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    Bref, on a rencontré le mec de "Bref"…

    Après avoir cartonné dans la série "Bref", Kyan Khojandi parraine aujourd’hui Le Jour le plus Court. L’occasion pour lui de revenir sur son amour du court métrage, de nous parler un peu de cinéma et de nous donner quelques pistes sur l’avenir de sa c

    AlloCine : Vous vous êtes fait connaître avec un format court, "Bref". Aujourd’hui, vous parrainez "Le Jour le plus Court". C’est un retour à l’envoyeur ?

    Kyan Khojandi : C’est cohérent avec moi, avec ce que je suis ! Depuis des années je fais des programmes courts : j’ai commencé avec des sketchs de cinq minutes sur scène et avec des vidéos d’une minute trente sur le web. Et puis sur Canal +, ça durait une minute quarante. Parfois on débordait jusqu’à trois minutes, tellement on avait envie de raconter des choses !

    Et vous regardez beaucoup de courts métrages ?

    Énormément ! Hélas, c’est devenu beaucoup moins accessible. Il y a une sorte de saturation des « vidéos buzz », mais j’ai toujours gardé un œil dessus. D’ailleurs je les re-tweet, dès que j’en vois qui me plaisent. J’aime partager ça. Peut-être que le court métrage n’est pas aussi célébré qu’il le devrait. Un film très court, c’est une chance de s’évader pendant quelques minutes.

    Préférez-vous certains genres à d’autres ?

    J’aime la comédie par-dessus tout. Quand on arrive à me faire rire en moins d’une minute, le pari est tenu ! Et je trouve que c’est un beau défi, un beau moyen de partager une idée. C’est le meilleur moyen de dire : « Viens deux secondes, je ne te prends pas beaucoup de temps, voilà ce que je fais. Ça te plait ? Cool ! Bah, je ferai un autre truc un jour et j’espère que tu suivras aussi. »

    Un conseil à donner aux jeunes qui se lancent ?

    J’ai l’impression d’être un vieux de la vieille alors que je suis encore un débutant ! Mais, si j’avais un conseil à donner, ce serait : ne faites jamais de compromis dans votre travail. Si vous voulez qu’il y ait un dragon, et que ce dragon porte une moustache, même si ça coûte 250 000€, battez-vous pour qu’il y soit. Ne commencez pas à dire : « A la place d’un dragon, on va mettre une personne derrière un bureau avec une cigarette ». Il ne faut pas compromettre son idée de base. Il faut toujours se battre, quitte à ne pas réaliser son projet sur ce coup-là, mais peut-être une prochaine fois avec un autre producteur et réaliser un autre projet en attendant. C’est un bon exemple, le dragon à moustache, parce que ça coûte très cher !

    Vous avez envisagé "Bref" comme des courts métrages individuels ou comme une série ?

    C’est une série de courts métrages.

    Mais vous construisiez chaque numéro comme un épisode ou comme un petit film ?

    D’abord, on voulait que ça ressemble à des courts métrages. C’est filmé à une seule caméra, pas comme un programme court classique filmé à plusieurs caméras pour gagner du temps. Tous les plans sont pensés, comme pour un petit film. D’ailleurs, on retrouve beaucoup d’influences de Bref au cinéma ! Ça serait mentir de dire que Bref ne descend pas du cinéma. Fight Club, Trainspotting, Cours, Lola, cours, Les Lois de l'attraction, les films de Cédric Klapisch (la voix off chez Klapisch est toujours magique !), les films de Jean-Pierre Jeunet, les films de Jan Kounen, pour leur énergie, leur intensité, leur énervement… Après, c’est vrai qu’on a voulu relier tous ces courts métrages entre eux pour que ce ne soit pas juste des shots et qu’il y ait un « à suivre » à la fin qui tienne le spectateur en haleine.

    La recette de "Bref" a été déclinée sur le web en une infinité d'exemplaires. Qu’est-ce que ça vous fait ?

    Je suis super content ! C’est chanmé ! Moi, je faisais des parodies des Inconnus et des Nuls quand j’avais quinze ans. C’est comme ça que j’ai commencé la réalisation, avec cette envie de faire des sketchs. Quand je vois des gens parodier Bref, je me dis : « Wahou ! Ça a peut-être déclenché une vocation ! ». J’en suis super fier. Très content, très touché.

    Votre série se terminait sur la réplique : "On se retrouve au cinéma". Quand est-ce qu’on va se retrouver au cinéma, alors ?

    Quand le film sera terminé et bon. Pour l’instant, on vient de finir la promotion du DVD. Et on n’a pas fait un simple DVD ! On a fait un truc qu’on aurait eu nous-mêmes envie d’acheter, un produit qu’on aime bien, de la jaquette aux contenus. Avec six heures de bonus pour les fans, un bouquin, un making of marrant avec plein de jeux, des idées dans tous les sens… Là, on boucle la promotion de tous ces objets qui prolongent l’univers de Bref. C’est important pour nous parce qu’on voulait dire au-revoir aux gens comme ça : « Maintenant, si vous voulez redécouvrir les épisodes dans leur intégralité, c’est possible ! ». C’est notre manière à nous de clore la série. Et le film, on va essayer de commencer à l’écrire en janvier, et on verra. On ne sait pas encore.

    Est-ce que ça va s’appeler "Pas bref" ?

    Franchement, c’est trop tôt pour dire comment ça va s’appeler. Pour l’instant, on voit si c’est envisageable. Dès les premiers jours, les premiers mois, on verra si c’est possible ou pas. Si ça ne l’est pas, on ne le fera pas. Si ça s’annonce bien, on le fera.

    Mais, quoi qu’il arrive, vous allez essayer de prolonger l’univers de "Bref" au cinéma ?

    Nous allons essayer de nous surprendre nous-mêmes. J’ai envie de me dire : « Tiens, comment tu vas faire pour transformer un format court en format long ? ». C’est exactement le même genre de surprise qu'à chaque épisode. Il y avait toujours un truc nouveau, qu’on n’avait jamais expérimenté : un plan séquence de Paris qui se transforme avec des fonds verts, ou tout un épisode sur un texto, ou sur un dessin, ou un épisode sur un spermatozoïde qui va sortir… C’était des idées complètement folles qu’on n’avait jamais essayées, des défis qu’on se lançait et le film aussi doit être un défi pour nous. Avec Bruno (Muschio, co-réalisateur et co-scénariste, ndlr) et Harry (Tordjman, producteur, ndlr), quand on écrit, si on commence un truc qu’on a déjà fait, ça ne nous donne pas envie.

    D’autres projets ?

    Je suis hyper attentif à tout ce qu’on me propose. Je lis beaucoup de projets en ce moment. J’ai de la chance ! On me sollicite même au cinéma ! La confiance des réalisateurs me touche. J’ai même un agent, maintenant, qui s’occupe de moi avec beaucoup de bienveillance. J’ai enfin réussi à devenir un acteur !

    Vous êtes capable d’improviser la voix off d’un mini-épisode qui s’appellerait « Bref : j’ai parrainé Le Jour le plus Court » ?

    Non, mais je peux dire : « Bref, j’ai été interviewé par AlloCiné » !

    Propos recueillis par Gauthier Jurgensen

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