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xavierch
44 abonnés
1 167 critiques
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3,5
Publiée le 6 juin 2016
Un film étonnant, pas tout à fait thriller et pas complètement drame, avec des acteurs excellents, une idée originale, celle du métier de l'héroïne, qui permet de surveiller sans être vu, et une fin excellente, et ceci malgré quelques longueurs en début de film. A voir.
Attention, spoilers. Red Road est un thriller des temps modernes. Jackie travaille pour une entreprise de vidéo surveillance... publique. De son petit siège, bien confortablement, elle regarde les habitants de sa banlieue défavorisée. C'est, en soi, une métaphore sur le cinéma, Jackie est elle la spectatrice et assiste à un spectacle quotidien. Jusqu'au jour, où, elle tombe sur un homme qu'elle aurait préféré ne pas voir apparaître sur son écran. Nous voilà Jackie plongée dans son cinéma, cette fois-ci elle n'est plus juste spectatrice mais aussi actrice. Les écrans de surveillance n'auront de cesse de nous la montrer. Elle a perdu sa position confortable, dominante, elle est dans le feu de l'action. Toute cette première partie se révèle être assez intéressante, doublée d'une atmosphère nocturne pas mal foutue, qui vient rajouter une sorte de tension latente à un climat angoissant. La seconde partie hésite entre le cinéma social et le thriller, parfois de façon assez maladroite, il faut le reconnaitre. On voit déjà ses aspirations à Fish Tank, le film qu'elle tournera par la suite. La réalisatrice a assez de mal à filmer sa vengeance, ou plutôt à savoir ce qu'elle veut en faire. Le scénario semble culiminer avant de retombler de façon particulièrement décevante. Tout ça pour ça.
Un film lourd, cru et lent dans lequel on a vraiment du mal à s'investir. C'est vraiment lent. Il ne se passe rien d'intéressant. C'est une sorte de série-B qui passe mal au cinéma. Vraiment pas terrible.
Un film dont le mot d'ordre pourrait être "minimaliste". Andrea Arnold signe pour son premier film une oeuvre épurée au maximum à l'image de son personnage principal. Le point de départ de cette fiction, cette femme, cette coquille vide qui tire ces sourires uniquement de ce que peuvent lui offrir les images de son travail dans une société de surveillance vidéo. Cachée derrière ces écrans, visiblement brisée et en retrait de ce monde qu'elle observe, ce train-train macabre va être bouleversé par une personne qu'elle semble connaître. Un secret que la réalisatrice protège avec une certaine pudeur, la pudeur de quelque chose que l'on devine grave et marquant. Et c'est au scénario et à l'interprétation de l'actrice principale que vont ces étoiles. Un scénario de thriller dans un récit qui prend son temps avant de nous éclairer. Une actrice envoutante dans ce qu'elle cache de plus triste. Il est difficile d'en dire plus sans révéler ce secret qu'elle porte lourdement et ainsi perdre tout l'intérêt du film. Un film triste et poignant, glacé et presque figé comme si la vie de cette femme (déjà entre parenthèse) se mettait en pause dans la poursuite de cette homme. Red Road interroge, surprend et nous perd même mais un peu au final par les choix de cette femme. Andrea Arnold aurait pu se contenter de jouer sur notre désir d'éclaircir le mystère en délaissant l'essence de son film, son atmosphère. Il n'en est rien. Dès les premières minutes, cette ambiance de tristesse latente nous portera jusqu'à la fin. Bravo.
Un film très fort mais malheureusement très lent. C'est un genre de film qu'il faut aimé. J'ai été pris par l'histoire (on a quand même envie de connaitre le dénouement) mais pas autant que je l'espérais. Les acteurs jouent très très bien et il y a une bonne mise en scène.
Drame traitant d'un sujet (la vengeance) et entrainant une découverte d'éléments atténuants (sans en dévoiler la nature et les aboutissant). Belle interprétation, mise en scène classique et scénario conventionnel. Attention ! une scène très osée peut choquer les plus jeunes spectateurs. 3/5 pour ce drame qui ne convint pas toutefois certainement par manque d'émotion (essentiellement) et de quelques lenteurs. A découvrir !
Le film installe dès les premières minutes son ambiance. Mais met du temps pour démarrer vraiment. Il traine un peu, jusqu'au moment où il devient carrément attratif. A partir de là, il gagne l'attention du spectateur, et l'interpelle par le jeu intense du personnage féminin principal. Un cadre glauque et peu commun se fait sentir, et remue la psychologie d'un cinéma moderne et convainquant. Mais pour ça, faut patienter une heure, parce la première moitié du film, est quasiment inexistante.
Comme il est question de surveillance vidéo, on pense un moment à Caché, de Haneke. Dans un style très différent, Andrea Arnold distille une atmosphère angoissante, avec une mise en scène au scalpel, dune précision et dune efficacité étonnantes. Les décors sont réduits au minimum, réalistes, cafardeux. Très peu de personnages également, ce qui monopolise lattention du spectateur sur l'héroïne, meurtrie, ambiguë, pas attachante et à laquelle pourtant on ne peut quêtre attaché, puisque seul son point de vue est montré. Cest dailleurs toute la force et la limite du scénario, qui repose sur une sorte de mensonge, ou au moins une vérité cachée, et qui fait passer les autres personnages pour ce quils ne sont pas. Au final, on peut se sentir floué par cette déformation de la réalité, et lémotion voulue ne prend pas, en partie à cause de cela. Mais cest aussi ça, le cinéma : mettre en doute ce quon voit. En ce sens, le film peut être pris pour une charge contre la télé-surveillance, ou bien nêtre quun brillant exercice de style. Au spectateur de juger.
Premier long-métrage d'Andrea Arnold, "Red Road", tourné à Glasgow, est un très bon drame/thriller qui ne laisse pas indifférent. Porté par l'excellente "Kate Dickie", le film commence doucement et monte crescendo. Et plus ça avance et plus on a envie de savoir. Quelles sont les motivations de notre héroïne? Qui est cet homme? Etc... La première partie du film est du thriller pur. La deuxième (Surtout la dernière demi-heure) est, quant à elle, plus axée "drame". La mise en scène est particulièrement soignée et travaillée, la photographie très belle. La bande-son est bien choisie et colle parfaitement à l'ambiance. Un film marquant.
Malgré un scénario intéressant, tout est fait pour éviter de le mettre en valeur. La réalisation est le point d'orgue de ce claque-dent pelliculaire. On s'ennuie ferme de chez ferme. Pas de musique d'accompagnement pour ponctuer les rares moments forts du film, une ambiance glauque, désespérée (et désespérante !). Le voyeurisme live from Glasgow, en plus d'un catalyseur trash et d'un moralisme inhérent au genre restitué (un film mélo social où la banlieue écossaise est un condensé de souffrances diverses ...), desservent complètement l'oeuvre. On a voulu faire du style, et ça se sent malheureusement. Parfois, il y transparaît une perversité revancharde très intense, voire excessive. La seule bonne étoile va à K. Dickie. Cet ensemble d'incohérences fait de ce film l'exemple type du premier long métrage raté. Un bon revers cuisant. Il y a du boulot.
Assez improbable et des prises de décisions inexplicables pour une conclusion qui n'est pas à la hauteur!Des scènes véritablement trop longuet qui n'était pas nécessaire!les acteurs sont quand à eux crédibles dans leurs rôles c'est à reconnaitre mais c'est vraiment ces longueurs inutiles et tout ce bazar pour en arriver la!2/5.
« Red Road » est un film noir à la réalisation âpre sans décorum superflu. Pas de musique envahissante ni de dialogues inutiles, une image sombre et terne. Juste l’histoire de Jackie, employée dans une société de vidéosurveillance. Elle veille derrière ses écrans sur un quartier populaire de Glasgow. Un jour, sur son écran de contrôle, elle reconnaît un homme qui la ramène à un moment tragique de sa vie. Elle entreprend alors de rencontrer cet homme. La première partie du film présente le personnage de Jackie, dévoilant par petites bribes les aspects de sa personnalité. La mise en scène sèche d’Andrea Arnold et le rythme lent du récit rendent cette première partie assez fastidieuse. « Red Road », dans sa première moitié, aborde les thèmes du voyeurisme, inhérent au système de vidéosurveillance dans lequel tout le monde est scruté en permanence, à l’image de Jackie, observant la vie quotidienne des habitants ordinaires, semblant de ce fait se protéger de la vie extérieure. La deuxième partie, à partir de la rencontre avec Clyde, est plus prenante, laissant entrevoir le drame qu’a vécu Jackie, jusqu’au dénouement final, moment poignant où tout est dévoilé. Cette production, derrière sa construction rigide et épurée, se révèle émouvante dans son épilogue d’une grande intensité dramatique. Le film aurait cependant gagné en puissance en écourtant d’une quinzaine de minutes sa première partie qui risque de décourager pas mal de spectateurs. Kate Dickie livre ici une belle interprétation de cette femme qui a mis sa vie entre parenthèses et dont on ressent, au fur et à mesure qu’avance le récit, une douleur à fleur de peau et une rage intériorisée. Un film atypique et saisissant, imparfait dans sa réalisation et parfois bancal dans sa construction, mais qui a le mérite de sortir des sentiers ultra-balisés du cinéma d’aujourd’hui.
Andrea Arnold, récompensée à Cannes cette année pour ce premier long métrage, instaure une atmosphère lourde, faite de tension et de non dits et bâtit son film autour d'un personnage féminin, superbement interprétée par Kate Dickie. Sa réflexion sur la complexité du deuil et du sentiment de vengeance, sur la douleur intériorisée mais intense de cette femme brisée reste toujours pudique et forte. Elle capte avec justesse chacune des émotions troubles des personnages, leurs manques, leurs angoisses, leurs peines; elle immerge le spectateur dans cet univers glauque et gris, dans ce quartier pauvre et triste tout en gardant une certaine distance nécessaire à l'évolution de son personnage. En clair, on se retrouve comme Jackie à son travail: on la surveille, on l'observe, on devine ses pensées, on voit s'esquisser derrière l'écran tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle aurait pu être... Mais on reste impuissants face à ce déluge de sentiments extrêmes et latents qui menacent sans cesse de nous exploser à la figure. Vient alors une scène terrible, d'une puissance presque gênante, une scène très crue mais complètement nécessaire. C'est avec cette violente - mais salvatrice- étreinte que le film bascule. Plus qu'une oeuvre sur la vengeance, Red Road est un film sur le pardon. Le final libérateur, quoique peut être trop optimiste, ou trop rapidement amené au vu de la noirceur du récit - clôt ce film dur, âpre et dérangeant dont l'intensité émotionnelle reste toujours contenue, cachée, étouffée. Comme s'il fallait taire pour mieux dire...
Prix du Jury 2006 à Cannes pour ce deuil impossible et invincible qu’Andrea Arnold pousse jusqu’à une relation ambiguë, où les intentions peinent à se définir, les pulsions à se contenir, la haine à surgir. Mais au delà de cette liaison, c’est un portrait brutal et sourd de femme brisée que dessine la cinéaste au style si particulier, croisement choc entre veine sociale et épure arty.