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    Mere et fils
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    Anaxagore
    Anaxagore

    114 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 décembre 2008
    Et si l'avenir de l'art de peindre, lequel a quelque peu tendance à macérer aujourd'hui dans son propre jus, était appelé à s'accomplir dans le septième art? Celui-ci lui apporterait cette dimension temporelle qui lui a toujours fait défaut et qui l'autoriserait de la sorte à se renouveler! Bien des réalisateurs, de Mizoguchi à Tarkovski en passant par Ozu ou Antonioni, apportent une réponse à cette question. «Mère et fils» (1997) de Sokourov en apporte une nouvelle! N'hésitant pas à peindre directement à même la pellicule, le réalisateur nous offre une «toile» merveilleuse dont les images, d'une beauté inoubliable et refusant systématiquement la profondeur de champ, évoquent l'art de Caspar David Friedrich. Il utilise souvent, comme dans beaucoup d'autres de ses films, un objectif anamorphique qui donne aux paysages, traités dans des couleurs automnales à dominantes jaune et brune, une incurvation ou encore une concavité qui participent de l'ambiance très particulière de l'ouvrage. La bande-son, très soignée, alterne de rares dialogues, les bruits ambiants (le vent, les oiseaux, la locomotive...) et de la musique distillée avec parcimonie. Tout cela est mis au service d'un merveilleux poème, à la fois simple et bouleversant, qui nous conte la mort d'une mère dans les bras de son fils, créant une sorte de pietà inversée. On y voit deux êtres s'aimer dans un environnement splendide qui, à la manière romantique allemande de Friedrich, chante l'immanence divine (Sokourov est disciple de Tarkovski). Et on ressort profondément ému du spectacle! Il y a ici, à n'en pas douter, de quoi donner un nouveau souffle, non seulement à la peinture, mais aussi au cinéma, pour qui oserait exploiter et déployer les virtualités infinies contenues dans ce pur et rare chef-d'oeuvre.
    Plume231
    Plume231

    3 463 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 juillet 2013
    Voilà le genre de film que n'importe qui avec un caméscope usagé et vingt euros de budget pourrait faire, excepté trois ou quatre plans généraux de nature qui sont très bien composés si on doit absolument relever quelque chose de positif... Le réalisateur, qui est pourtant pas un manchot vu que c'est le même qui réalisera plus tard "L'Arche russe" plongée parfois fascinante dans l'Histoire russe en un seul et unique plan-séquence, prend comme prétexte le thème de la mort d'un proche, se contente de filmer un acteur qui porte une actrice, leur fait débiter des dialogues d'une platitude extrême voir même à l'occasion d'une grande débilité (genre "Tu as aucune raison de mourir donc tu dois vivre" ; comme si la Mort laissait le choix !!!), fait croire à de l'audace technique en utilisant un coup un objectif simple, un autre un objectif anamorphique, va à la vitesse d'un escargot qui se shoote au Lexomil coincé dans un embouteillage marseillais ... Bref c'est prétentieux, c'est vide, on se fait chier et on a qu'une envie c'est que la vieille claque au plus vite pour qu'on en finisse.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2008
    Mère et Fils est moins un film qu'une peinture cinématographique. Alexandre Sokourov y privilégie l'image et la musique ( deux entités artistiques qu'il considère comme indépendantes l'une de l'autre, mais aussi complémentaires l'une par rapport à l'autre ) avec un soin et une rigueur incontestable. Le réalisateur russe semble vouloir retourner aux origines du cinéma avec ce poème : les images, fixes pour la plupart, évoquent les premières vues des frères Lumière et la rareté des dialogues rapprochent Mère et Fils du cinéma muet ( bien entendu, cette comparaison n'est pas exclusive ). Sokourov pense le cinéma comme un Art statique et sans relief ( à l'inverse d'un Welles ou d'un Kazan qui, quant à eux, pensaient en termes de mouvement et de profondeur de champ ) : cette austérité frappante me semble courageuse et intéressante, surtout à l'égard de nos contemporains. Mère et Fils, oeuvre plastique à part entière, est un délicieux morceau de cinéma, parfois un peu trop lent, mais réellement bouleversant. Le septième Art dans sa forme la plus pure. A voir absolument.
    LALALALALERE
    LALALALALERE

    13 abonnés 194 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 novembre 2019
    Voici un film où il ne se passe strictement rien, où toutes les scènes sont répétitives et où les plans durent un temps que la décence m'interdit de rappeler ici. Le problème est qu'on a compris en une minute là où il voulait en venir ! La mère, le fils qui prend soin d'elle, etc. Malheureusement, il étire cela pendant plus d'une heure (ça aurait pu en être 3!!!), en évitant le pathos soit, mais en évitant toute émotion ! A fuir
    max6m
    max6m

    61 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 novembre 2007
    "Mère et fils" est un film méconnu, qui a très peu été vu, comme d'ailleurs beaucoup de chefs d'oeuvres de Sokourov. Et c'est bien dommage, car il s'agit tout simplement de l'un des plus beaux films du monde. Sokourov le plasticien a réalisé là un travail visuel extraordinaire, rappelant beaucoup la peinture allemande romantique du XIXème siècle (on pense biensûr à Caspar David Friedrich). Anamorphoses, filtres, ciels peints à même le verre de l'objectif de la caméra, sont autant d'artifices permettant au peintre (car c'est un film de peintre) d'inventer des plans d'une beauté miraculeuse. Il faut l'admettre et le reconnaître, on n'a jamais vu de telles images au cinéma. Portraits ou paysages, il n'est pas un seul plan de ces 73 minutes qui ne nous subjugue et on se demande où l'échelle de la beauté va finir par s'arrêter. L'histoire est on ne peut plus simple: un jeune homme dans la force de l'âge veille sa mère sur le chemin de la mort. On pourrait alors craindre le sentimentalisme, le pathos, mais Sokourov ne se place pas sur la sphère du réel, mais sur celle de la poésie, de l'intériorité et du sacré. Bref, il fait de l'art. Nul réalisme ici, nulle représentation ou illustration d'une quelconque vie quotidienne, Sokourov poétise le réel et nous laisse entrevoir l'indicible, l'invisible, l'au-delà des apparences et du sens. Le film baigne ainsi dans une atmosphère cotonneuse emplie de tendresse, de sérénité, de quiétude et nimbée d'une aura irréelle où les mots n'ont que peu d'intérêt. De quoi nous parle-t'il? De la vie, et de l'amour comme moyen de lutter, de résister contre la mort. Et il nous en parle non pas par la dialectique, mais en jouant sur la corde du sensible, de l'émotion, s'adressant directement à notre âme. Lorsqu'il dit que "L'art doit préparer à la mort", Sokourov réussi en tout cas ici à nous laisser percevoir un ailleurs poétique, qui pourrait être comme une espérance au salut de l'âme. Une leçon de vie qui m'a beaucoup ému.
    AlexTorrance
    AlexTorrance

    22 abonnés 486 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 février 2012
    D'une durée de 1h06 (générique exclu), Mère et fils est un long métrage qui aurait du se réduire au format de court. Non pas que l'ensemble soit aussi long qu'un film de 2h mais s'exprimer aux travers de longs plans interminables ne met jamais d'accord du côté du public. Film poétique ou pompeux? À chacun sa vision des choses. D'autant plus que les plans sont souvent plus que douteux. Des fois, on a droit à un personnage debout, à l'horizontale (allez savoir d'où vient le problème) et d'autres fois, il semble que des photographies aient été filmées en contre-plongée. Ensuite, de nombreux problèmes de raccords son/image : le vent souffle fort mais l'herbe et les arbres ne bougent pas d'un poil, par exemple. En résulte un film très plat, au scénario presque inexistant, néanmoins pas désagréable pour les yeux.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    127 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 avril 2017
    Un singulier long métrage, qui doit tout autant à une certaine « tradition » cinématographique (on connaît la parenté artistique, sorte de filiation justement, de Sokourov avec Tarkovski) qu'à un héritage pictural pour le moins prestigieux, puisque le cinéaste russe s'abreuve du côté des grands maîtres de la peinture occidentale. Caspar David Friedrich est certes l'une des influences majeures convoquées, mais plus encore, et ce dès les premières images, viennent à l'esprit le maniérisme du Greco et l'expressionnisme de Munch. L'emploi de l'anamorphose évoque à ce titre, et avec force, la douleur de la maladie et de la mort. Douleur qui émane des oeuvres du Greco et de Munch, et qui se dégage de chaque plan du long métrage de Sokourov, sans pour autant noyer le film d'un excès de sentimentalisme, d'apitoiement ou de fatalisme : pour Sokourov, l'art se doit en effet d'être porteur d'espoir. Malgré tout, «Mère et Fils» reste une oeuvre sombre, presque claustrophobe, refermée sur elle-même à l'image de cette mère souffrante et de ce fils seuls au milieu d'une nature elle aussi meurtrie (pour mieux renaître). D'un point de vue esthétique, «Mère et Fils» est absolument digne d'intérêt. Toutefois je ne partage pas tout à fait l'enthousiasme de certains allocinéens quant au présent mélange entre peinture et cinéma : leur rencontre est certes plus que bienvenue ou pertinente, mais je regrette un relatif manque d'expérimentation visuelle de la part de Sokourov... Disons que mes attentes étaient hautes, peut-être trop. Cependant l'accord parfait entre fond et forme ainsi que les portes qu'il ouvre pour une hypothétique postérité artistique rendent «Mère et Fils» indispensable. A voir absolument! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 août 2013
    Un fils, sa mère mourante. Avec un parti pris aussi simple et une durée d'1h15 on peut pourtant faire un film qui vous marquera à vie. Inutile de dire qu'il faut aimer se laisser porter pas les paysages splendides et l’incursion de l'art dans chaque plan, par la radicalité des cadrages, et leurs originalité. Le traitement des couleurs, virant progressivement au noir de la mort est merveilleux, le musique, dissonante pièce de piano qui rappelle les airs de Chopin ; ces airs du temps qui passe, qui fuit comme chez un certain Proust ; peu de dialogue, tout en silence et en son de la nature. Jamais un film ne m'avait autant fait pleuré et tremblé sur mon siège. C'est certainement personnelle, mais il est clair qu'ici, Sokourov réalise son métrage le plus riche graphiquement et le plus simple finalement dans son histoire, d'où sa grande réussite.
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