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    Les Filles du Docteur March : les adaptations cinéma-séries les plus marquantes

    Grand classique de la littérature, Les Quatre filles du Docteur March a été de nombreuses fois adapté sur le grand et le petit écran avant que Greta Gerwig ne se lance. Focus sur celles qui nous ont marqués et sur ce qu'elles ont chacune apporté...

    La première version de George Cukor avec Katharine Hepburn (1933)

    S'il existe une version muette des Quatre Filles du Docteur March, réalisée en 1918 par Harley Knoles, celle de George Cukor est la première parlante et réellement connue des adeptes du roman de Louisa May Alcott. Réalisé en 1933, ce chef d'oeuvre produit par le prolifique David O.Selznick (Autant en emporte le vent) met en scène une Katharine Hepburn fraîchement oscarisée (Morning Glory) et parfaite dans la peau de la téméraire Jo. L'actrice, connue pour son refus des conventions, prête à l'héroïne son air frondeur, sa "grosse" voix et son comique de geste inimitable, magnifiés lors des échanges féministes avant l'heure avec Laurie (Douglas Montgomery un peu pâle) ou de ses disputes légendaires avec Amy (blondinette Joan Bennett avant la brune Femme au portrait). Un classique élégant, joliment suranné, sublimé par la grande musique de Max Steiner (Casablanca, Autant en emporte le vent) à découvrir, si ce n'est déjà fait.

    La version mythe hollywoodien de Mervyn LeRoy avec Elisabeth Taylor (1949)

    Sans doute la version la plus glamour que celle de Mervyn LeRoy (1949), qui réunit entre autres beautés d'Hollywood les cultissimes Elizabeth Taylor et Janet Leigh, avant les ornements de Cléopâtre et la douche mortelle d'Hitchcock. L'une en divine petite Amy très empruntée, un peu menteuse et coquette à souhait, et l'autre en magnifique Meg, attirée par le luxe qu'elle n'a pas mais toujours aussi admirable, sont de justes partenaires pour une Jo (June Allyson) très drôle par ses positions incongrues et plus passionnée que jamais dans ses propos engagés. A noter que comme la version précédente, celle-ci occulte certains éléments connus de l'histoire comme le livre brûlé de Jo par Amy et la chute de cette dernière dans l'étang glacé, mais fait la part belle au personnage de Beth (Margaret O'Brien) très émouvant. L'adaptation la moins ancrée dans la guerre de Sécession, la plus "sucrée" par ses décors somptueux et sa photographie en technicolor, et sans doute aussi la plus romantique.

    La version télévisée en deux volets, la plus vue et développée avec Meredith Baxter (1978)

    Le téléfilm de David Lowell Rich en deux parties que vous avez sans doute eu l'habitude de voir et revoir à Noël et qui vous ravira toujours autant ! Plus classique et sobre dans sa mise en scène, il a le mérite d'être très complet, reprenant tous les éléments vécus par les jeunes soeurs, en développant vraiment le caractère de chacune. Aux côtés d'une Jo (Susan Dey, future héroïne de La Loi de Los Angeles) moins fantasque mais toujours aussi intense, gravite entre autres une Meg (Meredith Baxter de Sacrée famille) que l'on prend le temps de camper dans ses désirs de luxe et de beauté. Ce sont surtout les hommes qui s'imposent ici, que ce soit John Brooke (Cliff Potts) après son mariage avec cette dernière, l'ambigu Monsieur Lawrence (Robert Young), le déterminant Professeur Friedrich Bhaer (William Shatner) et surtout Laurie (Richard Gilliland), croqué à sa juste valeur d'homme féministe avant la lettre, épris de Jo puis d'Amy et en rébellion contre son grand-père. Une adaptation fleuve qui a sans doute inspiré Greta Gerwig...

    La première version en dessin animé, sortie en 1981

    Diffusé sur Canal en 1984 et rediffusé 13 ans plus tard dans Les Minikeums sur France 3, ce premier dessin animé japonais adapté des Quatre filles du docteur March n'a duré que le temps de 26 épisodes et ne retraçait en réalité que la première partie du roman original, s'arrêtant donc au retour du père. Cela permettait de terminer sur une note joyeuse alors qu'il s'adressait à un public très jeune. Beaucoup d'événements passent donc à la trappe, en particulier les morts de Beth et tante March. S'il est resté dans les mémoires, c'est aussi parce que son générique était chanté par la célèbre Chantal Goya !

    La deuxième version en dessin animé, sortie en 1987, et sa suite

    Le dessin animé le plus populaire, car le plus rediffusé -c'est même l'un des dessins animés les plus rediffusés avec Princesse Sarah et Tom Sawyer- a surtout été vu sur La Cinq puis dans le fameux Club Dorothée, et même dans les années 2000 dans Midi les zouzous sur France 5. Mais comme la précédente version, beaucoup d'éléments des romans ont disparu malgré la production de 48 épisodes tandis que de nouveaux personnages ont été ajoutés. La deuxième partie du livre a été à nouveau zappée et tous les événements qui y étaient retracés. Toutefois, une suite a vu le jour en 1993, celle de l'adaptation de la suite des romans, Little Men, devenue Petite bonne femme en VF. Dans ces 40 épisodes, Jo ouvre avec son mari dans la maison de Tante March sa propre école. Dans tous les cas, ces deux dessins animés permettent grâce à leur longueur de davantage creuser les personnages de Laurie et du Dr Lawrence.

    La version mature et chaleureuse de Gillian Armstrong (1994)

    Après plusieurs téléfilms et séries, Les Quatre filles du Docteur March reviennent sur grand écran en 1994 et pour la première fois sous l'égide d'une femme. C'est Gillian Armstrong qui réalise une nouvelle version du célèbre roman, portée par un casting de choix : Susan Sarandon, Winona Ryder, Kirsten Dunst, Claire DanesChristian Bale et Gabriel Byrne. Dans ce film chaleureux et mature, la réalisatrice australienne apporte un soin particulier à la relation entre Jo et son futur mari le professeur Bhaer. L'alchimie entre les deux personnages est forte et évidente. Cela permet aux coeurs d'artichaut d'être moins triste lorsque Laurie se marie avec Amy après avoir courtisé Jo. Le jeune homme avait d'ailleurs prévenu "J'épouserai une March, j'ai toujours su que j'en épouserais une". Les actrices qui incarnent les filles March sont chaperonnées par une Susan Sarandon très impliquée dans son rôle de matriarche aimante et protectrice. Le film, qui a reçu un excellent accueil, est considéré comme la meilleure adaptation du roman de Louisa May Alcott. Sauf si la version de Greta Gerwig le détrône.

    La mini-série BBC diffusée en 2017

    Dans la plus pure tradition britannique, la BBC, en partenariat avec les américains de la chaîne publique PBS, a produit une mini-série en trois épisodes adaptée de l'oeuvre de Louise May-Alcott diffusée pour les fêtes de noël en 2017. Cette version filmée en Irlande et mise en scène par Vanessa Caswill possède une belle distribution avec Maya Hawke (Stranger Things) dans le rôle de Jo, Emily Watson dans celui de la mère, Angela Lansbury (Arabesque) dans celui de la tante, ou encore Kathryn Newton (Big Little Lies, The Society) en Amy. Le public a été au rendez-vous et la critique plutôt clémente, bien qu'il ne s'agisse que d'une adaptation très classique, très respectueuse, peut-être trop, sans prise de risque. 

    La version moderne et féministe de Greta Gerwig (2019)

    Dernière adaptation en date du roman de Louisa May Alcott, Les Filles du Docteur March est réalisé par Greta Gerwig, cinéaste en plein essor à Hollywood. La réalisatrice, très féministe et fan du roman, s'est appropriée cette histoire en apportant un touche moderne et personnelle. En plus d'un casting cinq étoiles, comme la version de 1994, Greta Gerwig a choisi de déconstruire la narration pour une mise en scène plus intimiste. Mais la plus grande force de cette nouvelle version est la réécriture de la fin que Greta Gerwig revendique comme un hommage direct à Louisa May Alcott. La romancière n'aimait pas la fin de son roman et souhaitait voir son héroïne devenir autrice pour enfants et c'est cet accomplissement professionnel que Greta Gerwig a offert à Jo March, incarnée par Saoirse Ronan.

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