Virgil Vernier, le réalisateur du docu-fiction Chroniques de 2005, explique ce qu'il a voulu exprimer avec son film : "Dans mon premier film, Karine, je filmais des gens que j'avais connus pendant mon adolescence, des gens qui avaient en commun un certain désoeuvrement, une marginalité, une "folie ordinaire". Pour Chroniques de 2005, j'avais envie de faire un film avec des gens qui me sont proches, que je connais bien, qui ont un peu la même vie que moi. Cinq personnages en parallèle, liés par une époque, une ville, un mode de vie."
Virgil Vernier explique qu'avec Chroniques de 2005, il désirait mettre en scène des individus à la recherche d'un fort lien communautaire, nécessaire pour supporter le quotidien : "J'avais en tête pour eux la mythologie du "Juif errant". "Juif errant" dans un sens universel, au sens d'un peuple qui n'a pas de terre à lui, éternel étranger dans sa propre ville. Un peuple d'individus qui ont besoin de se retrouver en communauté à des moments pour pouvoir se ressourcer, pour retrouver un peu de vitalité et de force, parce que seuls, ils se sentent abandonnés, vulnérables."
Pour le réalisateur Virgil Vernier, Chroniques de 2005 a été réalisé avec une approche documentaire. "On sort d'un réalisme un peu immédiat, documentaire", explique-t-il. "Une photo, c'est ce que le film cherche à faire : faire le portrait de cinq personnes, fixer à jamais une époque, une manière d'être..." Et de pousruivre sur un but recherché, moins évident : "C'est très important pour ce film qu'il y ait des pauses, des envolées. Tous ces changements de registres permettent de tirer le réel vers quelque chose d'un peu mythologique, et de retrouver du sacré, de la magie, de l'imaginaire..."