Pour la cinéaste, Avant le jour est une fiction documentaire, qu'elle définit en ces termes : "Le film se construit sous nos yeux et parfois apparaissent les éléments de fiction, de construction."
D'après la réalisatrice Judith Abitbol, Avant le jour a pu se faire selon deux facteurs : son besoin de filmer ainsi que la proposition de Nathalie Richard de travailler toutes les deux.
La cinéaste fait très attention aux titres de ses films. Elle confie : "J'avais un titre, ce qui pour moi est essentiel, je peux travailler sans argent, mais pas sans titre ! Avant le jour était un titre que j'avais en réserve depuis très longtemps."
Le terme Avant le jour est en réalité le titre d'un ouvrage poétique de Hugo Von Hofmannsthal, publié en France en 1990.
Pour Judith Abitbol, la construction du personnage de Louise, interprété par Nathalie Richard, a été l'étape qu'elle a préférée pendant l'écriture du scénario : "Ce qui était passionnant était d'avoir à le construire au fur et à mesure. Les moments de préparation où nous nous retrouvions pour parler du personnage de Louise, là où elle en était, vers où nous désirions l'amener étaient passionnants."
A part Nathalie Richard et Albert Pigot, les autres acteurs du film n'avaient jamais joué dans un long métrage auparavant. Pour la plupart, ce sont des proches de la cinéaste.
La cinéaste explique le rapport qu'elle entretient avec son film : "Ma relation à ce film a été chaotique, je l'aimais, il me faisait peur, je l'aimais et ne m'y reconnaissait pas. J'étais effrayée par sa forme et la liberté que je m'étais offerte. C'est extrêmement difficile de résister aux diktats, simplement pour garder un peu de liberté, essayer de penser par soi-même. Si l'on accorde à penser que le cinéma est l'art de l'image et du son, Avant le jour est un film (...) J'ai fini par l'adopter, par accepter ce qu'il indique d'un moment de ma vie."
Pour des raisons économiques, Judith Abitbol a été amenée à tourner son film entièrement en DV. Elle confie : "Le DV est presque la seule issue pour moi aujourd'hui de continuer à créer, à peu près comme je l'entends, même si je ne peux retrouver mes focales préférées. Je ne renonce pas à la pellicule, mais surtout je ne renonce pas à tourner."
La réalisatrice n'avait pas assez d'argent pour acheter les droits des musiques qu'elle souhaitait pour son film. Son ami Jean Rochard lui a alors fait écouter des morceaux qu'il produit et lui a offert les droits. Abitbol confie : "J'espère travailler complètement avec lui pour le prochain film, en confiant la création musicale à Tony Hymas. La musique compte plus que tout pour moi."
Pour le producteur et distributeur du film Albert Pigot, "Accueillir le film de Judith Abitbol, c'est avant tout la volonté de le faire exister dans les salles de cinéma. Emprunter le chemin du cinématographe celui qui donne à réfléchir et fait parfois sourire. Livré au coeur d'une parole libre autant qu'inattendue, rare et sans concession, Avant le jour."
Selon Judith Abitbol, " Il y a deux langages dans le film, l'un qui surgit de textes très écrits, l'autre qui surgit de ces canevas et de la personnalité de chacun. J'ai demandé à Laurence Madani d'écrire et de réfléchir avec moi à certaines scènes. Depuis des années j'avais envie d'écrire avec elle. Le scénario suivait les perturbations du tournage. "