Un film drôle, poétique, original et plein d’inventivité qui donne le sourire.
Les amoureux du football y trouveront forcément leur compte, car la passion du ballon anime l’épopée de ces jeunes africains qui traversent leur continent pour aller à la coupe du monde. Tout y est, le compte du record de jongles, les références aux grands joueurs et entraîneurs, et même une généralisation d’une « animorphie » qui consiste à transformer les joueurs en animaux,en fonction de leurs spécificités techniques. Comme d’ailleurs on a pu nommer auparavant Youri Djorkaeff « The Snake », là chacun aurait son nom d’oiseau (ou autre) au premier degré. Sympa comme exercice.
Mais plus que cela, les amoureux du cinéma y prendront du plaisir, parce qu’il s’agit aussi d’une radiographie de l’Afrique bien filmée. Les enfants soldats, la misère, les maladies, l’éducation, la prostitution , mais heureusement aussi la fraternité et l’entraide sont les thèmes prépondérants de cette fable, qui comme toute fable est certes un peu naïve, car qui pourrait croire à une telle destinée, mais si l’on accepte de rentrer dans le jeu on apprécie les belles idées. Comme cette duduvision (qui pourrait bien un jour remplacer la télévision), animation faite de papier mâché et de ficelle, très réussie., qui ponctue le voyage. Les petits acteurs sont drôles et profonds, même si on sent bien qu’ils jouent, cela manque parfois de naturel, mais l’essentiel est qu’ils s’amusent vraiment à le faire. Excellente musique, très rythmée, qui transmet beaucoup d’énergie. Les dialogues sont percutants et plein d’imagination avec des néologismes qui pleuvent, alors que le soleil à l’écran réchauffe nos corps fatigués par le froid hivernal.
Une œuvre optimiste, sans doute beaucoup trop, et vraiment plaisante. F.O