Avis : Katyn - Page 2

La fin du film, la reconstitution des exécutions des officiers polonais, suffit à le rendre au sens plein, exceptionnel. Je n'ai guère de souvenirs de scènes dramatiques d'une telle vérité au cinéma. Sans pathos, sans spectacle inutile. Au point qu'on en oublie les circonstances particulières, le contexte historique dans le moment du visionnage. On peut pour le reste noter des faiblesses, inhérentes au cinéma historique de guerre. Le début, la mise en scène de l'entrée des troupes soviétiques est, il est vrai, un rien académique. Mais pas vraiment davantage que la moyenne de ce genre de reconstitutions. Les symboles sont attendus, le maniement de celui du Christ est appuyé et souvent maladroit (le manteau d'officier polonais recouvrant un Christ de calvaire...), celui d'Antigone plus réussi. Wajda réussit pleinement à faire sourdre une souffrance infligée non seulement par un crime, mais peut-être pire encore, par le mensonge imposé aux survivants. C'est l'essentiel.

Un massacre des plus injustes et son exploitation immonde par ses propres responsables (à savoir les dirigeants russes qui l'attribuèrent aux nazis), voilà la belle reconstitution que propose ce film intelligent, quoi que lugubre. On est plongés dans la Pologne de la seconde guerre mondiale, que se partagèrent pour leurs intérêts propres l'Allemagne nazie et l'URSS, sans aucune considération pour le peuple qui y résidait, et ce film montre admirablement à quel point aucun des deux partis n'emportait les faveurs des Polonais, et en cela il évite tout manichéisme. Les acteurs sont bons, les dialogues aussi, et la fin limite supportable.

un film fort, triste et réaliste sur cet épisode de la guerre.........

Ce film a le mérite d'exister pour rétablir l'histoire mais la réalisation est ennuyeuse.

Dans cette fresque historique Andrzej Wajda retrace un épisode de la seconde guerre mondiale peu connu hors de Pologne, d’Allemagne et de Russie à savoir le massacre de la quasi totalité des officiers de l’armée polonaise dont une partie importante était constituée d’officiers de réserves issus de l’intelligentsia du pays ; autant dire que se massacre saignât de façon importante la structure intellectuelle de la Pologne. Durant cinquante ans Russes et Allemands se sont renvoyés la responsabilité de ce massacre, au final il s’avère que c’est bien les Russes au travers du NKVD et sur ordre de Staline qui sont responsables de ce crime de guerre. Sur cette tragédie qui a profondément marqué la psyché collective polonaise le réalisateur a bâti un film qui, s’il est intéressant sur le fond, pâtit d’un scénario, d’une interprétation et d’une réalisation vraiment pas à la hauteur. Le scénario fournit une intrigue, via le destin de trois familles dont les pères sont victimes du massacre, dont la multiplicité des personnages perd parfois le spectateur surtout si, comme moi, les noms polonais ne lui sont pas familiers à l’oreille. De plus les dialogues sont trop souvent pompeux et lourdement patriotique ce qui leur donne un aspect compassé et digne de la propagande des grandes heures du communiste, un comble ! Les acteurs sont pour certains pas vraiment bons, cela ajoutait aux dialogues grandiloquents et à des scènes pataudes le fait ressembler à un film un peu amateur. La réalisation enfin fait preuve de peu de subtilité (et c’est un euphémisme) en enchaînant des scènes lourdement démonstratives et d’un sentimentalisme de carton pâte qui achève de desservir le film. Bref un film à voir pour prendre connaissance d’un fait historique peu connu en occident, mais qui pour ceux qui connaissent le sujet et pour ceux qui sont un tant soit peu cinéphiles restera comme une œuvre au kitsch parfois à la limite de l’irritant.

Dans une époque où l' Europe est souvent contestée, voilà un film qui dépeint un Pays de ce continent divisé. Il s'agit d'un grand drame que le peuple Polonais a vécu. Il s'agit d'un aspect de l'histoire peu connu qui met en évidence l'horreur du régime Soviétique. Par ailleurs, les systèmes totalitaires sont toujours inhumains et cruels et le stalinisme n'est pas moins dur que le nazisme. Le peuple Polonais a connu cette double occupation jusqu'à l'effondrement du nazisme, mais son drame continuait, puisque l'occupation Soviétique a duré jusque' à l'an 1990. Le metteur en scène, bien qu'il respecte la vérité historique, il ne fait pas un film de guerre ordinaire. En représentant plusieurs familles, son approche est humaine et la synthèse de ces petites histoires font un ensemble accablant pour le régime communiste. Ayant les mêmes distances avec les Nazis et les Communistes, il nous fait vivre ce drame en juxtaposant plusieurs thèmes: L'amour, la maternité, l'amitié, la patrie, la solidarité et la religion. Ce qui est formidable, bien qu'il s'agisse d'une histoire douloureuse de la Pologne, la violence est rare dans ce film. Le but de ce réalisateur consiste à nous faire sentir la douleur morale causée par cet invention barbare. Les évènement sont discrètement présentés grâce au journal intime d'un personnage qui a trouvé la mort atroce dans la forêt de Katyn. Par conséquent, ce film est idéal pour nous faire sentir l'histoire sans se heurter à la sensibilité du public. . Les images sont indépendantes du scénario. Parfois elles le complètent parfois elles donnent une nouvelle suggestion, parfois elles deviennent un langage implicite du réalisateur. Par exemple, vers la fin, avant l'exécution des officiers, on voit les machines qui préparent les charnières. Elles sont déformées, menaçantes avec des couleurs sombres qui évoquent le néant.
Le Film Katyn est un chef d'œuvre avec une expression, discrétion rarement atteintes.

Un peu trop brouillon au niveau des personnages pour créer un véritable attachement et une empathie sincère. Si, ayant pas mal étudié la WWII, je n'ai pas appris grand chose de nouveau en le regardant, je pense que ce film se révèlera très instructif pour la plupart.

Retour sur un épisode tragique de l'Histoire polonaise lors de la seconde guerre mondiale. Un beau film, à la reconstitution soignée, mais qui manque cruellement d'émotions et d'empathie envers les (trop nombreux) personnages.

Le réalisateur de L'Homme de Fer met en lumière, à travers son dernier film, un épisode peu connu de la Seconde Guerre Mondiale. Katyn aurait pu être réellement interessant s'il avait possédé un minimum d'ambition cinématographique ; car au final, Wajda semble avoir perdu le contrôle de son film qui s'apparente plus à un téléfilm trop bavard qu'à un véritable objet de cinéma. Le plus gros handicape du film est sûrement ses personnages peu profonds et inhabités (faute des acteurs mauvais comme des pieds et qui ne semblent pas croire à ce qu'il disent. Bref, ce film, impersonnel et maladroitement académique, ennuie voir agasse.

Un sujet difficile et sans doute mal commode à rendre sur le plan cinématographique. Le metteur en scène nous donne sur cet épisode dramatique de l'histoire de la Pologne, un film classique avec des reconstitutions minutieuses, des dialogues ciselés, des acteurs convaincants et une musique mélo à souhait. Mais qu'est-ce qui fait qu'on ne tarde pas à étouffer des baillements de plus en plus sévères? M Wajda ne s'est pas aperçu que le cinéma avait changé depuis quelques décennies!

Vous secouez votre porte-monnaie en revenant du marché: vide. Vous recevez votre facture de fuel: glups! Votre fils a zéro de moyenne en math, votre chat a des puces: n'allez pas voir Katyn. Car ce rappel d'une réalité pas si ancienne est si dur, si amer, qu'il vaut mieux ne pas avoir le cafard en rentrant dans la salle. Pauvre, pauvre Pologne martyrisée, prise en tenaille entre ses voisins de l'Est et de l'Ouest au temps de leur brève -et ignoble- amitié.

Soyons clair: Wajda a fait mieux. Beaucoup mieux. Sans doute ce sujet si longtemps occulté lui tenait-il trop à coeur, son père ayant été un des officiers victimes du massacre, pour qu'il arrive à en faire une oeuvre d'art. Il nous raconte Katyn à travers trois des familles de ces victimes. La veuve du général qui veut à tout prix que la vérité éclate. La soeur d'un lieutenant pour qui cela tourne à l'obsession, pour qui apposer une pierre tombale avec la VRAIE date est essentiel, et qui y laissera probablement sa peau. Et la veuve d'un autre lieutenant qui est dans le déni, parce que son mari, enterré avec le pull over d'un autre, n'a pas été identifié; son beau -père a, lui, été déporté par les nazis parce que, professeur d'Université, avec ses collègues il voulait continuer à enseigner. Dans cette famille, c'est un coup porté à droite, un coup porté à gauche. Pauvres, pauvres Polonais. Enfin, il y a l'officier survivant qui s'est rallié au régime communiste, mais qui n'arrive pas à porter le poids de la culpabilité. Il semble clair donc, que dans l'entourage des officiers, tout le monde savait que les responsables du massacre ne pouvaient être que les Russes. N'empêche que l'Occident a gobé bien longtemps le mensonge communiste.

Le film est assez mal foutu, mais il est passionnant et, d'une certaine façon, il nous fait honte. C'est à voir évidemment, tant que quelques cinémas le projettent encore...

Enfin un film historique qui montre clairement que les communistes ont été bien plus sauvages que les nazis. Le massacre de Katyn est donc évoqué par le film, qui se focalise hélas un peu trop sur des personnes extérieures à l'évènement, mais qui en ressentent les répercussions (il est à ce titre intéressant de voir qu'allemands et russes s'accusaient mutuellement de l'évènement à des fins de propagande). Trop long et pas assez proche de son sujet, le film gagne cependant une puissance phénoménale dans ses 15 dernières minutes où on filme en plans frontal le massacre, scènes répétitives où un grand nombre d'officiers sont supprimés d'une balle. Ces scènes, vierge de tout artifice, au ton documentaire, laisseront le spectateur tétanisé à la sortie du film, ce qui en soi remonte l'estime qu'on en avait, mais qui ne doit pas faire oublier les carences qu'il présentait précédemment.

Katyn est drame historique intéréssant, que j'attendais de voir pour sa très belle sobriété (la bande annonce), et pour en apprendre un peu plus sur ce fait historique.
Le film démarre bien, c'est intéréssant à suivre, et on n'a pas trop de mal à cerner les personnages et à s'y attacher. Mais assez rapidemment, j'ai commencé à trouver le temps long, le film est assez lent et plat, et devient moins intéréssant par le suite, il y a de longs moments creux dans le film, qui fait que l'on décroche petit à petit. Néanmoins, le film se rattrappe sur la fin, une très belle fin dailleurs, bien que terrible mais prévisible.
Ce que j'ai trouvé dommage aussi dans ce film, c'est qu'il n'y pas de "personnage principal", ça part un peu dans tout les sens, des personnages qui sortent de nulle part, d'autres qu'on voit 5 mins et qui après disparaissent totalement jusqu'à la fin du film, tout ça est parfois même incompréhensible. Katyn, est un bon film, très instructif, mais aussi (pour ma part en tout cas) à moitié décevant, je m'attendais a voir quelque chose de plus linéaire et maitrisé.

Film très bien pour le devoir de mémoire mais qui souffre de certains défauts:

- sur le fond: vision uniquement polonaise de l'histoire, très patriotique. Bien entendu c'est compréhensible vu qu'il s'agit d'un film polonais, mais quelques scènes supplémentaires du côté soviétique n'auraient pas été superflues pour comprendre les motivations, les buts de ces exécutions de milliers d'officiers prisonniers (je parle de but, pas de justification...).
- sur la forme: on saute d'un personnage à l'autre ce qui nous empêche de nous attacher et de ressentir de l'empathie.

Malgré cela, la propagande soviétique pour faire accuser le régime nazi après la guerre, le déchirement de la population polonaise qui préfère dans sa grande majorité la survie à la vérité sont bien retranscrits.
Et les dix dernières minutes restent un grand moment de réalisme historique, digne de la Liste de Schindler.

Dans cette reconstitution, assez confuse pour le spectateur français, d’un tragique épisode de la seconde guerre mondiale (l’exécution en masse d’officiers polonais d’abord reliée aux nazis puis tardivement attribuée aux soviétiques), Andrzej Wajda multiplie, plutôt maladroitement, les intrigues dont aucune n’est vraiment traversée par un souffle romanesque. Le film gagne une certaine stature au cours des cinq dernières minutes d’une impitoyable dureté.