Avis sur Hidden city

Film très peu connu chez nous, et pour cause, il ne semble pas exister de version française, Hidden City est un métrage caractéristique de son réalisateur, dans lequel les démons du passé ressurgissent brutalement.
Pour ma part, le scénario est un peu bancal. Sur un rythme assez terne que le réalisateur a du mal à emballer, l’enquête progresse, avec pas mal d’interrogations, notamment sur l’existence du film lui-même, et le jeu de piste n’est pas toujours crédible. Il y a donc quelques errances scénaristiques, et une narration assez fade, que l’absence de vrais moments d’action ne permet pas de rendre plus attrayante. En somme, il faudra apprécier le minimalisme du film sur ce point, d’autant que le réalisateur nous sert quasi-uniquement deux personnages, tout du long. Le final pourra décevoir peut-être un peu, on attend en effet peut-être quelque chose de moins spectaculaire, mais de plus touchant, de plus émotionnel.
Le casting est solide. Charles Dance est à la hauteur, comme souvent, et fait face à la méconnue mais intéressante Cassie Stuart. En dépit du côté un peu « hystérique » par moment de son personnage, il ne manque pas d’intérêt, et leur duo fonctionne bien. Heureusement, puisque comme dit, le film tourne quasi-uniquement avec ces deux interprètes, les autres n’ayant vraiment pas grand-chose à faire.
Formellement c’est sans doute là que le film marque le plus de point. Le réalisateur nous ballade dans un Londres original, décrépi, inquiétant, utilisant des décors singuliers, et ne nous sortant presque jamais d’une photographie terne, grise, morne, qui donne le ton du métrage. Visuellement c’est plaisant, même si la mise en scène lancinante pourra accentuer le sentiment de lenteur de l’ensemble. A noter que musicalement c’est pas mal non plus, avec toutefois quelques réserves sur l’usage d’une musique électro-planante typique de l’époque pour quelques scènes, qui ne s’harmonisent pas trop avec l’ambiance générale.
Hidden City est avant tout un film d’ambiance, assez contemplatif, avec les obsessions de l’auteur mais une certaine maladresse générale dans le traitement de l’intrigue. C’est un peu plat, ce n’est pas assez trépidant, et le final ne m’a pas complètement convaincu. Mais ça se laisse regarder. 3.