Bien que cette œuvre du maître TARANTINO fasse parti d’un double programme avec un autre film de son comparse Robert RODRIGUEZ (« Planète Terreur »), ce film existe parfaitement indépendamment de son programme initial, autant qu’en tant que film singulier qu’en tant que film estampillé Q.T. Car avant tout, ce qui ébloui le plus ici, c’est la qualité visuelle qui en ressort ici, une espèce de nostalgie liée à l’image, faisant remonter le temps, prenant le temps d’exploiter dans son essence même un pan du cinéma américain, qui comme tout le monde le sait bien, fait parti des qualités mais surtout des plaisirs de cinéaste et de cinéphile qu’est ce grand réalisateur. Ici on parle autant d’Histoire à travers cette époque où les cascadeurs faisaient partie intégrante du petit monde de Hollywood, comptant autant que les acteurs qu’ils pouvaient doubler, mais surtout en mettant en avant un aspect qui semble pourtant oublié à l’époque des effets ou images numériques, c’est que les cascadeurs en question mettaient réellement leur corps (et ici leurs voitures en l’occurrence) à l’épreuve de la mort, et cela prend un aspect évident dans ce film ne serait-ce que par son titre qui évoque clairement cette idée, et même si le film apporte bien plus que ce simple niveau de lecture, on découvre ou retrouve une ambiance et un genre qui avait un sacré caché. Et comme on pouvait l’évoquer précédemment, la qualité de ce film repose bien évidemment sur une alchimie de tout un tas d’éléments qui offrent une vision très intéressante à travers tout ce qui se passe, à commencer par des éléments purement « tarantinesque » qui se mettent, comme toujours, au service de l’œuvre (dialogues au cordeau, bande son somptueuses et plus qu’immersive, casting magnifique et original, réalisme de chaque moments mis en scène, violences et folies trouvant un écho toujours lié à l’ambiance de ce qui est décrit et avant tout nostalgie cinéphile plus de prégnante). Mais il faut bien évidement mettre en évidence bien d’autres aspects plaisant de cette œuvre car bien que TARANTINO excelle dans son style, prendre des risques et être original fait clairement parti de sa volonté dans chacun de ses films, et là comment ne pas saluer ce grand artiste quand il écrit un film, pense et met en scène une intrigue tournant autour du métier de cascadeur, et que en plus de cela il décide de mettre le tout en image sans aucuns effets numériques, cela donne un spectacle d’autant plus excitant, car tout ce que l’on peut voir à l’écran a été effectué pour de vrai, mais surtout écrit et développé de manière à souligner ce réalisme. Car bien que l’on assiste aux premiers abords à un film purement « Grindhouse », genre auquel tenait tant RODRIGUEZ et TARANTINO pour ce double programme, avec cette histoire plus proche des intrigues de série B, des personnages complètement stéréotypé afin de correspondre au plus proche à cet esprit crade que le genre affectionne, et que l’on retrouve en plus sur la forme du film (avec cette pellicule volontairement abîmée par le réalisateur pour lui donner ce grain de bobine ancienne qu’il aime tant), il faut de même rappeler que ce qui court en fond d’intrigue, c’est bel et bien cet hommage très appuyé à un art et un métier qu’aime tant le grand cinéphile qu’est TARANTINO. Sincèrement, il n’est pas forcement évident de ressentir cette sensation lors de la découverte de ce film, car le coté « Grindhouse » fonctionne tellement bien (sans oublier que « Death Proof » est le deuxième film du double programme du duo, et que le premier étant le film de R. RODGRIGUEZ, l’aspect crasseux perdure lors de la projection et l’idée qui plane sur la suite, donc sur le film de TARANTINO), mais une fois que l’on y revient à plusieurs reprise, qu’on parvient à saisir des idées plus subtiles dans ce que l’image tend à montrer, que l’on regarde aussi peut-être le film de manière totalement indépendante (c’est à dire sans le lier à « Planète Terreur ») mais surtout au fur et à mesure que le cinéma de TARANTINO, ses enjeux et ses sous-textes se sont développés à travers les années, il devient plus évident de saisir la vraie force de ce film. D’autant plus qu’il devient clairement une pierre angulaire de la filmographie tellement parfaite de ce réalisateur qui fait clairement du cinéma pour parler du 7e art, de son Histoire, de ses liens avec une certaine nostalgie de l’époque moderne, cette œuvre peut fièrement et sans aucun doute s’immiscer dans le Panthéon des grands films, du moins de ceux de TARANTINO lui même, souvent décrier comme étant trop différent d’un film à l’autre (dans son fond et non sa forme, il faut rester tout de même réaliste) mais jouant tout le temps de violence, de longs discours et remaniant l’Histoire à son goût, et à en écouter certain finalement trop peu convaincants, que celui-ci seulement pour s’amuser lui, mais bien que cette dernière affirmation soit exacte et assumée, rien que ce film parle en sa faveur : évidement qu’en tant que film « tarantinesque », ça charcle, ça discute, ça écoute de la musique et ça fait plaisir à un certain public nostalgique, mais on assiste sans aucun doute à une pure expérience de cinéma, sachant parler du cinéma à travers des thèmes, des images et des idées qui plaisent tant au grand réalisateur, alors dans le fond, une fois que l’on arrive à appréhender totalement ce film, voilà une œuvre qui ne peut pas rester indifférent ici.