Avis sur La Bagarre de Santa Fe

Western sans grande prétention, mais qui possède tout de même suffisamment de qualités pour nous faire passer un agréable moment de cinéma. Randolph Scott s'avère bien à son aise dans le rôle principal, la mise en scène d'Irvin Pichel possède un certain style et la très belle photographie en Technicolor apporte une bonne dose d'élégance. Dommage ceci-dit que "La Bagarre de Santa Fe" possède une histoire sur fond de conflits familiaux qui manque quelque peu de péripéties, ce qui fait qu'on ne peut le considérer comme étant un western majeur.

J'avoue avoir regardé au départ "La bagarre de Santa Fe" à reculons car je ne connaissais pas le travail du metteur en scène méconnu Irving Pichel et avec comme vedette Randolph Scott auquel on peux s'attendre au meilleur (sa collaboration avec Budd Boetticher) ou au pire sachant que c'est un comédien souvent inexpressif à l'écran, et bien j'ai marché !! Randolph Scott est co-producteur de ce film datant de 1951 et il y a mi les moyens nécessaires avec un grand nombre de figurants, une mise en scène d'Irving Pichel qui vieillit bien et agréable a suivre, un scénario étoffé avec deux histoires en parallèles, l'une familiale avec quatre frères recherchés pour meurtre alors que c'était de légitime défense , leurs chemins vont se séparer un temps, trois frangins basculent dans le banditisme et le plus agé lui travaille par hasard pour une compagnie de ferails qui, après la guerre de sécession , construisent des chemins de fer mais concurrencer à la manière de fusillades parfois par la concurrence. J'ai bien aimé ce long métrage avec un Randolph Scott excellent , la belle Janis Carter et le reste du casting superbe. Je signale aussi un remerciement pour les télégraphes de l'époque qui sont écrits en Français, c'est assez rare pour l'époque de l'age d'or d'Hollywood. Un Western bien cousu.

Un western des années 50 plutôt pas terrible pour cette belle période du genre. Faute en est essentiellement au scénario compliqué, embrouillé et même bâclé comme le montre la fin du film. Il reste juste les extérieurs pourtant mal exploités, les acteurs bien que mal dirigés en dehors de Randolph Scott qui se dirige tout seul et le train ou plutôt les trains qui intéressent surement Irving Pichel. Le sujet philosophique qui porte sur les années qui ont juste suivi la guerre de sécession est totalement raté, il est caricatural, sans doute trop chargé de bonnes intentions. Par ailleurs, il est rare de voir une héroïne de western aussi peu séduisante que Janis Carter malgré le soin apporté à ses toilettes. Les passages d’humour sont décalés donc ridicules ( cow-boy qui s’assomme tout seul avec une bouteille, chef indien qui conduit la locomotive) A voir pour le dépaysement habituel et presque uniquement pour Randolph Scott.

Le légendaire Randolph Scott est ici au meilleur de sa forme, il mène de bout en bout ce "petit"western captivant, sans gros moyens mais bien réussit ! C'est un bon western sur les conflits familiaux, les différences de valeurs au sein d'une même famille, et surtout l'état d'esprit des Américains à la sortie de la guerre de Secession. Le film passe assez vite mais il y a des moments meilleurs que d'autres et la scène de fin est trés bien réussie. Le film manque néanmoins de certains points forts pour le faire sortir du lot.
La bagarre de Santa Fé n'est pas un trés grand western mais il se laisse regarder avec un certain plaisir ne serait-ce que pour Randolph Scott. [11/20]

Irving Pichel n'a pas réalisé de films mémorables hormis "La chasse du comte Zaroff en 1932 mais dans le cas présent, il nous a concocté un agréable western de série B. Le scénario est certes classique et raconte l'histoire d'un homme, ancien officier sudiste qui recherche du travail à la sortie de la guerre de Sécession. Il s'oppose à ses frères qui n'ont pas admis la défaite. Il se dégage une certaine morale et Randolph Scott réalise une bonne performance d'acteur même s'il n'est pas dans l'un de ses meilleurs rôles. Ce film rappelle la grande épopée du chemin de fer dans l'ouest américain et les difficultés rencontrées pendant sa construction : indiens, trafic d'alcool, tripots… Une bonne distraction en somme.

Le manque de budget se ressent beaucoup dans ce western qui parle de la construction d'un chemin de fer. Des costumes d'indiens trouves chez La Foir'Fouille ( ceux des cowboys aussi) , des bagarres mal réalisées, une intrigue loin d'être passionnante, une mise en scene moisie, un Randolph Scott habituellement taciturne, très bavard ici, et pour une fois, fait inhabituel pour ce genre de production, des femmes sans charme voire moches ( trouvees au coin de la rue sans doute). Fort ennuyeux tout ca...

La réussite d’innombrables westerns de série B des années 50 repose sur deux critères essentiels : soit la mise en place d’une intrigue dense, ramassée et rythmée accompagnée de nombreuses scènes d’action, soit d’un scénario malin filmée de manière astucieuse pour cacher la misère d’un budget famélique. Or il n’y a rien de l’un ou de l’autre dans ce « Santa Fe » au scénario brouillon et au rythme languissant.
L’erreur majeure est d’avoir voulu être ambitieux avec une histoire qui tente d’empiler de nombreux contextes et intrigues (fin de la Guerre de Sécession, instauration du chemin de fer, drame familial, histoire d’amour, bandits, indiens, etc.). Avec des personnages à peine esquissés, on peine à comprendre les intentions réelles des uns et des autres, et l’intrigue, très brouillonne, n’arrange rien. Sans véritable fil conducteur et sans péripéties majeures, la tension reste faible et la résolution du tout laisse aussi perplexe que les enjeux qui ont été posés.
Mal fichue, peu rythmée, platement jouée (Randolph Scott, très souvent maladroitement doublé dans les scènes de castagne, n’est pas taillé pour ce genre de rôle), cette série B n’a pour elle que son joli Technicolor et quelques plans réussis. Pour le reste, même si ce n’est pas désagréable, ce film sur le chemin de fer s’égare sur toute la ligne.