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    Le Petit Nicolas : quel célèbre acteur prête sa voix à Goscinny ?
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    En salles depuis mercredi, "Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux" est un film d'animation qui met en scène Sempé et Goscinny face à leur création.

    2022 Onyx Films – Bidibul Productions – Rectangle Productions – Chapter 2

    Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux d'Amandine Fredon et Benjamin Massoubre

    De quoi ça parle ? Penchés sur une large feuille blanche quelque part entre Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, Jean-Jacques Sempé et René Goscinny donnent vie à un petit garçon rieur et malicieux, le Petit Nicolas. Entre camaraderie, disputes, bagarres, jeux, bêtises, et punitions à la pelle, Nicolas vit une enfance faite de joies et d’apprentissages. Au fil du récit, le garçon se glisse dans l’atelier de ses créateurs, et les interpelle avec drôlerie. Sempé et Goscinny lui raconteront leur rencontre, leur amitié, mais aussi leurs parcours, leurs secrets et leur enfance.

    Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?
    Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?
    Sortie : 12 octobre 2022 | 1h 26min
    De Amandine Fredon, Benjamin Massoubre
    Avec Alain Chabat, Laurent Lafitte, Simon Faliu
    Presse
    3,9
    Spectateurs
    4,0
    louer ou acheter

    D'un documentaire à un film d'animation

    À l'origine, il devait s'agir d'un film documentaire mêlant les vidéos d’archives de Jean-Jacques Sempé et René Goscinny aux histoires dessinées du Petit Nicolas. Finalement le projet a évolué et l’envie de réaliser la totalité du film en animation s’est imposée. Ce projet de longue date n'a vraiment été développé et financé qu'au printemps 2020, date à laquelle le réalisateur Benjamin Massoubre a rejoint l'aventure. Il raconte : "J’ai commencé par m’atteler à un travail de réécriture avec Anne Goscinny pour développer, notamment, les séquences qui racontaient les vies de Sempé et Goscinny et y ajouter un maximum d’éléments biographiques. En parallèle nous avons travaillé sur la direction artistique avec Fursy Teyssier et Juliette Laurent en faisant de nombreux allers-retours sur les personnages, les décors et les choix de couleurs."

    Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

    À travers ce film se dessine une histoire de résilience et d'amitié, d'où le sous-titre « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? ». "Le cœur du film se situe dans le destin de ces deux hommes qui ont imaginé pour Le Petit Nicolas une enfance rêvée et développé un humour et un caractère solaire pour pallier à des drames vécus dans l’enfance : la Shoah pour Goscinny et la violence d’un beau-père pour Sempé", explique Benjamin MassoubreAnne Goscinny renchérit : "Il y a un mot qui hélas est un peu galvaudé mais qui correspond parfaitement à mon père et à Sempé. Un mot qui pourrait être leur dénominateur commun : résilience. L’un a vu sa famille partir pour l’enfer, l’autre n’a pas reçu l’amour qui permet à un enfant de s’épanouir. Alors, ils ont créé ce Petit Nicolas qui vit une enfance rêvée [...]." La réalisatrice Amandine Fredon souligne que le contexte de production, en pleine pandémie, a renforcé l'envie de faire un feel good movie. "Ce Petit Nicolas fantasmé et l’humour qu’ils ont développé sont une réaction positive à ces traumatismes. Le film véhicule ce message très positif."

    L'implication d'Anne Goscinny

    Romancière et fille de René Goscinny, dont elle gère l'œuvre et dont elle est l'unique ayant droit, Anne Goscinny a participé au scénario, aux dialogues et à l'adaptation du film. C'est la première fois qu'elle s'essayait à l'écriture d'un film, sous l'impulsion du producteur Aton Soumache. Elle a été épaulée par Michel Fessler, "un scénariste qui avait la double qualité d’être à la fois un immense professionnel et un homme d’une bienveillance rare". Quant à sa relation avec les réalisateurs, elle a davantage collaboré avec Benjamin Massoubre avec qui elle a repris le scénario de manière à ce que tout soit compatible avec l’animation.

    Chabat héritier de Goscinny

    Alain Chabat prête sa voix à Goscinny. C'est Anne Goscinny elle-même, qu'il avait rencontrée pour Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, qui l'a sollicité. Elle le considère comme "une sorte d’héritier spirituel de mon père" et ajoute : "Il était essentiel que l’acteur qui prête sa voix à mon père ait pour lui autant d’admiration que de tendresse ou d’amitié. Voilà deux hommes qui ont réussi à tisser une complicité sans jamais s’être rencontrés. Nous parlons là d’une connivence qui s’affranchit de la mort."  Très grand admirateur de René Goscinny, le comédien était ravi de participer au film : "René Goscinny est une influence majeure depuis toujours. Il y aurait des dizaines de tomes à écrire sur ce qu’il a apporté à la bande dessinée, au cinéma, live ou d’animation, à l’entrepreneuriat, l’humour et la culture en général."

    Style visuel

    Le film contient deux univers bien distincts dans le film : celui du monde des auteurs et celui du Petit Nicolas. Pour ce dernier, les réalisateurs ont tenu à être au plus proche des illustrations du livre, que ce soit dans le trait ou dans la façon de ne pas dessiner entièrement les décors en laissant des surfaces blanches. Ils se sont basés sur les illustrations du Petit Nicolas mais aussi sur le travail illustratif de Sempé dans d'autres œuvres. Benjamin Massoubre revient sur les difficultés rencontrées : "il est presque impossible d’imiter son trait car il ne dessine jamais le même Petit Nicolas alors qu’en animation on a besoin de garder un personnage identique qu’on reconnaît immédiatement. Par ailleurs, ce qui fait toute la poésie de ses dessins, c’est leurs formats verticaux et un film oblige à un format horizontal." Les dessins ont été validés par Jean-Jacques Sempé. "Cela a donné lieu à des moments à la fois drôles et émouvants où il posait sa signature et ses appréciations sur nos propres reproductions de ses créations ou sur nos représentations de lui", se souvient Amandine Fredon.

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