La possibilité d'une île : les secrets du tournage

La possibilité d'une île est la troisième adaptation d'un roman de Michel Houellebecq au cinéma après Extension du domaine de la lutte de Philippe Harel et Les Particules élémentaires d'Oskar Roehler. C'est en revanche la première fois que l'écrivain adapte lui même son roman.

La partie la plus difficile à adapter dans le roman pour Michel Houellebecq a été l'écriture des dialogues, surtout " le dialogue entre le prophète et son fils...bah je l'ai fait mais j'ai eu du mal. " Il s'est senti beaucoup plus à l'aise avec les discours du prophète.

Benoît Magimel a aimé se laisser porter par Michel Houellebecq pendant le tournage de La Possibilité d'une île : " On a beaucoup parlé avec Michel mais finalement les choses se font au jour le jour. Je ne pense pas qu'il faille trop réfléchir, avoir trop de réflexions par rapport à ça. Je lui laisse le soin de faire ça : c'est quelque chose d'extrêmement personnel. Je n'ai pas du tout de recul, je ne sais pas vers quoi je vais. (...) C'est ce qui est passionnant aussi à faire. "

Le casting a fait évoluer le scénario de Michel Houellebecq. Pour lui, il y a une " interaction entre le rôle écrit et l'acteur : c'est plus facile d'écrire vraiment le rôle une fois qu'on a l'acteur. Slothan, ç'a été le seul rôle clair d'emblée. PourJean-Pierre Malo et Jordi Dauder, ç'a été beaucoup moins évident. D'ailleurs j'ai changé les personnages au fur et à mesure. On a pas mal ramé pour le casting. J'ai eu Jordi Dauder juste avant le tournage et c'est assez compliqué d'écrire un personnage si on n'a pas d'acteur. Quand il est arrivé je ne savais pratiquement pas ce qu'il allait faire. "

Le 61è Festival du film de Locarno a dévoilé en avant première La Possibilité d'une île de Michel Houellebecq le 10 août 2008. Le film était présenté dans la sélection play forward du festival, réservée aux oeuvres expérimentales.

Michel Houellebecq a dû s'adapter à ses différents acteurs : " Benoît [Magimel] c'est un intuitif au fond. De temps en temps il parle pas assez, il sent des trucs qu'il n'exprime pas. Il faut être à l'écoute de ses sensations plutot que de ses paroles. En revanche, avec Patrick Bauchau il faut parler longuement, bien lui expliquer. "

Pour l'écrivain Michel Houellebecq, " écrire le scénario était très pénible car il fallait tenir compte de l'avis du producteur. En revanche, sur le tournage, je n'ai pas ressenti qu'il fallait répondre à tout le monde, comme on m'avait dit que ça se passerait. "