Avis : Partie de campagne - Page 2

Beau film de renoir avec des comédiens épatants une merveille

Partie de Campagne est un film inachevé si l’on se fie aux évènements du tournage. Pourtant, il n’y a rien de plus achevé que ce film de 40 minutes. On n’y ajouterait pas une scène, pas un plan, pas une ligne de dialogue, pas une minute même, de peur d’altérer la grâce qu’on y trouve. Un des chefs-d'oeuvre du cinéma français. Voir ma critique sur mon blog :

Un film assez plaisant qui a pris un coup de vieux dans la manière de jouer des acteurs qui est maintenant assez comique. Les dialogues sont pleins de sous-entendus sexuels et la mise en scène fait parfois preuve d'une étonnante modernité.

La nuée d’éloges qui s’est abattue, telle un vol de sauterelles, sur ce ridicule film inachevé, poliment qualifié de moyen-métrage, est parfaitement inexplicable. Sur la forme, un gros plan sur un petit oiseau et des plans d’arbres agités par le vent n’en font évidemment un poème à la nature. S’agissant des acteurs, c’est bien pire : les femmes minaudent ou piaillent et les hommes sont des nigauds paillards. Renoir bedonnant et coiffé d’un petit chapeau tyrolien (sans plume, c’est vrai) s’amuse à camper un patron de gargote, Gabriello et Paul Temps offrent la version française de Laurel et Hardy, la drôlerie en moins, voilà pour l’originalité. Mais le plus insupportable est la trahison dont est victime la nouvelle, Une partie de campagne, comme si Renoir, avec une suffisance injustifiable, pouvait saccager sans remords un écrivain tel que Maupassant. Il ne reste plus rien, en effet, de l’ironie glacée et fondamentalement pessimiste qui habite ses romans et nouvelles. On ne nous donne à voir que des marionnettes insignifiantes folâtrant au soleil ou sous l’averse. Le seul instant vraiment comique se situe juste après le générique, lorsqu’un avertissement de la production nous rappelle que ce film est inachevé en raison de l’abscence (sic) de Jean Renoir, retenu aux Etats Unis. Ainsi, déjà en ce temps-là, le français se portait mal. Fort heureusement, la restauration coûteuse de cette œuvre insignifiante a préservé ce petit bijou.

C’est en 1881 que Guy de Maupassant publia l’une de ses toutes premières œuvres, "Une partie de campagne". De facture plutôt modeste, cette dernière narre la journée campagnarde de la famille Dufour, ainsi que leur rencontre impromptue avec deux jeunes hommes plutôt entreprenants. En 1936, Jean Renoir en effectue donc la première adaptation cinématographique (et la seule à ce jour), qui ne sortira pourtant que vingt ans plus tard. Elle aussi assez menue (une quarantaine de minutes), mérite néanmoins une place de choix dans la filmographie du cinéaste français. Réalisée presque coup sur coup après l’un de ses chef d’œuvres, "Le crime de monsieur Lange", cette très belle chronique d’un dimanche après-midi ne fait que confirmer le talent du metteur en scène. En effet, lorsque la cruauté de Maupassant se trouve mêlée avec la chaleur visuelle de Renoir, le résultat ne peut être qu’édifiant. En résulte donc un conte à la fois simple, tendre, comique, rythmé, attachant…et tragique. Nouvelle preuve ainsi de la fulgurante maîtrise esthétique et narrative du réalisateur, ce dernier rendant aussi, par la beauté de certains plans, un hommage évident (et admirable) à son père.

Difficile de juger une œuvre que son réalisateur n'a pas pu terminer, même si Partie de campagne présente une unité entière et que finalement, les bandeaux explicatifs rajoutés permettent au spectateur de ne pas se perdre.
J'ai trouvé ça réussi esthétiquement parlant, il y a des belles scènes, une photographie soignée. Après en terme de scénario, ce n'est pas déplaisant même si c'est assez théâtral et - volontairement je pense - caricatural, ces parisiens à la campagne sont parfois un peu ridicules.

Presque aussi beau que la nouvelle de Maupassant, "Partie de Campagne" raconte l'après-midi d'une famille parisienne au grand air, avant que la jeune Henriette Dufour et sa mère fassent une balade sur l'eau accompagnées de séduisants canotiers. Le film construit sa dimension tragique d'une part en connotant de façon clairement négative M. Dufour et Anatole et d'autre part en élaborant une montée progressive du désir, en particulier celle du réservé Henri, immédiatement attiré par Henriette quand il l’aperçoit sur la balançoire, dans une scène où la caméra est aussi aérienne que les mouvements de la jeune femme. Cette première partie drôle et charmante précède une seconde beaucoup plus sombre, qui laisse s'exprimer le lyrisme déchirant de Renoir, où la puissance des sentiments se mêle à l'issue terrible d'une histoire d'amour éphémère : une tension symbolisée par le violent orage qui s'abat sur un cadre champêtre qui n'a dans les dernières minutes plus rien d'idéal. En somme, il y a la légèreté et la drôlerie mais aussi la cruauté et l'ironie, des effets opposés parfaitement assimilés par une mise en scène qui se rapproche progressivement de ses personnages, autant de leur caractère que de leur visage, pour saisir dans un élan assez bouleversant leur expressivité capable de transcender leur désillusion sentimentale.

J’aime beaucoup Maupassant. Je pense être la seule de ma génération a l’aimer autant. Cependant je n’ai jamais lu la nouvelle dont s’est inspiré Renoir. Un court métrage plein de lyrisme. On retrouve le coté sombre qu’a toujours eu Maupassant avec notamment cette scène quasi finale remplie de tristesse. La musique est très appropriée et comme dans un film muet a une place très importante. Cette scène d’ailleurs fait penser au cinéma expressionniste du début du siècle. On regrettera cependant un montage pas toujours parfait mais en tout cas toujours bien filmé.

Renoir à la réalisation, adapté d'une nouvelle de Maupassant, sur le papier le film partait donc avec de grandes promesses. Promesses presque tenues, le film se révèle être un produit de cinéma pur, Renoir filme les sentiments sans concession et garde ce petit côté amoral (pour l'époque bien sûr) caractéristique à l'oeuvre de Maupassant en nous montrant cette histoire de liaisons illégitimes. Renoir reste fidèle à l'auteur, à son style et nous offre en prime un film d'une grande beauté. Des trois Renoir que j'ai vu (Les deux autres étant La Grande Illusion et La Règle du Jeu), Partie de campagne se révèle être le plus beau, esthétiquement parlant je l'ai trouvé splendide, une mini-claque visuelle.
Renoir confirmait donc déjà son savoir-faire de réalisateur, par contre le film a plutôt vieilli au niveau du son. Peut-être aies-je une ouïe merdique, mais je n'ai pas saisi tous les dialogues tant le son était particulièrement saccadé. Après le jeu des comédiens est parfaitement dans le ton du film, un peu maniéré et caricatural (Maupassant aime s'attaquer à la petite bourgeoisie dans ses nouvelles, je trouve ça particulièrement excitant) mais bon... La mère m'a un peu agacé avec sa voix fluette et crispante.
Pas de défauts majeurs, si ce n'est un gros problème au niveau du son (Pardonnable pour cette lointaine époque), un film malin, à l'esthétique réjouissante et à la durée justifiée, Renoir n'en fait pas trop et c'est tout à son honneur. Un très bon film.

Un renoir esthétique comme il se doit et des personnages d'un grands naturels.

Un film triste et sombre, formidablement réalisé, avec des acteurs particulièrement justes dans leur jeu, une vibrante musique, et une analyse très psychanalytique de chaque détail. Un grand film.

Quelle poésie ce film de Jean RENOIR, d'après une nouvelle de Maupassant , qui nous décrit les tribulations d'une famille lors de leur sortie dominicale à la campagne sur les bords du Loing. Les prises de vue superbes et la joie de vivre communicative des acteurs nous accompagnent tout au long de ce moyen métrage.
A noter que Luchino Visconti fut l'un des assistants de ce film tourné en 1936 .

Désolé pour les non-adeptes de Jean Renoir et de ses œuvres cinématographique. Mais j'avoue mon crime, j'ai trop accroché à ce film dont l'ancienneté ne m'a posé aucun problème. Je suis d’ailleurs persuadé que ma note est injustifié. Mais voilà, quand on n'aime, c'est comme ça que sa marche! Du très très grand cinéma!

Evidemment, c'est du grand cinéma!
Nos sens sont enivrés au gré du film, et on apprécie la fluidité et l'authenticité d'UNE PARTIE DE CAMPAGNE.
Néanmoins, je ne peux m'empêcher d'apprécier davantage la finalité de la nouvelle de Maupassant, beaucoup plus cynique et expéditive, que les larmes pourtant touchantes de Sylvie Bataille.

Une belle adaptation un peu flémarde. La fulgurance de Renoir ressort le temps de quelques (gros) plans.