Avis : Joshua - Page 3

Pas de doute : pour son premier film, George Ratliff démontre une étonnante maîtrise formelle pour nous proposer un spectacle étrange à la mécanique implacable, si bien que l'on ne peut être qu'un minimum séduit. Il faut dire qu'on a tellement l'habitude de voir de gentils enfants innocents au cinéma qu'on se réjouit dès que ce n'est pas le cas, surtout lorsqu'on sent un évident talent derrière la caméra. Car si Sam Rockwell et Vera Farmiga tiennent leurs rôles sans faire d'étincelles, le nouveau venu Jacob Kogan s'avère carrément flippant en témoignant d'une présence à l'écran devenu plutôt rare. Pourtant, il faut malheureusement reconnaître que « Joshua » n'est pas plus passionnant que cela. Le résultat a beau prendre des allures de tour de force narratif tant rien ne nous est jamais montré, on ne se captive pas plus que cela pour les événements, la faute peut-être à un attachement insuffisant aux parents, ce qui est d'ailleurs curieux au vue de la personnalité très sympathique du père. Heureusement, la dernière scène, ambiguë à souhait, vient quelque peu raviver la flamme d'un spectacle brillant, presque trop tant à force de tout suggérer celui-ci perd légèrement de son pouvoir de fascination, mais prometteur.

"Joshua" est magnifiquement réalisé par George Ratliff, un gars qui s’y connaît pour manœuvrer son public en dirigeant le film entre suspense et émotion, pour nous achever par une fin des plus troublantes et suscitant des interrogations. Le tout est magnifié par une photographie très léchée pour laquelle le long-métrage a été récompensé au festival de Sundance en 1997. Les acteurs formidables d’émotion et la musique lancinante sont également au diapason. Seuls bémols : une première moitié peut-être trop parfaite qui a tendance à rendre la suite un peu longuette et une réputation encore à faire devant trop de films du même genre ayant bénéficié d’une meilleure publicité (on pense notamment à « Esther »). Mais si vous en avez assez des produits formatés "Made in America", visionnez-le, il en vaut vraiment la peine !

Avec « Joshua » George Ratliff sort du genre documentaire pour s’attaquer à la fiction et ici au thriller nimbé d’une certaine touche de fantastique. En ce début de second millénaire où la cellule familiale est au centre de toutes les attentions et est quasiment sanctifiée, le réalisateur exploite cet univers si commun à la quasi-totalité de l’humanité pour y développer une intrigue retorse en exploitant les failles qui peuvent affecter les membres de cette communauté si basique. Il se sert des peurs presque ataviques qui affectent tout individu devant sa situation de parent à savoir : « mon enfant est-il normal ? » ou encore « suis-je un bon parent ? ». Pour cela il distille le malaise en utilisant les couacs habituels de la parentalité à savoir : le baby blues, la relative exclusion du père dans les premiers mois de vie de l’enfant, la chute de l’intimité entre les parents, la jalousie de l’aînée face au nouvel arrivant, les leçons des grands-parents… Le tout reposant sur un affrontement sous-jacent et larvé entre le couple parental et le jeune Joshua, garçon très introverti, à l’impavidité presque glaciale. Le spectateur sent que l’enfant est le centre et la cause des évènements qui frappent la famille (bébé toujours en pleurs, maman à la limite de la rupture, la mort du chien…) sans jamais pouvoir affirmer la réalité de ce sentiment. Le réalisateur joue longtemps avec ce trouble, peut-être au détriment d’une certaine vigueur du film, et il faut attendre l’hospitalisation de la mère en psychiatrie pour que s’engage un face-à-face père-fils qui laisse entrevoir la perversité de ce jeune garçon de neuf ans. Les raisons de cet acharnement du bambin ne sont dévoilées qu’au dernier moment quand la famille si chère à certain a explosé. Un thriller maîtrisé, tout en tension psychologique qui favorise une tension sourde au détriment d’un certain dynamisme de l’intrigue et qui vaut surtout pour la prestation de Vera Farmiga habitée par son personnage de mère en dépression post-natale qui perd pied sous les assauts machiavéliques de son fils, ce dernier est interprété par un Jacob Kogan époustouflant de crédibilité et de maîtrise. Non exempt de défaut, mais prenant malgré tout.

Un film intéressant mais pas renversant. Il ne se passe pas grand chose, tout est supposé, c'est d'ailleurs la force de ce film, qui ne montre rien mais suggère énormément. Jacob Kogan est très bon, et on est tout de même pris dans ce film.

J'ai pleinement adhéré à cette histoire, plongée vertigineuse d'une famille somme toute ordinaire vers sa chute, diaboliquement orchestrée par un gamin de 9 ans à la gueule d'ange : Joshua. Le réalisateur installe habilement un malaise lattent lorsque, se sentant délaissé par l'arrivée de sa petite soeur, notre "héros" commence à réclamer de l'attention d'une façon assez étrange. Et petit à petit, tout le petit cocon familial, visiblement si parfait va voler en éclats. La tension se fait alors de plus en plus palpable et bien que l'ensemble reste très proche de la réalité, nous flirtons inconsciemment avec un surnaturel à peine esquisser. Le jeux des acteurs (Sam Rockwell en tête et le petit Joshua) est impeccable et nous invite à plonger pleinement dans cet atmosphère glaçante accompagnée d'une bande son (parfois un environnement sonore) des plus dérangeantes. Bien avant Esther et avec une caméra qui peut rappeler un Polanski et j'ose, un Kubrick, Joshua réussi son pari, celui de nous faire frissonner avec un quotidien ébranlé. Une réussite.

"Joshua" est un film d'ambiance, une ambiance froide et opaque qui lui confére une atmosphère très angoissante. Contrairement à ce que le pitch du film pourrait laisser envisager, il ne s'agit pas de l'histoire d'un enfant maudit, ou meurtrier. Joshua, élevé dans un quartier bourgeois et soumis à une éducation rigide n'est pas "possédé" mais est par contre psychologuiquement dérangé. Ce qui va réveiller les démons de l'enfant, c'est l'arrivée de sa petite soeur, à partir de ce moment, la vie de ses parents va basculer dans l'horreur. Avec ce film, George Ratliff dissèque les rapports parents-enfant en s'attaquant à une famille new-yorkaise aisée. Il s'attaque surtout à un sujet tabou: peut-on ne pas aimer son propre enfant? Tout l'interêt du film réside dans le fait que l'on se demande jusqu'à la fin ce qui pousse l'enfant à adopter un tel comportement jusqu'au dénouement, implacable et terrifiant. Le scénario est très habile, la lumière du film, les cadrages et la musique rendent l'ensemble anxiogène. Le casting est impeccable, le couple formé par Vera Farmiga (mère névrosée et dépacée par les évènements) et Sam Rockwell est parfait, on suit avec un plaisir malsain l'évolution de leurs sentiments vis-à-vis de leur enfant, mais c'est surtout le jeune Jacob Kogan avec son visage impassible qui impressionne. "Joshua" est donc une très bonne surprise qui nous entraîne dans un cauchemar psychologique sans le moindre effet facile. Malheureusement, ce film n'a pa pu rencontrer le succès qu'il mérite à cause d'une distribution en salle ridicule, (une seule diffusion à Nantes dans une salle!) aussi sautez sur l'occasion pour découvrir ce petit bijou d'épouvante à la fois terrifiant et intelligent.

Classique, avec une fin très attendu, plutôt lent, rien de spécial.
Et puis je n'ai jamais réussi a gober l'idée qu'un gosse puisse avoir une telle intelligence diabolique, et que les parents soient aussi con.

pas terrible... le synopsis m avait pourtant intrigué... les acteurs également... le résultat est froid, plat et ennuyeux comme le gamin prodige qui fait une crise de jalousie suite à la naissance de sa petite sœur... le film est lent, long et chiant... il mise tout sur une ambiance angoissante et oppressante mais ne va jamais jusqu'au bout des choses... en revanche la musique dissonante au piano est pas mal... bref un conseil allez voir Esther a la place de ce film...

Le film est mené intelligemment, mais on pouvait s'attendre à un peu plus d'angoisse, qui ici se résume à deux apparitions surprises de Joshua dans le noir. Les parents sont un peu désorientés par l'intelligence et l'attitude de leur fils, la mère semble même très peu s'en occuper (à part une partie de cache-cache...). Si le père semble avoir un peu plus la tête sur les épaules, il sous-estime son fils, comme nous, spectateurs, qui ne nous attendons pas à un plan si bien mené. Les acteurs donnent un très bonne performance, sauf peut-être l'acteur qui joue Joshua, qui ne m'a fait ni chaud ni froid, mis à part quelques sourires dérangeants.

Un excellent thriller, avec beaucoup de suspens et de frissons! Un très bon scénario, de bons acteurs et un Joshua effrayant! Le film installe une ambiance inquiétante, et on se projette très bien dans l'histoire et dans la situation vécue par les personnages. A voir!!!

Une grosse déception ! Le sujet aurait pû donner un film intrigant et pervers, au final on devra se contenter d'un drame vaguement horrifique sur la lente explosion d'une famille ! La mère, sombrant dans une grave dépression, se révèle incapable d'assumer sa famille, et Joshua, semble tomber dans une jalousie de plus en plus destructrice par rapport à sa petite soeur qui vient de naître ! Seulement la lenteur du film et son côté trés froid et calculé, empêchent l'identification, malgré l'interprétation impeccable de l'ensemble de la distribution ! Au final, le film ne donne pas beaucoup d'éléments de réponses, et le spectateur est un peu déstabilisé !

Un roman de Stephen King mis à l'écran intelligemment. On y adhère dès la première minute. Le surnaturel est en permanence présent sans pour autant le voir ou le toucher, simplement le sentir. Autre coup de maitre, les faiblesse de chacun exploité à outrance et subtilité. Tout n'est pas expliqué (d'où quelques longueurs). L'interprétation est bonne dans l'ensemble avec une Vera Farmiga qui survole l'ensemble. Jacob Kogan (Joshua) reste assez anesthésié (certainement la mise en scène), ce qui est un peu dommage ("Esther" par exemple, dans un peu le même registre passait plus d'émotions tout comme Ely dans le film "Morse" d'où mon 4.5/5. A voir !!!

Bon film, ambiance très froide ! Sam rockwell excellent mais le film manque de rythme.

Soyons bon prince et disons du bien d'un petit film qui ne demande qu'a satisfaire un public avide de voir un sale mioche. Sans atteindre la reussite d'Esther, on a ici un petit thriller domestique avec un enfant manipulateur dont la psychologie, certes maladroitement mise en valeur, se revele interessante. Est ce maintenant qu'il faut interdire les baffes ? NON ! Sam Rockwell fait bonne figure, et les acteurs sont bons dans l'ensemble. Fin en queue de poisson, mais on a ete diverti.

Très, très, très, très, très bonne surprise. Avec peu de moyens, ce réalisateur (à suivre, assurément) parvient à distiller une angoisse sourde et l'horreur s'impose davantage par les idées cauchemardesques qui surgissent à l'écran que par des effets de manche comme c'est traditionnellement le cas. Un souci de réalisme et d'ancrage dans le quotidien contribuent également à cette diabolique efficacité. Damien peut aller se coucher... Joshua est une bénédiction !