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    L'Aurore
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    Acidus
    Acidus

    625 abonnés 3 653 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 juillet 2014
    Première prod' américaine pour Murnau et ce changement d'air lui réussit plutôt bien puisque "L'aurore" s'inscrit aujourd'hui comme un des piliers du cinéma. Un statut plutôt mérité étant donné les qualités de cette oeuvre cinématographique: jeux des acteurs impeccable, intrigue trés bien écrite, bonne mise en scène et mélange des genres maitrisés. Il manque selon moi d'un soupçon d'émotions pour parfaire le tout puisque je trouve le film un brin froid et la photographie n'est également pas à la hauteur de certains de ses autres longs métrages. Je pense notamment à "Nosferatu" (1922) ou à "Faust" (1926). Le cinéaste allemand excèle d'ailleurs plus dans le registre horrifique (dont on retrouve quelques éléments dans "L'aurore"), sombre et torturé, que dans le drame ou la comédie. Car oui, on rigole un peu sur quelques scènes (dont celle de la statue sans tête). La seule chose que l'on peut repprocher à Murnau, c'est d'être mort trop tôt. "L'aurore" est un film à voir ne serait-ce que pour sa culture.
    Vinceralmetaladicted
    Vinceralmetaladicted

    30 abonnés 85 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juillet 2014
    Malgré une mise en action un peu trop légère, "L'Aurore", c'est le triomphe du sentiment sur le matériel, et tout cela avec le charme poétique des films de l'époque.
    Bravo Murnau, 17/20
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    364 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2014
    "L'Aurore" est le premier long métrage hollywoodien de Murnau, sorti en 1927 avec des moyens illimités, il se veut ambitieux et il l'est, cependant je ne suis personnellement pas autant enthousiaste que la majorité des personnes ayant vus ce film. Niveau positif il y a bien évidement ce côté visuel extrêmement abouti avec des techniques de montage très ingénieuses comme ces fondus spectaculaires et ces jeux d'opacité, la mise en scène est globalement réussie, les acteurs sont très convaincants à l'image de la douce Janet Gaynor et bien sûr la réalisation de Murnau est bluffante et révolutionnaire pour un film muet des années 20. Mais pour moi le problème majeur de ce film est clairement le registre, on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser, on passe du drame au burlesque sans aucun pallier de décompression, rendant la trame un peu déroutante, le tout accentué par une bande son vraiment bizarre, parfois même complètement à côté de la plaque, comme durant la séquence de la foire. Je ne remet pas en doute la qualité des scènes (j'ai d'ailleurs adoré celle du barbier) mais elles sont pour la plupart non concordantes avec une quelconque thématique globale, de plus certaines sont un peu trop longues voir parfois interminables, voulant volontairement surdoser l'émotion, je ne comprends pas trop l'intérêt, le film aurait gagné a être plus court. Je crois qu'il ne faut pas confondre beauté et efficacité, "L'Aurore" est un film très intéressant par son traitement de l'image, l'esthétisme est magnifique, Murnau maitrise sa réalisation (sans doute une des meilleures du cinéma muet), mais le scénario ne m'a pas vraiment convaincu, et même en faisant preuve d'indulgence je ne cache pas que je suis un peu déçu compte tenu de sa réputation.
    Benjamin A
    Benjamin A

    652 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 novembre 2014
    "Le plus beau film du monde", le compliment vient de François Truffaut et effectivement, on en est pas très loin. Pas vraiment de lieu précis, ni d'époque pour nous raconter cette histoire pourtant simple mais à laquelle il donne une telle beauté.

    C'est le premier film hollywoodien de Murnau après dix-sept films Allemands parmi lesquels on compte notamment le célèbre "Nosferatu", les producteurs ont réussi à l'attirer en lui promettant un budget élevé et une liberté totale.

    "L'aurore" est brillant et marquant sur tellement de points, que ce soit par l'émotion qu'il fait ressortir, le lyrisme et la tendresse qui se dégagent du récit et cette histoire certes simple mais universelle, abordant les thèmes du pardon, de la jalousie, du remord, la rédemption, la tentation (notamment par cette vamp qui ne se soucie guère de la vie de son amant et qui va menacer le bonheur d'un couple de paysans (la première scène est même marquante, lorsqu'elle l'attend dehors et qu'il la rejoins presque devant sa femme)) ou de l'amour de si belle manière.

    Brillant aussi par sa mise en scène très moderne, sa maitrise technique comme en témoigne de nombreuses scènes comme celle de la première rencontre avec la vamp, l'utilisation du flash back, les jeux d'ombres ou encore les cadrages et les mouvements de caméra, il touche avec "L'aurore" la perfection. Plusieurs scènes sont marquantes, à l'image de la (re)découverte de la vie en ville ou des deux traversées en barque.

    Puis que dire de la direction d'acteurs, toujours juste et jamais dans le surjeu que nous offre parfois le muet pour accentuer les sentiments.

    Le film reçut trois oscars lors de la toute première cérémonie en 1929 et pourtant évite tout traitement hollywoodien, Murnau nous livre un magnifique chef d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 février 2014
    Chef d'oeuvre de mise en scène, Sunrise: A Song of Two Humans alterne le bouleversant et le burlesque avec un équilibre parfait en forme de conte universel. L'expressivité des deux acteurs principaux et la musique éloquente parviennent à susciter des émotions des plus sincères, pêle-mêle tristesse, joie, bonheur, désespoir, dans un contexte social (l'opposition entre monde rural et citadin) bien exploité... La preuve éclatante qu'avant le cinéma moderne, il y avait le cinéma tout court ! Indispensable pour tout cinéphile.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 novembre 2013
    "We think too much and feel too little". Ce bout de citation de Chaplin pourrait être mis en lien avec ce chef d'oeuvre. Ici, nous ressentons des émotions plus fortes que dans n'importe quel autre film. Comment ne pas pleurer, lorsque Janet Gaynor (extraordinaire) rentre bouleversée dans un restaurant, avec en OFF cette musique sublime? Comment ne pas frissonner lorsque le couple assiste à un mariage, et que George O'Brien craque littéralement? Comment ne pas sourire, lorsque le cochon se saoule, ou lorsque les personnages dansent?

    Murnau, marqué par l’expressionnisme de son pays d'origine, signe ici l'un des premiers films sonores, tout en nous rappelant que les paroles sont souvent insignifiantes, qu'un regard, un geste, un sourire, peuvent tout dire.
    Le cinéaste nous offre de magnifiques plan-séquences, et transfigure le réel pour notre plus grand plaisir.

    La conclusion parfaite est peut-être celle de Catherine Soullard: " Tout concourt à faire de ce film un poème symphonique envoûtant, au ton à la fois lyrique et tenu, un chant d'amour à la vie 'parfois amère, parfois douce', un enchantement inépuisable."
    hpjvswzm5
    hpjvswzm5

    37 abonnés 459 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 octobre 2013
    Contrairement au fait que cette critique sera ma première à propos de Murnau, ce n'est pas le premier que j'ai vu, car j'ai vu Nosferatu juste avant, mais comme je l'ai vu dans des conditions assez déplorables je préférerais le revoir avant de faire une critique arrêtée et construite (même si j'ai beaucoup aimé quand même). Pour Sunrise, je ne savais pas trop ce que ça allait donner, simplement que ça m'avait l'air d'une petite histoire d'amour très tendre et que l'affiche me plaisait énormément. Oui il m'arrive d'aimer les affiches de films. Je trouve que ça ressemble à un mélange entre deux choses : une belle photographie de lever de soleil mêlée à une illustration de livre crayonnée. Bon en même temps s'il n'y avait que ça... Ce film est simplement magnifique, j'ai été pris d'une douce rêverie devant.L'histoire de ce type qui se rend compte qu'il aime sa femme, qu'il réapprend à l'aimer après l'avoir quelque peu délaissé, voir ce personnage tomber amoureux une deuxième fois et partager toute cette tendresse et ces moments de bonheur, je trouve ça très beau. Visuellement c'est magnifique, ce noir et blanc est somptueux. Il n'y a vraiment que ça dans ce film : de la tendresse folle, du beau, des émotions vraies, pas du drame larmoyant... Je ne sais que dire d'autre, c'est le genre de film qui a tout bon, qui a tout compris en étant très simple... Vraiment un très bon film.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 octobre 2013
    J'ai réfléchi longuement quant à attribuer le statut de chef d'oeuvre au film de Murnau mais je crois que le long-métrage le mérite amplement. "L'Aurore" est un des plus beaux films réalisés pour le Septième Art. Invité par le producteur William Fox, à venir aux Etats-Unis pour tourner ce qui sera son premier film américain, Murnau raconte l'histoire d'un homme, un fermier, se laissant séduire par une femme de la ville. Alors que leur relation est au paroxysme, cette dernière le convainc de tuer sa femme, puis de partir avec elle vivre en ville. A l'instant ou l'homme souhaite passer à l'acte, il se rend compte qu'il lui est impossible d'effectuer cet odieux geste. Sa femme prend peur et s'enfuit. L'homme la suit jusqu'en ville ou, petit à petit, ils vont réapprendre à s'aimer, à se connaître de par la joie et le pardon. "L'Aurore" est un film magnifique, une véritable ode à l'amour et à la poésie. Servi par deux formidables acteurs que sont George O'Brien et Janet Gaynor, "L'Aurore" est un film qui chante l'amour et la rédemption, alternant entre le drame et l'humour. Murnau livre ici une réalisation fort bien structurée et porte une attention particulière à l'image, que ce soit dans la ville, en pleine campagne ou durant la nuit. Tout est beau dans "L'Aurore", que ce soit techniquement parlant, esthétiquement parlant ou caractéristiquement parlant. Durant l'intégralité du long-métrage, on est happé par une émotion de tous les instants, que ce soit par la joie, la tristesse ou encore la peur. "L'Aurore" reflète toutes les émotions de la vie, sans pour autant être un miroir de la vie. Il faut plutôt voir "L'Aurore" comme un conte romantique, et se laisser porter par la beauté du film, par ce chant de deux humains, comme le souligne le titre original. Murnau signe l'un de ses chefs d'oeuvre, ainsi, pour reprendre les mots de François Truffaut, l'un des "plus beaux films au monde".
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    43 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2014
    Ce film est un chef d'oeuvre et sans se forcer ce qui impose encore plus le respect. Tout est question d'art dans Sunrise. Pour commencer l'interprétation des acteurs tout en justesse et en tendresse, comme pour la plupart des films muets l'expression des acteurs priment sur le reste, ici ce n'est pas complètement le cas malgrés leurs éclats. Hormis ces acteurs, Sunrise brille surtout grâce au génie de F.W Murnau, son réalisateur. Il n'y a quasiment pas d'intertitre, ce qui en fait un pur film muet, pas rien à l'époque. Une mise en scène et des décors inoubliables, un magnifique jeu d'ombre avec le noir et blanc, le tout avec une ou deux scènes mythiques du 7ème art (la ballade en barque avec le chien ; la rencontre au marécage avec la vamp'). Clin oeil particulier à la scène du cochon pendant la fête foraine, une touche d'humour originale (à la Chaplin) à laquelle on ne s'attendait plus. Le film aborde pas mal de sujet à sa manière : Opposition ville/campagne, citadins/campagnards, simplicité/démesure. Pour résumer Friedrich Wilhem Murnau et sa direction technique sont les stars de ce chef d'oeuvre d'esthétisme et d'humanisme. Même la bande son quasi inexistante (transition muet-parlant) fait son effet lors de la moindre musique ou du moindre bruitage. Un sommet créatif à une époque primitive. Chapeau bas ! We love cinéma comme dirait Quentin.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 juin 2013
    L'un des piliers du cinéma mondial. La photographie est sublime, tout comme le jeu d'acteur. L'expressionnisme allemand trouve avec ce film ses lettres de noblesse.
    Ryce753
    Ryce753

    15 abonnés 431 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juin 2013
    Incontestablement, un chef d'oeuvre du cinéma muet. Les grands films muets de cette qualité sont rares et se comptent sur les doigts d'une paire de mains. Je ne vais pas jouer à l'intello ni au snob en essayant d'analyser ce film (ses plans, ses "effets spéciaux", son apport au cinéma, etc, etc) mais simplement conseiller de se laisser emporter par la magie, l'émotion, l'interprétation des comédiens et la poésie de cette belle histoire d'amour. La différence de mentalité entre la vie rurale et urbaine est aussi parfaitement décrite par Murnau. On passe de l'ambiance calme, sereine, presque ennuyeuse de la vie campagnarde à l'atmosphère bruyante, agitée, impersonnelle de la ville (la foule, le trafic routier, ses divertissements mercantiles,...) que le réalisateur arrive avec brio à retranscrire à l'écran. Avec "La ruée vers l'or"et "les lumières de la ville" de Chaplin, ce métrage fait désormais partie de mes films muets préférés.
    keating
    keating

    49 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mai 2013
    « This song of the Man and his Wife is of no place and every place; you might hear it anywhere at any time. ». C'est avec ces mots que débute « L'Aurore » de Murnau. Des mots qui disparaitront vite, pour laisser parler la puissance des images. Des mots qui nous indiquent aussi, d'entrée de jeu, que le film ne va pas nous raconter l'histoire d'un homme et d'une femme en particulier, mais bien des personnages symboliques, qui représentent l'Homme et la Femme en général. Le film mettra en scène leur histoire, leur sentiment, et parviendra à leur offrir une dimension universelle et intemporelle. La recherche de l'amour, la rencontre entre l'homme et la femme, avec les difficultés et les réussites en même temps. A cette première thématique, Murnau ajoute la recherche de l'espace : les personnages tenteront de trouver le meilleur endroit pour tenter d'exprimer leur amour. Il sera alors question d'une opposition entre la nature et la ville. Pour ces deux niveaux, Murnau proposera un film en mouvement, entre le jour et la nuit, entre le bonheur et le malheur, entre l'amour et la mort, entre l'ombre et la lumière. Une préoccupation qui rappelle celle de Terrence Malick, par exemple, dans le cinéma contemporain. Mais revenons à Murnau, et à la manière magistrale avec laquelle il traduit visuellement ces thématiques universelles. Quelle beauté! Murnau parvient, peut être mieux que jamais, à exprimer toute la puissance visuelle du cinéma. On a l'impression de pouvoir arrêter le film sur n'importe quel plan, pour admirer un vrai tableau, une véritable oeuvre d'art. La nature est filmée dans toute sa beauté, sa pureté, mais ses dangers également. La ville moderne est captée de façon très mouvementée, vertigineuse. Et les plus belles images sont peut être celles où Murnau parvient à fusionner les deux, en traduisant visuellement les pensées des personnages, lorsqu'ils veulent vivre ailleurs : l'imagination vient donc dépasser la réalité, pour notre plus grand plaisir. Il ne faudrait pas oublier non plus toute la force de la légèreté du film de Murnau. Dans les scènes urbaines notamment, nous avons droit à beaucoup de scènes très drôles, avec un comique visuel très inventif. Poésie, humour, drame, intemporalité et universalité : tout, on retrouve tout ça, et sans doute plus encore, dans L'Aurore. C'est une histoire que vous pouvez entendre partout et de tout temps, mais peut être qu'elle n'a jamais été aussi bien contée que dans ce film muet de 1927...
    Typi35
    Typi35

    46 abonnés 483 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mai 2013
    Rha putain il est bien !
    Tu sais à quoi il m'a fait pensé ce film ? Tu sais pas ? Bah un peu à l'ambiance qu'il y a dans Thérèse Raquin, de Zola. Si tu l'as pas lu lis-le, il vaut le coup. Si tu l'as lu, ne le lis pas parce que tu l'as déjà lu.
    Enfin pour revenir à Sunrise, un bémol sur la musique ! Pas terrible. Surtout quand on la compare à ce qui pouvait se faire à cette époque avec le Cabinet du Dr Caligari...
    Réa fine, sans excès.
    Et puis c'est assez rare de voir un sanglier qui boit du pinard ! En tous cas au cinéma.
    Alors mate-moi ça.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 6 décembre 2012
    Malgré de long passages quelque peu ennuyeux sur l'ensemble , "L'Aurore" est un bon film qui se laisse regarder sans grande difficultés. La photographie est très vieille et même avec l'effet de restauration , on voit quand même cette sensation de "grain" sur l'image noire et blanche. Mais ce n'est là qu'un détail bien vite oublié quand on entre pleinement dans le vif de l'histoire. Et justement , l'intrigue est des plus simplettes : une histoire passionnante et déchirante entre l'amour , l'hésitation et la remise en question.
    C'est facile , simple et ça touche quand même le spectateur par le jeu assez excellent des acteurs du jeune couple (qui sont-ils ? Ces acteurs sont malheureusement très méconnus). F.W Murnau , bien que ce film soit un pilier fondamental pour Hollywood (le film est produit par William Fox) , illustre avec brio une touche d’expressionnisme allemand dans la mise en scène. Film culte de la fin de l'âge d'or du cinéma muet , "L"Aurore" est passé inaperçu lors de la sortie , écrasé sans doute par le premier film parlant sorti la même année ("Le Chanteur de Jazz") . C'est selon moi , dommage car le film est plutôt agréable et intéressant , et offre un autre regard sur le cinéma d'antan.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 5 octobre 2012
    l'expressionnisme allemand regorge de film aux allures fantasmagoriques, de leurs visions de l'homme et du monde toujours en proie à ses démons intérieurs, fascinant de dualité et de fantasmes, les cinéastes expressionnistes ont chambouler le cinéma et les spectateurs de leur temps. L'aurore de Murnau est un film, qui, de par sa capacité de mise en scène et les thèmes qu'il aborde est une incroyable source d'analyse. En effet l'expressionnisme n'a jamais traité le thème du double à un niveau aussi total. Double femmes, double histoire, dédoublement de personnalité. Le film s'ouvre sur un plan d'un train partant d'une gare. Ce train file à toute vitesse et aussitôt, deux plans se superposent de ce train en marche, filant l'un vers l'autre dans la vitesse et la folie, rendant l'espace du cadre agité de par ce mouvement contradictoire.

    Une femme est présentée, brune, venant de la ville. Très vite on comprend que cette femme à une aventure avec un fermier qui a une famille. La femme du fermier est blonde, visage de sainte et cheveux tirés. À travers des jeux d'ombres et de lumières murnau nous présente la peur, le mal et la pureté ainsi que leur opposition. La brune, vénéneuse, tend vers le mal et détourne le fermier de sa femme, va même jusqu'à lui demander de la tuer. Deux histoires commencent alors, celle qui se passe dans la campagne et celle qui se déroule à la ville. De ces histoires jaillissent la contradiction, la ville est présentée comme dangereuse et la campagne comme paisible, mais c'est surtout l'opposition tragédie/ burlesque qui surprend car les films expressionnistes sont d'habitude dénué de comique. De plus les formes habituellement géométriques sont ici rondeur (symbole féminin) et synonymes de mort.

    Grâce à une mise en scène symphonique et symbolique, le film nous montre la culpabilité d'un homme, sa reconstruction par la rédemption et l'amour. Cette thématique hautement religieuse jalonne tout le film, scène du mariage, bande son avec des cloches qui retentissent mais surtout vision de la femme, l'une sainte épouse au visage clair, l'autre coupable du pêché originel, affichant les artifices de la ville et donc dans le film, du mal. La dualité la plus évidente est celle de l'obscurité de la ville, et de la clarté de la campagne, ou la lune est symbole la noirceur de l'âme ainsi que de la femme tentatrice. On ne peut pas penser à l'aurore de murnan autrement que comme un film misogyne, brassant des stéréotypes éculés et une vision de la féminité extrêmement négative. Le fait est que l'époque où a été tourné le film est encore engluée dans l'idée que la femme au foyer est symbole de bien et de douceur, enfantant et se soumettant à la religion. Le film est à l'image de cet archétype. Le film de murnau n'est pas un film du début de l'expressionnisme et n'a pas les caractéristiques stylistique de ce courant, exception faite des jeux d'ombres et de lumière de leurs synchronisation. Le lyrisme religieux du film est évident et révélateur du coté moralisateur du film, à l'image de ce plan où l'on voit l'une des habitantes du village regarder la camera pour nous dire « ils étaient heureux comme des enfants » elle devient de ce fait la morale du film. Si la mise ne scène est de par sa maitrise appréciable, son symbolisme grossier l'est moins. (femme brune=mort, nuit=mort, soleil=vie, femme blonde=amour). Mais là encore il faut voir le film comme un poème au caractère mélodique puissant. L'eau dans ce film représente le milieu du changement, de la peur (l'eau est souvent symbole de féminité), cette forme liquide imprègne tout le film (avec la rondeur), elle est l'élément par lequel tout va se mélanger, se dissoudre et mourir. Les personnages dans l'Aurore sont également souvent dans la contemplation (la ville qui se projette sur un écran imaginaire pour les amants, le mariage dans l'église que les époux regardent), cette contemplation pourrait être celle du cinéma lui même, fantasme d'amour comme de pulsion destructrices.
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