Grosse Fatigue produit un curieux effet : si son scénario ne cesse d’évoluer et de se réinventer, c’est une même structure qui semble pourtant se répéter, enfermant le comique dans un schéma qui le rend prévisible et donc moins efficace. La satire de la notoriété perd de son acuité à mesure qu’elle creuse des sillons sans les emprunter jusqu’au bout : l’opposition entre l’acteur et son double anonyme, celle qui sépare Paris de la région, la passion pressante et deshumanisante des fans qui s’agglutinent, réagissent, dérangent dans l’espoir d’obtenir un autographe, à laquelle répond un sentiment de lassitude éprouvé par la vedette... Le film se montre gourmand ; il est aussi desservi par une mise en scène qui manque de personnalité : les tentatives diverses, par caméra embarquée proche du reportage ou lors de plans paysages dignes de tableaux – pensons à cette fuite à travers champs – créent une hétérogénéité visuelle, que redouble une tonalité burlesque glissant progressivement dans le dramatique sans qu’une telle bascule ne soit tout à fait assumée. Michel Blanc raconte beaucoup sans vraiment savoir quoi raconter, se dévoile davantage sous les traits d’un clown triste qu’il ne dévoile le monde du spectacle auquel il appartient. À découvrir pour cette valeur d’introspection et pour le talent des acteurs.
Michel Blanc nous fait un coup de calgon. C'est bien connu, le surmenage est la maladie des vedettes. D'autant plus lorsqu'un sosie nous la vole. On ne va pas se mentir, Mr. Duss n'a pas risqué la méningite en tournant ce film. Chaque acteur joue son propre rôle, et c'est partie pour 1h20 de scènes de ménage. L'acteur qui n'a pas le physique le plus facile du cinéma français frôle l’indécence avec cette satyre du showbiz et du milieu des célébrités, constamment harcelées par les paparazzis. Éprit d'une profonde paranoïa, l'acteur cherche à reprendre le contrôle de son image. On retrouve facilement son sens de la facétie et de la réplique brute de pomme. Toute l'équipe du Splendide s'est réunie au grand complet pour faire de la figuration, puisque la ravissante Carole Bouquet prend toute la place à l'écran. Ce qui est plutôt légitime. Réaliser une mise en perspective de sa propre personnalité n'est pas chose si aisé. La preuve en est avec cette comédie purement franchouillard et rasoir de 1994. Distrayant mais dispensable. 2,5/5
« Ou quand un sosie parfait dont j'ignorais l'existence décide de me faire chier des ronds de chapeau et péter un câble », tel est un titre (sonnant un peu comme du Audiard père) que Michel Blanc aurait pu donner à son film. Ici, l'acteur, désirant s'amuser de son image, s'inflige les plus grosses tuiles qui soient. A côté, Pierre Richard passerait pour le super héros intouchable repartant avec le canon de service à son bras ! Le bon vieux Michel ne ménage pas ses efforts et nous propose une comédie sympathique où il est une victime constamment dépassée par les évènements. Les qualités ne manquent pas : c'est rythmée (malgré une réalisation pas forcément folichonne), on a droit à de savoureux numéros d'acteurs, ainsi qu'à pas mal de répliques supers cools. Mais, mes deux petits doigts me disent que le film n'est pas abouti. Qu'il y avait largement la place pour faire encore mieux. Mais, ne soyons pas trop sévères. Le divertissement est tout de même de très honnête facture.
Un film au scénario assez faiblard, qui ne tarde pas à devenir poussif à la longue s'il n'y avait eu les présences de la superbe Carole Bouquet et du génial Philippe Noiret.
Un film français exactement comme je les aime. Il nous apporte un œil quelque peu différent sur le cinéma et ses travers tout comme ses avantages. Le scénario est original, les acteurs sont bons, les nombreuses vedettes en second rôle sont un régal… Les répliques sont extrêmement savoureuses et originales, elles font mouche. Un excellent divertissement en somme…
Une bonne histoire de scénario qui s'essouffle Des acteurs,trices bien en place pour ceux qui jouent leur propre rôle, les autres jouant un personnage fictif sont en dessous. Et c'est le cas pour Michel Blanc : bien en Michel Blanc, en roue libre en sosie de Michel Blanc. Au final, on a une impression que la bonne idée du scénario n'a pas été exploitée à fond par Michel Blanc.
Michel Blanc fait une auto-crtique sur le revers de la médaille, le cinéma. Chapeau bas, chapeau haut, et plus de chapeau !!! Jacques Audiard (bien avant ses réalisations), Josiane Balasko, Michel Blanc et Bertrand Blier (fils de Bernard et réalisateur des "Valseuses") s'improvisent scénaristes de "Grosse fatigue" et posent, de par de vils clins d'oeil, les limites du star-system auquel toute star est confrontée aujourd'hui. Michel Blanc, de par une réalisation mollassone mais qui en dit long, se fait l'accusé du diable dans son double-rôle (star et sosie) à double-tranchant. Michel Blanc, loin du comique de situation des "Bronzés" ou de la comédie romantique façon "Je vous trouve très beau", nous mitonne une "Grosse fatigue" bien fatiguante qui, au long des rencontres (Carole Bouquet, Hallyday fils, le Splendid, Roman Polanski et j'en passe) et du film, se repose sur sa trame principale. Dommage, car il y avait vraiment moyen de façonner un film béton. A bientôt Michel Blanc !
Risqué mais plutôt efficace. Michel Blanc joue son propre rôle et subit dans le même temps un sosie qui lui fait du tort ou lui pique la vedette. Carole Bouquet, Philippe Noiret, Josiane Balasko, Guillaume Durand, Roman Polanski etc... jouent aussi leur propre rôle dans cette comédie hors-norme mais assez réussie, notamment par un style narratif inhabituel, un bon rythme et un humour déjanté plutôt bon.
Une sympathique comédie au scénario pas banal. Chaque acteur joue son propre rôle et Michel Blanc et Carole Bouquet sont très drôles. Cependant, le film prend de la longueur au fil du temps et les gags sont de plus en plus lourds. Blanc nous montre la "dure" vie de star et s'amuse à nous faire perdre avec les sosies. La fin est molle mais ça se regarde. On voit bien tout de même que c'est français...
Une satire sur lui-même, sur le métier ? Sans doute que oui. On peut considérer que çà secoue le cocotier pour l'époque. Mais ce monde est tellement critiqué aujourd'hui que le film, ou du moins l'histoire, vieillit mal. Michel Blanc fait dans la satire ici. Il choisit Carole Bouquet pour jouer l'évasion. Le film manque de loufoque et aurait du encore plus tiré à vue pour que çà en devient intéressant.
Film original, avec de hauts et des bas, mais qui au final laisse une bonne impression. Les acteurs jouent eux-memes, et Michel Blanc se dédouble pour se faire terroriser et arnaquer par un "sosie". Ce qui donne lieu à quelques passages comiques et une belle refléxion sur le métier d'acteur avec ses avantages et inconvénients.
Michel Blanc s'inspire du cinéma de Bertrand Blier pour offrir cette joyeuse satire sur le monde du cinéma . Très inspiré du cinéma de Bertrand Blier et c'est normal car il est le scénariste . On retrouve un concept très sympa et original offrant son lot de scènes hilarantes à la limite du "culte" . " -Prends moi comme une ouvrière !" On retrouve aussi un casting quatre étoiles avec Michel Blanc, Carole Bouquet et pleins de petits rôles secondaires exquis . Un film aussi original que drôle rempli d'auto-dérision, un brin de folie ou Michel Blanc se lâche dans une dénonciation du monde du cinéma .