GÉNÉRAL: Film noir moderne dans la tradition du film noir classique.
ASPECTS POSITIFS :
Le film réussit à cacher pendant longtemps la réalité de la situation et nous permet de s’identifier, comme dans le véritable film noir, à chacun des personnages à tour de rôle. Cela nous permet en plusieurs situations dans le film de remettre en question nos propres valeurs. La fin nous force à accepter des compromis afin de pouvoir fonctionner.
ASPECTS NÉGATIFS : Bien qu’intéressant tout au long, le film s’étend sur plus de deux heures.
La mise en situation est innovatrice, mais risque de mélanger le spectateur et de ne pas l’impliquer rapidement dans l’action. Peu de personnages sont valorisants et tous arrivent dans l’histoire avec un handicap.
PISTES DE RÉFLEXION :
À la fin du film, aurait-il été préférable qu’Ed ne tue pas le capitaine Smith? On découvre vers le milieu du film que le procureur principal est gay et un peu comme dans les films d’autrefois on se sert de ce personnage pour le faire chanter. Le personnage, qui devient principal à la fin, se valorise avec le devoir de venger son père et de trouver un individu très imprécis (Rolo). Le cheminement de l’histoire l’emmène à changer ses priorités et à les adapter à un plan de carrière. Le second personnage important sera presque détruit par ses valeurs impulsives qui manquent souvent de jugement. Les autres personnages sont importants dans l’intrigue, mais sont peu intéressants quant à leurs valeurs personnelles. Une des qualités du film est qu’il laisse au spectateur l’obligation d’y apporter ses réponses. Le film ne répond pas aux questions, c’est à nous de trouver les réponses. Avec ses personnages, ce film met en évidence l’ambiguïté que l’image extérieure et la personne réelle se retrouvent souvent en conflit.
PISTES DE RÉFLEXION SUR LE FILM NOIR : Le film noir est venu par accident et, chose étrange, on l’a découvert plusieurs années plus tard. À l’époque, on cherchait des films qui ne coutaient pas très cher pour ajouter un deuxième film dans les salles de cinéma. Le premier étant un grand film des studios de production. Pour le deuxième, on voulait limiter les dépenses au maximum. Les réalisateurs (parfois très bons) étaient pris avec un budget extrêmement limité. Ayant peu d’artifices à leur portée, ils ont dû travailler avec leur talent sur d’autres aspects. L’image, la musique, les cadres, l’histoire et les dialogues ont été travaillés pour compenser. Comme il s’agissait non pas d’épopées, les histoires étaient très personnelles, très individuelles et le cadre lumineux aidant, le spectateur, graduellement, s’est vu introduire dans le film. Comme on ne retrouvait pas ces qualités dans d’autres films, elles sont demeurées au cours des années et ont donné les lettres de noblesse au film noir parce qu’après 50 ans, on peut les regarder encore et les trouver intéressants. D’ailleurs, une couche de la société cinématographique a fait revivre cette période du cinéma. Plusieurs ont tenté d’en refaire, mais les conditions ne se retrouvent pas sauf quelques exceptions.