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    Sexe, gore, violence extrême... 8 films à déconseiller absolument aux âmes sensibles
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Sorti dans nos salles le 6 juillet, "The Sadness" s'inspire notamment des films de Category III, classification réservée, à Hong Kong, aux longs métrages jugés particulièrement extrêmes.

    Pan Européenne Edition

    Camp 731 de Tun Fei Mou (1988)

    De quoi ça parle ? 1945, le Japon voit pointer la défaite. Une unité spécialisée dans les expérimentations chimiques et bactériologiques est chargée par l'empereur de mettre au point de nouvelles armes capables d'inverser le cours de la guerre. Le camp 731, vivier de cobayes humains, est dès lors mis à contribution. La scène chocCamp 731 n'y va pas avec le dos de la cuillère pour montrer les sévices en tous genres subis par les prisonniers qu'il met en scène. Mais deux séquences marquent particulièrement les esprits : quand un chat se fait dévorer par des rats, avant qu'on ne mette le feu à ces derniers, passage dont la complaisance lui a valu des comparaisons avec Cannibal Holocaust. Et surtout cette vivisection d'un enfant (vu en train de sympathiser avec ses futurs bourreaux quelques minutes plus tôt), réalisée grâce à des images d'une vraie autopsie dont la famille du défunt a accepté de céder les images. Même sans ces images insoutenables, le long métrage méritait sa place dans la Category III. Ces scènes ne font que l'appuyer.

    The Untold Story d'Herman Yau (1993)

    De quoi ça parle ? - Mi-serveur, mi-escroc, Wong est aussi un assassin. Pour masquer les preuves de son crime, il s'improvise cuisinier pour farcir ses brioches avec la viande de ses victimes avant de les servir, en toute tranquillité, à ses clients. La scène choc - Urophilie, viol, infanticide… The Untold Story ne se refuse rien, au cas où son inclusion parmi les films de la Category III n'était pas d'emblée assurée. Le réalisateur hongkongais ne recule devant rien en matière de viande humaine et, surtout, de meurtres. Et notamment celui, très graphique, d'une famille, décapitations d'enfants comprises. Amateurs de suggestion, passez votre chemin.

    Ebola Syndrome d'Herman Yau (1996)

    De quoi ça parle ? - Sam, un employé de restaurant vivant et travaillant à Hong Kong, se voit obligé de fuir en Afrique du Sud après avoir couché avec la femme de son patron. Là-bas il retrouve du travail dans un restaurant mais est exploité par ses nouveaux employeurs qui le savent en fuite. D'une nature violente Sam viole une femme dans un village africain et contracte le virus Ebola. Son patron et sa femme apprennent l'existence de sa maladie, il les tue et les utilise comme "hamburger" servis à la clientèle, répandant par là-même le virus. Sam décide de rentrer à Hong Kong, bientôt le virus Ebola se diffuse autour de lui et dans la ville. La scène choc - Quasi-remake d'Untold Story, par le même réalisateur, Ebola Syndrome fait preuve d'un peu plus de second degré sans rien sacrifier de son intensité. Ou de sa volonté d'aller au bout des choses. Infanticide, racisme, autopsie, contamination, viol, sexe, scatologie, grossiéretés… Tout est bon pour choquer, sans pour autant chercher à délivrer un message, et son ultra-violence en fait l'une des œuvres phares de la Category III. Surtout lorsqu'il ajoute une once de cannibalisme à son cocktail déjà bien chargé, à travers les hamburgers que Kai sert à ses clients.

    Daughter of Darkness d'Yvan Lai (1993)

    De quoi ça parle ? Après avoir été violée par son père, l'adolescente Mak Wei-Fong décide de se venger contre sa famille abusive qui a gardé le silence sur cet acte et ainsi sauver la relation avec son petit ami. La scène choc - Point de départ d'une saga dans laquelle on retrouve une suite et une version masculine (Brother of Darkness), Daughter of Darkness n'est pas le plus difficile des films de la Category III à regarder. Mais son mélange de violence, de viol et d'inceste rend sa scène clé particulièrement choquante, et il doit également sa classification aux séquences avec son policier libidineux qui visent, en creux, a critiquer les abus de pouvoir des autorités du système communiste chinois.

    Devil Fetus (1983) d'Hung-Chuen Lau

    De quoi ça parle ? - Lors d'une vente aux enchères, une jeune femme se retrouve irrésistiblement attirée par un étrange objet, rien de moins qu'un antique godemiché magique qui la mettra ensuite enceinte. Le fœtus diabolique va alors sévir. La scène choc - Magie noire et fantômes sont au programme de ce Devil Fetus, qui n'est pas la parodie hongkongaise de L'Exorciste que le synopsis peut laisser deviner. Et on a du mal à déterminer la séquence la plus horrible, entre celle du fœtus qui gonfle, éclate et laisse le monstre jaillir du corps de sa mère. Ou ce moment au cours duquel un homme s'arrache la peau du visage et révèle les asticots grouillants en-dessous.

    Horrible High Heels de Wei-An Chen, Cheng Chow & Tsiang-Pang Mao (1996)

    De quoi ça parle ? Des personnes disparaissent mystérieusement dans un quartier de Hong Kong. Parallèlement, un magasin qui confectionne des chaussures voit son stock de cuir et ses ventes se développer. Y aurait-il un lien ? La police enquête. La scène choc - Nous avons vu les hamburgers faits avec de la viande humaine. Place aux chaussures confectionnées avec leur peau. Il ne vous faudra donc pas longtemps pour deviner ce qu'Horrible High Heels a de plus horrible : ces écorchages au scalpel ou biseau fait maison qui, s'ils ne sont pas aussi extrêmes qu'on n'aurait pu le redouter, font grincer quelques dents et rappellent Massacre à la tronçonneuse. Notons également une scène un peu olé olé impliquant une oie.

    Intruder de Tsan Kan-Cheung (1997)

    De quoi ça parle ? Une Chinoise continentale, Wu Chien-Lien, assassine une prostituée hongkongaise afin de lui voler son passeport, son identité et s'installer chez elle à sa place. Elle décide de faire venir son mari et kidnappe, pour lui dérober ses papiers, un chauffeur de taxi, Lai Yiu-Cheung. Cependant, la mère du chauffeur et sa petite fille de 4 ans apparaissent et risquent de mettre ses plans en péril. La scène choc - Le sexe et la violence sont des aspects qui peuvent valoir à un film d'être rangé dans la Category III. Mais la moralité joue un rôle, notamment dans le cas de cet Intruder produit par Johnnie To. Si le réalisateur aura droit à cette classification avec Election et sa suite, ça n'était pas nécessairement le but recherché, contrairement à Intruder, où les héros sont des méchants. Selon plusieurs analyses, le côté schizophrène de l'héroïne peut être vu comme une métaphore de la perte d'identité ressentie par Hong Kong à l'aube de sa rétrocession à la Chine. Et c'est, comme souvent, lorsqu'il va dans les extrêmes, que le film marque les esprits. Quand il s'en prend aux personnes âgées et/ou aux enfants, comme ici avec la petite Yin Yin, dont le sort n'a pas manqué de choquer.

    Nouvelle cuisine de Fruit Chan (2004)

    De quoi ça parle ? Ching Lee, une ancienne star approchant la quarantaine, est décidée à retrouver sa beauté d'antan pour reconquérir son infidèle mari. Elle s'adresse alors à Mei, une cuisinière charismatique qui a pour spécialité les jiaozi, raviolis à la vapeur typiques de la cuisine chinoise. Vendus à prix d'or, les jiaozi de Mei, à l'étrange éclat rosâtre, sont réputés pour leurs vertus rajeunissantes. Ching, prête à tout pour retrouver sa jeunesse, ne se soucie guère de connaître les ingrédients de la recette secrète de Mei. Quitte à en payer le prix fort plus tard. La scène choc - L'un des rares longs métrages d'horreur de Category III à s'être frayé un chemin jusqu'à nos salles. D'abord sous la forme du segment le plus sale dans le bien nommé film à sketches 3 extrêmes, sorti en 2005. Puis dans cette version longue, qui a atteint nos écrans le 1er février 2006. Pour parler d'avortement, de pression sociale ou de bourgeoisie prête à tout pour conserver ses désirs intacts, Nouvelle cuisine mélange humour noir et cannibalisme. On y mange des embryons pour maintenir vive son activité sexuelle. On y coupe des fœtus de quatre mois au hachoir. Et on engloutit des drôles de raviolis, avec des os qui craquent sous la dent. Les amateurs d'émissions culinaires type Top Chef risquent de pâlir devant cet opus trash, violent et dérangeant, mais pas vide de sens.

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