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soniadidierkmurgia
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2,5
Publiée le 6 décembre 2008
Dmytryk est surtout célèbre pour être un des dix de la liste noire d’Hollywood. A ce titre il bénéficie d’une réputation un peu surfaite. Ce film pas inintéressant réunissant une belle brochette d’acteurs le confirme. Bien sûr il est rare à l’époque de voir un film dénoncer aussi clairement les crimes racistes. Rien que pour ça le film mérite d’exister. Mais Dmytryk reste trop didactique dans son propos faisant naître une douce torpeur dont nous sort brutalement la piquante Gloria Grahame ici au comble de son charme vénéneux. Sinon Mitchum trimballe sa nonchalance habituelle et Ryan nous révèle pour un côté sombre moins utilisé par la suite. Robert Young est quant à lui parfait en flic opportuniste qui laisse les témoins le guider vers la solution finale. A noter une brève apparition de Lex Barker le remplaçant de Weissmuller dans le rôle Tarzan. On se prend à rêver du parti qu’aurait pu tirer d’un tel scénario un Kazan ou un Siodmak.
Il est salutaire de résister au réflexe consistant à conclure que tous les films anciens et ceux de Edward Dmytryk entre autres sont des chefs d’œuvres. Si la mise en scène est correcte, le scénario est brouillon, fort peu crédible et d’un ennuie assuré. Les mobiles antisémites de l’assassin sont dévoilés d’avance et semblent disproportionnés par rapport à ses actes. Glorifier Dmytryck, juste parce qu’il était « liberal »(en français, « à l'extrême gauche »), comme le brament plusieurs critiques français est doublement stupide. Primo son engagement politique a souvent été vu comme une marque de courage, mais d’un point de vue purement artistique, la qualité de ses films n’en a pas été augmentée. Ainsi, dans ce « Crossfire », l’intrigue est verbeuse et ressemble plus à un trac qu’à une enquête avec des rebondissements, des réactions, et des répliques naturelles. Deux, pendant et après la guerre, dénoncer et combattre l’anti-sémitisme n’a pas été aux USA, le monopole des « liberal ».