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    Mayans M.C. : Que vaut le spin-off de Sons of Anarchy ?

    Le spin-off de "Sons of Anarchy" a démarré sur FX et débarque ce soir en US+24 sur Canal+ Séries. Les "Mayans MC" en ont-ils autant sous le guidon que leurs prédécesseurs ? On vous dit tout...

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    De quoi ça parle ?

    Tout juste sorti de prison, Ezekiel Reyes, alias "EZ", a rejoint le Mayans Motorcycle Club, qui sévit à la frontière mexicaine, par l'intermédiaire de son frère, Angel. Une vie violente, criminelle et secrète qui ne l'attendait certainement pas, EZ ayant d'abord été promis à un avenir brillant qui devait notamment l'emmener à Stanford.

    Alors que son destin en a décidé autrement, EZ plonge dans la vie du Club en tant que Prospect, jeune recrue reléguée aux tâches les plus basses en attendant de pouvoir faire ses preuves. Partagé entre son désir de vengeance contre les cartels et son amour pour son père, son frère et son ex-petite amie, EZ va découvrir un monde de violence et de faux-semblants... 

    Mayans M.C. est une création signée Kurt Sutter et Elgin James

    Avec JD Pardo, Clayton Cardenas, Edward James Olmos, Sarah Bolger... 

    A quoi ça ressemble ? 

    ça vaut le coup d'oeil ?

    SPOILERS - Attention, l'article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaitre la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit...

    Un spin-off est toujours attendu au tournant. Et plus particulièrement lorsque son sort est lié à celui d'une série aussi populaire et située dans un univers aussi particulier que celui de Sons of Anarchy. Lancée le 04 septembre sur FX et ce soir, en US+24 sur Canal + Séries, Mayans M.C., qui se déroule quelques années après la fin de la série originale, démarre donc dans un contexte délicat, entre curiosité et a priori. 

    Il faut dire que même si Kurt Sutter, désormais appuyé par son acolyte Elgin James, n'a cessé de répéter qu'il ne souhaitait pas faire un "Sons of Anarchy latino", qu'il désirait apporter une énergie différente à la série et qu'un simple copier-coller n'était pas de circonstance, on était en droit de s'interroger et même de craindre légèrement le résultat. Allait-il réussir à s'en affranchir ? Etait-ce même possible ? 

    Au final, rassurons-nous, Mayans M.C. n'est pas une simple resucée de la série d'origine. Bien évidemment, l'univers est similaire puisque nous sommes justement dans le même univers : celui des clubs de bikers qui vivent en marge de la société, à coup de trafics et autres actions illégales, régis par des règles et des codes très rigides. Il ne faut donc pas s'étonner de retrouver des éléments communs, à savoir des transactions louches, des alliances secrètes, des ultimatums, des explosions, des courses poursuites, du trafic, des fusillades dans des lieux toujours originaux, des enterrements nocturnes et tout le bestiaire du monde du crime et des alliances regrettables. Mais, comment faire autrement ? Le pilote s'articule d'ailleurs autour d'une cargaison de drogue volée par de mystérieux ennemis, cargaison que les Mayans transportaient pour le compte du cartel du féroce Miguel Galindo. 

    Dans Mayans comme dans Sons, on retrouve aussi un esprit de camaraderie et un malin plaisir pour l'art de la vanne. On a donc droit à un humour et à des blagues très similaires à celles qu'un Chibs pouvait envoyer à un Tig dans la série originale. Un point qui, on l'espère, sera d'ailleurs un peu plus affiné par la suite. Mais on retrouve aussi des fractures et des désaccords entre "frères". C'est également un passage obligé étant donné la vie que ces hommes ont choisie, une vie centrée à 100% autour du Club. Ceux qui ont suivi Sons of Anarchy peuvent clairement avoir l'impression d'avoir déjà fait le tour de ce monde et d'en connaitre déjà les ressorts. En revanche, ceux qui en veulent encore seront servis avec des éléments nouveaux tandis que ceux qui découvrent ce monde ne pourront que s'étonner de cette sous-culture fascinante bourrée de codes stricts et nouveaux.

    Toutefois, là où Mayans M.C. se dégage vraiment, c'est au niveau de sa lumière, de son ambiance et de son immersion au coeur de la culture latino. Les Mayans s'inspirent du Mongols Motorcycle Club, là où les Sons s'inspiraient des Hells Angels, offrant donc une histoire et un contexte différent. Ensuite, la série se déroule au Sud de la Californie, et non plus au Nord. L'ambiance est plus moite et plus sableuse et la proximité avec la frontière mexicaine offre de multiples possibilités (on a déjà droit à un tunnel secret dans le pilote). Il y a également ce sentiment d'être dans un monde qui fourmille beaucoup plus, plus foisonnant par rapport à celui de la petite ville de Charming. 

    Tous les Mayans sont également des latino-américains, ce qui tranche avec l'univers très blanc de SOA et qui permettra, on l'espère, de découvrir cette culture riche, multiple, très métissée et dotée d'un véritable héritage religieux. Sur ce point, Sutter et James semblent vouloir chercher l'authenticité, le pilote regorgeant logiquement de scènes où l'on ne parle pas anglais.  

    Mais, l'enjeu présent et l'avenir de Mayans M.C. se joue clairement au niveau de ses personnages, qui représentent l'essence même du Club, donc, de la série. Pour le moment, JD Pardo campe un héros plutôt convaincant quoique bien discret. Etrangement, il présente des expressions similaires à celle que Charlie Hunnam insufflait à son personnage mais, pour autant, les deux héros, s'ils se ressemblent, sont différents. Déjà, EZ est un prospect et n'a pas le droit de participer aux réunions décisives, il est cantonné aux tâches subalternes et aux miettes qu'on veut bien lui laisser, là où Jax était dès le début assis autour de la table avec un rôle majeur. La difficulté d'EZ est bel et bien de se fait remarquer par les autres tout en sachant rester à sa place. Pas facile lorsqu'on est très malin et qu'on possède en plus une mémoire photographique. Ses liens avec son père (Edward James Olmos) sont également prometteurs même si on se demande si leur passion commune pour la littérature sera plus qu'un simple clin d'oeil. 

    EZ possède aussi un passé qu'on a hâte d'explorer, comprenant une ex-petite amie (Sarah Bolger) désormais mariée au chef du cartel, une entrée en Fac abandonnée et une mère tragiquement disparue. Comment son destin a-t-il pu autant dévier ? Comment est-il passé de la Fac à la prison ? Le show semble vouloir s'appuyer fortement sur les flashbacks pour nous l'expliquer. 

    Les autres membres du Club n'attendent, eux, que d'asseoir leur place. C'est en tout cas une très bonne idée d'avoir choisi Richard Cabral, doué pour jouer les ambiguités, pour jouer Coco, mais également Raoul Trujillo qui a la bouteille et le potentiel pour incarner le VP du Club. Quant au choix de Danny Pino dans le rôle du chef du Cartel, Galindo, c'est tout simplement délicieux. Si Pino a souvent joué les gentils, il a toujours su donner à ses personnages de l'obscurité. On a hâte de le voir poursuivre sa route dans la peau de Galindo, aussi à l'aise en costume dans les grands restaurants qu'en ciré jaune pour torturer ses ennemis. 

    Si Mayans M.C. n'est pas forcément le spin-off de Sons of Anarchy qu'on désirait voir au départ - on serait plutôt parti sur le fameux prequel autour du père de Jax et des First 9 - force est de constater que cette nouvelle incursion dans l'univers des Clubs éveille la curiosité. On est face à une série dont la réalisation et la photographie ont été soignées tout comme la bande-originale. Les liens avec Sons of Anarchy, quand ils émergent, sont pour le moment bien introduits et pas encore trop artificiels (pourvu que ça dure). C'est ainsi un plaisir de revoir Emilio Rivera, dans le rôle du Président Marcus Alvarez et, surtout, cela fait sens. Quant aux apparitions furtives de Robert Patrick (Les Packer) et de Katey Sagal (Gemma Teller), elles ne peuvent que faire sourire même si elles restent anecdotiques. Quoique le "Assholes" dégainé par l'inoubliable Gemma dans la seconde où on l'aperçoit à la prison vaut son pesant d'or, ne le cachons pas. 

    Mayans M.C. réussit donc à s'affranchir de sa grande soeur de bien des manières, tout en conservant les mêmes qualités et la même essence (le mystérieux chien qui surgit plusieurs fois dans le pilote est du Kurt Sutter tout craché). Toutefois, les neuf épisodes à venir devront transformer l'essai, surtout au niveau de l'approfondissement des personnages. On pense notamment aux autres membres du Club et aux personnages féminins, trop peu existants pour l'instant. De même, le bas blessera peut-être aussi au niveau de la diversité des intrigues. Au vu des efforts déployés pour ce show, ce serait vraiment dommage qu'une impression de déjà-vu ne vienne à un moment saborder les fans de Sons of Anarchy qui ont grimpé à bord. Mais, pour cela, on a envie de faire de nouveau confiance à Mr. Sutter.

    Le poster de "Mayans M.C."

    Mayans M.C. se déroule quelques années après les événements du final de Sons of Anarchy.

    EZ

    On y suit le parcours d'EZ (J.D. Pardo), jeune Prospect du Club, tout juste sorti de prison. EZ aurait dû aller à Stanford mais sa trajectoire a explosé en plein vol...

    Des flashbacks au coeur du show

    EZ aurait également dû partager sa vie avec sa petite amie de l'époque, Emily (Sarah Bolger). Des flashbacks nous en diront plus tout au long de la saison.

    Le Président du Club

    C'est Michael Irby qui incarne le Président du Chapitre des Mayans qui sévit à la frontière mexicaine et dont EZ fait désormais partie.

    Danny Pino en chef de Cartel

    Danny Pino campe le terrible Chef du Cartel auquel les Mayans se sont alliés, pour le meilleur et surtout pour le pire.

    Richard Cabral est Coco

    Après American Crime, Cabral intègre lui aussi le club des Mayans dans le rôle de Coco, un membre qui cache pas mal de choses...

    Explosions, fusillades et faux-semblants

    En plongeant dans la vie des Mayans, EZ découvre un monde dangereux où la violence n'est jamais loin et où les uns et les autres semblent avoir leurs propres secrets à préserver...

    Le retour de Marcus Alvarez

    Il était l'interlocuteur privilégié des Sons of Anarchy à l'époque où ces derniers étaient confrontés aux Mayans. Emilio Rivera, alias le Président du Chapitre d'Oakland, Marcus Alvarez, est de retour en tant que récurrent. Rien de plus logique !

    Des guests pas comme les autres

    En matière de clins d'oeil, les fans des Sons ont droit à quelques petites touches ici et là, notamment l'apparition de Gemma (Katey Sagal) dans une scène de prison...

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