La première chose à savoir, et que l’on se doit de rappeler lorsqu’on évoque ce film, c’est bien sûr qui était Ed Wood. Considéré de son vivant comme « le pire réalisateur de tout les temps », mais finalement adulé de nos jours par des milliers de personnes (et notamment certains amateurs de nanards) le monsieur aura réussi à marquer l’histoire du cinéma, même si malheureusement pour lui, ce ne serra pas spécialement en bien. Quoi de mieux pour lui rendre hommage qu’un biopic narrant son combat acharné à Hollywood? C’est la question que s’est posé Tim Burton, qui livre ici une oeuvre brillante, qu’on peut presque désigner comme sa plus personnelle, et par conséquent, sa plus touchante. Burton savait exactement dans quoi il se lançait et la première chose qu’on lui accordera de manière plus qu’indéniable, c’est la fidélité dont il a fait preuve lors de la reconstitution des évènements. En effet, en plus de retrouver de nombreux clins d’oeils et des caméos (certains acteurs ayant réellement tourné avec Ed Wood), certaines scènes cultes des films de Wood ont été refaites. Et quand on assiste à ça, on ne peut être que touchés, émus. En plus de cela, le film réunit le casting parfait. Parfait dans le sens ou, de toute évidence, il n’y a eu que des bons choix (Même Sarah Jessica Parker, c’est pour dire!). Johnny Depp campe ici l’un de ses meilleurs rôles (avec celui d’Eward aux Mains d’Argent) et est accompagné d’un Martin Landau remarquable en Bela Lugosi (et qui sera justement récompensé d’un Oscar). La naïveté et la sincérité que dégagent leurs personnages relèvent du génie, et c’est ainsi que l’on peut qualifier leurs interprétations. Côté mise en scène, on appréciera également le parti pris de Burton de faire un film en noir et blanc. Cela renforce l’illusion de la reconstitution de l’époque à laquelle se déroule le film, et donne un charme évident à celui-ci. Cela fera d’ailleurs, au cours du film, l’objet d’une blague vraiment bien trouvée, et donc très drôle! Le seul reproche qu’on pourra lui faire, c’est d’être victime de certaines petites longueurs un peu malheureuses et qui auraient pu être évitées. Mais cela est largement rattrapé par la qualité de la mise en scène, et l’émotion qu’elle dégage: le meilleur exemple étant la séquence où Ed Wood assiste à l’avant première de « Plan 9 » et prononce avec naïveté et passion: « C’est pour ce film qu’on se souviendra de moi ». Ce passage regroupe à lui seul toutes les qualités du film, en plus d’en être le point culminant, ou le climax si vous préférez les termes un peu plus cinématographiques. Une déclaration d’amour au cinéma, et la plus belle chose que pouvait offrir le film à Ed Wood. En conclusion: Ed Wood est le meilleur film de Burton. Car en plus d’être une ode à la passion, à l’espoir et à la persévérance, ce film est sans doutes l’un des plus beaux biopics que l’on puisse être amené à voir, avec un Johnny Depp et un Martin Landau tout juste incroyables. Une déclaration d’amour au cinéma, avec toujours la patte un peu délirante de Burton, qui émeut jusqu’à sa toute dernière seconde et qu’il faut assurément avoir vu au moins une fois, ne serait-ce que pour enrichir sa culture personnelle.