Il y a parfois des films sous influence qui essayent de sortir de l'ordinaire et qui n'y parviennent pas, faute de personnalité. Ou quand l'admiration est plus grande que l'envie même de faire du cinéma. "Joshua" appartient à cette catégorie de films à fort potentiel, mais plantés par une envie d'égaler le maître. Ici, impossible de ne pas penser à "Rosemary's baby", tant le thème est assez proche et la coupe de Vera Farmiga identique à celle de Mia Farrow. Impossible de voir le landeau sans penser à l'illustre diable défiguré, mais cette fois, l'interêt demeure dans la simple idée de faire du gamin fou un être tout simplement jaloux, et rongé par une méchanceté que l'on aimerait bien appeler folie. Aucune malédiction ni formule satanique ici, juste un sale môme pas content, et qui au lieu de bouder les bras croisés, décide de faire peur à tout le monde, de devenir bizarre, et d'aller jusqu'au meurtre. Déjà, pour saisir toute l'ambiguite de la psychologie de l'enfant, passé en stade 2 après la naissance de sa petite soeur qui anime la curiosité et l'amour chez ses parents, il aurait fallu accentuer le montage et signer une mise en image beaucoup plus recherchée. En se contentant de plans aux couleurs ternes, vaguement peints par des obscurcis discrets, George Ratliff annule la puissance dramaturgique de son sujet, et détruit toutes les possibilités de figurer avec force une méchanceté qui glisse doucement vers de la folie pure. En jouant des poncifs du genre - la partie de cache-cache - , en alignant trois effets où Joshua reste planté la nuit derrière une porte sans que ses parents ne s'en aperçoivent, le film ne parvient pas à susciter un semblant d'effroi. A force de séquences plates et très peu personnelles, "Joshua" bascule rapidement dans le devoir scolaire sans envergure, avec deux scènes appliquées, à l'image de la très bonne tenue de son personnage-titre. S'il n'était tenu par d'aussi grands acteurs que Sam Rockwell et Vera Farmiga, qui de la qualité de leu