C'est à l'âge de 9 ans que
Nicolas Bary découvrit le grand classique de la littérature enfantine qu'est
Les Enfants de Timpelbach. Trois ans plus tard, ce fils de musiciens, déjà sensible à l'importance du rythme, se replongea dans le livre et s'imagina partager les aventures de Manfred et Thomas. Avec l'idée obsessionnelle d'adapter un jour ce roman sur grand écran,
Nicolas Bary étudia dans une école de réalisation, enchaîna les stages sur des tournages et signa deux courts métrages, dont
Before (2004), inspiré... des
Enfants de Timpelbach. Tourné pour 10 000 euros, ce petit film de 10 minutes campe l'univers du long métrage à venir : on y décèle déjà l'influence du
cartoon, le tempo cadencé, la prépondérance des enfants, la poésie burlesque...
Tout en cherchant à obtenir les droits d'adaptation, le jeune cinéaste rencontre
Dimitri Rassam, bientôt producteur de son court suivant :
Judas, avec
Jean-Pierre Cassel.
"Cela m'a permis de mieux comprendre comment l'accompagner et m'a confirmé dans l'intuition qu'il est capable de sublimer les moyens qu'on lui donne," affirme le producteur.
Nicolas Bary et
Dimitri Rassam s'engagent alors dans une aventure qui durera 4 ans. La tâche est titanesque : il faut acquérir les droits auprès des héritiers de l'écrivain, trouver un scénariste qui comprenne l'univers de
Nicolas Bary, entreprendre des recherches de visuels et de graphismes, commencer le
story-board, s'attaquer au montage financier ...
"On a avancé très naïvement, avec une grande liberté d'action, sans se demander si c'était "raisonnable" d'avoir une vingtaine d'enfants, des effets spéciaux et des décors naturels pour un premier film !, reprend
Dimitri Rassam.
Mais c'était jouissif de développer un projet sans se fixer de contrainte."