Ce film m’avait interloqué à sa sortie, entre son synopsis, les barrières qu’il dépassait et le renouveau de l’horreur en France après Haute Tension, il y avait de quoi attirer. Puis Le Bihan et Lefebure dans un style atypique ça avait quelque chose d’assez innovant pour être testé.
Sauf que c’est ignorer le but de ce film, qui est clairement : explorer les limites de l’être humain ainsi que de ce qu’on peut tourner. En cela le choix du réalisme est fort à propos, sinon on ne se sentirait pas concerné, ou trop détaché en tous cas, or là non. Du coup on a droit à un bon maquillage (mieux que les FX, un peu dépassés), des dialogues crus, des plans durs et même l’état de choc trop souvent oublié dans ces cas-là. La réalisation est également proche du vrai, notamment lors des scènes d’action filmées de façon très nerveuses, presque caméra à la main. Certes ça fait fouillis mais ça dynamise aussi la narration plus plate.
Niveau influences on a clairement Massacre à la tronçonneuse, ça pourrait en être un remake (ou d’Hostel), Blair Witch pour certaines prises de vues, un peu de la Colline a des yeux, du Haute tension pour la touche française et de la Haine pour le texte. Sauf que tout ça ne suffit pas à sauver le fond qui n’est qu’un amas de tortures et morts variées, avec du gore à outrance, saupoudré de glauque et de sordide, tout en cherchant un peu à dénoncer le nazisme et l’autarcisme de façon maladroite. En plus ça ne joue pas très bien, la palme revenant à Aurélien Wiik qui loupe la gestuelle et le ton, puis le début est incompréhensible, et on ne nous aidera pas par la suite.
En bref c’est un long métrage très dispensable, grossier dans son traitement, insoutenable et qui va loin, mais certainement trop loin, aux frontières…