'en Métropole. L'offre était très pauvre et ne voulant pas que mes enfants manquent de cette culture, de ce regard aiguisé, celui qui voit de tout, j'ai décidé de faire quelque chose. Avec ma famille, mes copains qui m'ont aidée."

    "Dès la première édition, j'ai eu beaucoup de chance avec Frankie, film de Fabienne Berthaud, qui est l'un des films qui m'a le plus marquée. Un tournage sauvage avec Diane Kruger peu connue à l'époque. J'ai reçu Jean-Paul Rouve, Mélanie Doutey et Gilles Lellouche, qui l'accompagnait et n'était pas connu encore. Ils ont tous été les ambassadeurs du festival et m'ont donné envie de continuer. Cette énergie du début, cette inconscience est un souvenir unique."

    Ça tweete sur la plage

    A suivre...

    Rendez-vous demain avec les autres membres du jury de cette dixième édition ainsi que les réalisateurs des deux premiers films de la compétition :

    Disparue en hiver de Christophe Lamotte porté par Kad Merad et Lola Creton.

    Terre Battue de Stéphane Demoustier, emmené par Olivier Gourmet et Valeria Bruni Tedeschi.

    La bande-annonce de "Marie Heurtin"

     

    Le jury du 10e Festival du Film de La Réunion

    A l'hôtel "Le Boucan Canot"

    Soirée d'ouverture du 10e Festival du Film de La Réunion

    Le président Claude Lelouch et son équipe

    Amanda Sthers et Elie Semoun

    Membres du jury 2014

    Sonia Rolland

    Membre du jury 2014

    Marianne Denicourt

    Membre du jury 2014

    Déborah François

    Membre du jury 2014

    Les membres du jury autour de la créatrice du festival, Fabienne Redt

    Soirée d'ouverture du Festival du Film de La Réunion

    Laurent Laffite

    Venu présenter L'Art de la Fugue en compétition

    Sonia Rolland et Zinedine Soualem

    Membres du jury 2014

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