Avis : The Ghost Writer - Page 8

The Ghost-Writer a failli ne pas bénéficier d'une sortie en salles suite aux ennuis de son réalisateur. Force est d'admettre que ç'aurait été dommage car The Ghost-Writer est un vrai chef-d'oeuvre. Ce thriller d'une grande efficacité digne d'Alfred Hitchcock est superbement réalisé par Roman Polanski et bénéficie d'acteurs au sommet comme Ewan McGregor qui confirme un peu plus qu'il est un des acteurs les plus intéressants du moment, Pierce Brosnan en avatar de Tony Blair ou Olivia Williams magnifique. Le suspense tient en haleine jusqu'aux dernières minutes, même si une partie du dénouement se devine facilement, le rebondissement final est une trouvaille scénaristique particulièrement géniale promise à rester dans les annales. The Ghost-Writer est donc un formidable moment de cinéma à ne pas manquer et confirme tout le talent de ce cinéaste éclectique qu'est Roman Polanski.

Entre autres choses, The Ghost Writer parle de manipulation et d'échanges de procédés qui n'ont souvent rien de bon. Soit la relation entre Lang et Paul Emmett, ou, plus important encore et faisant directement écho à l'histoire récente, la relation entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis juste avant la seconde invasion en Irak. Plusieurs fois dans le film, on pense à cette fameuse phrase qui faisait de Blair le caniche de Bush. Comme lui, Lang semble réagir au doigt et à l'oeil au gouvernement américain, et se débarrasse de toute considération humaine au profit de la loi économique dont l'Irak permettra le développement. D'ailleurs, le fait de situer l'action du film aux Etats-Unis n'est pas anodin : c'est comme si le Royaume-Uni lui-même était, symboliquement mais pas seulement, une sorte de 51ème état, appartenant à l'Amérique et donc à l'Etat fédéral. Le Royaume-Uni est donc totalement incorporé au territoire américain, et dès lors il en suivra la ligne exécutive directrice. Ce qui fait de lui un " personnage " soumis, passif, laissant apparaître des ficelles dans son dos que d'autres prennent un malin plaisir à tirer. Et le film parle beaucoup de ça, puisque tout est affaire de manipulation ou d'échange permanent d'identités, donc de fonctions. Lang a des mémoires à écrire, mais ce n'est pas lui qui les rédigera, de la même façon qu'il a des décisions à prendre sur le plan international qu'il ne décide pas réellement puisque leur choix est la conséquence de la mainmise américaine sur le Royaume-Uni.

Le personnage du nègre joué par McGregor est dans le même cas, et se retrouve dans la peau du personnage hitchcockien typique puisqu'il n'est pas à sa place et qu'il ne maîtrise pas les événements. Il a beau choisir ses actes, il ne fait finalement qu'accentuer l'incessante propension à la répétition d'un destin qui condamne les " bons " pour, ironiquement et cruellement, laisser s'en tirer les " méchants ". McGregor aura beau lutter, sa volonté de mettre les choses au clair ne fera que trouver un écho dans le geste sisyphien du balayeur qui ne peut vaincre la parade des feuilles à l'extérieur. Les nègres passent, suivent tous la même mécanique ( l'écriture-l'enquête-la mort ), mais toujours, à la fin, ce sont les feuilles - qu'elles viennent d'arbres ou d'un manuscrit - qui viendront recouvrir leur tombe en même temps qu'elles recouvrent l'écran pour conclure le film.

L'atmosphère paranoïaque de The Ghost Writer trouve évidemment sa source dans cette sensation de ne pas tout savoir, et surtout de ne pas savoir qui fait quoi et qui est qui. Une importance est donc donnée aux faux-semblants, au caractère dangereux de l'apparence ( qu'est-ce qui se cache derrière le sourire ultra-bright de Brosnan ? Une colère soudaine ), à cette impression que voir une chose ne suffit pas à en déceler la nature profonde. A ce propos, le travail sur les décors est absolument prodigieux. Il y a bien sûr ce paysage d'un ciel gris et cette mer déchaînée, de la même couleur, propres à renforcer un certain malaise, instillant une atmosphère délétère. Mais surtout il y a les baies vitrées et donc le verre, participant pleinement et intelligemment de cette dualité au sein du film, et rejoignant le discours de Baudrillard : le verre est à la fois ce qui permet l'ouverture vers un extérieur, et à la fois ce qui enferme les personnages. Sa double nature est un parallèle aux propos que le film développe sur l'apparence. Ici le verre permet de voir des personnages à l'extérieur, mais on ne sait pas ce qu'ils disent ( McGregor observant Brosnan depuis l'intérieur ).

Le terme " nègre " ne permet pas d'être aussi profond que sa traduction anglophone, dont le mot Ghost offre au film une éloquence évidente. Le dernier Polanski regorge de fantômes, d'individus vivants qui n'en ont pas l'air puisque leurs actes sont finalement dictés par d'autres. La première traduction du titre en français était idéale puisque le film fait la lumière sur l'ombre et les hommes - et les femmes - qui s'y cachent, contrôlant sournoisement un monde rempli de valeurs morales déréglées. Polanski filme ça à l'ancienne, sans exagération. On pense un peu à Shutter Island - une île, une enquête, et même, un plan inaugural sur un bâteau - que Scorsese filmait plus viscéralement et nerveusement - " scorsesément quoi ". Polanski, lui, fait dans le classicisme pur, se met totalement au service de son histoire. Mais la marque des grands réalisateurs c'est justement de parvenir à susciter l'intérêt par leur mise en scène quand - comme ici - l'histoire perd quelque peu en intérêt sur la fin ( ça devient franchement mécanique et poussif ). Une mise en scène limpide, intelligente, à la fois discrète et vigoureuse.

Comme à son habitude, Polanski nous libre un thriller politique bavard. Du coup il faut prêter une attention extrême à chaque phrase et retenir chaque info qui peut nous être donné. Autrement dit, comme pour Chinatown, c'est lourd et long. D'autant plus qu'ici ça avance vite et on se demande si on a bien tout compris. La première moitié du film est en ce sens assez compliquée. On cherche à savoir où l'on est, à repérer les personnages, leurs histoires, à comprendre la problématique du film, si toutefois il y en a une. Au bout d'un moment, je me dis que si ça continue de cette façon, j'arriverai au bout sans avoir rien compris. Le film se laisse voir même si l'on ne comprend pas, mais un déclic de notre part pour chercher à se repérer dans l'histoire et le film est vite persu. Heureusement tout commence à partir lorsque notre héros sort d'une énième discussion assez angoissante et sort de la forêt. Dès lors, le film bavard commence à suivre une trame plus surprenante, avec un suspense qui monte crescendo. Dès lors on comprend qu'il y a des réponses plus claires qui nous seront données et pas simplement un amas d'informations à reconstituer pour aboutir à la vérité. Jusqu'à la fin le film atteint alors un excellent niveau et on en sort pas déçu. Dans son ensemble, et à cause de cette première partie difficile à cerner, ce film reste difficile à garder clairement en tête. Il risque de ne pas passer dans les films que l'on retiendra le plus.

Un excellent Thriller Hitchcockien au twist-ending savoureux. Face à McGregor impeccable et Brosnan dans un de ses meilleurs rôles, les personnages féminins sont profonds et volent la vedette. Tout est soigné et malin... Vraiment prenant.

Tout d'abord, commençons par une évidence : le style de R. Polanski est palpable dès les premières minutes et il ivre là une mise en scène tendue tout comme l'ambiance générale du film, très cloisonnée. Le scénario n'est pas plus compliqué qu'un autre du genre et il nous immerge dans le quotidien de son héros sans nom (E. McGregor, parfait). Son enquête pour retrouver la source du complot est bien mené et monte peu à peu en intensité tandis que le mystère s’éclaircit (développement classique). Autour de lui, du très lourd : P. Brosnan excellent, O. Williams impeccable, K. Catrall itou et T. Wilkinson qui, en une scène, fait une démonstration époustouflante de son talent. Toutefois, malgré la superbe musique et l'ambiance très réussie, le scénario n'est pas vraiment fini, laissant beaucoup (trop) de questions irrésolues au spectateur, sans doute par manque de temps ou alors parce que Polanski s'en fout. Un des meilleurs thrillers de l'année toutefois. D'autres critiques sur

Film remarquable dans toutes ses dimensions : scénario complexe mais pas alambiqué, choix des acteurs, image, montage. La mise en scène est celle d'un maître. On est emporté dans cette histoire comme ce petit écrivain interprêté par Ewan McGrégor, on tremble pour lui, on voudrait le mettre en garde. Mais, finalement, il est un peu plus malin que nous! On veut revoir ce McGrégor que nous n'avions quasiment jamais croisé malgré sa déjà longue carrière. Seul bémol, la musique de thriller qui donne un peu à ce film un goût de film des années 70 inutile et légèrement génant.

Polanski réalise la plupart du temps d'excellent films. "The Ghost Writer" est un retour tant attendu après 5 ans d'attente du réalisateurs de films aussi terribles et beaux que "Le Pianiste", "La Jeune Fille et la Mort", "Tess"... Le thriller est parfaitement maitrisé. L'ambiance est très bonne, oppressante, sombre. Le spectateur est pris dans l'engrenage. La fin présente un retournement de situation pour le moins renversant. Certains plans sont vraiment très beaux comme ce dernier plan où le spectateur continue à la fin de la projection de se poser des questions sur ma préméditation ou non des faits. La qualité du jeu de Ewan McGregor qui porte quasiment tout le film est grande.
Un thriller signé Roman Polanski qui prend aux tripes et tient en haleine jusqu'à la fin.

Même si Roman Polanski n’a put terminer son dernier long métrage à cause de ses soucis juridiques, il nous offre un chef d’œuvre du septième art. Avec cette histoire de conspiration autour d’un ex premier ministre, Polanski dépeins une actualité proche de la réalité. On retrouve de nouveau Erwan Mc Gregor toujours excellent dans ses différents rôles au cinéma opposait à Pierce Brosnan charismatique dans son rôle d’ex premier ministre. Avec une histoire et un scénario très ambiguë et complexe, le dénouement de l’histoire nous donne un coup de Massu que l’on n’aurait pas imaginé. Le film est un chef d’œuvre rien que dans la manière d’être filmée. Bravo à Mr Polanski qui signe un retour au premier plan cinématographique.

Un thriller politique tout en subtilité et en faux-semblants. Ici, rien de spectaculaire, d'explosif, mais juste une ambiance pesante et une enquête parsemée de révélations qui tiennent le spectateur en haleine jusqu'à la fin. C'est vraiment très bien réalisé, même si un peu long à démarrer, une fois la première demi-heure passée, on veut connaître le fin mot de l'histoire. Les décors sont magnifiques, même si souvent très pluvieux! Mais la maison, quelle maison! Je veux la même!!!

Polanski a du talent, du savoir faire et de l'expérience. Une histoire somme toute banale transfigurée en thriller passionnant par une construction narrative particulièrement aboutie. Ce qui est remarquable dans cette oeuvre, c'est le sens de la mesure et de la justesse au service de l'histoire. Il n'y a aucun plan gratuit ou inutile, pas de maniérisme ni de recherche esthétique oiseuse. Et pourtant la patte de l'auteur est bien là bannissant la banalité durant les deux heures de projection. Cerise sur le gâteau : un casting singulièrement réussi.

J'ai été intrigué avant de voir le film par les bonnes notes de la presse que j'avais vu de-ci de-là ! Après avoir vu le film, je suis plutôt circonspect. Ok le fond du film est très intéressant, avec cette enquête au cœur du milieu politique très intrigante et passionnante, avec son lot de twists en tout genre, mais... était-on obligé de faire une première partie de film aussi longue, aussi ennuyeuse et aussi monotone ? Sans parler des pans de scénario qui me semblent inutiles et qui prennent donc de la place pour rien ? Heureusement que le très bon casting permet de tenir la route, sans quoi je n'aurais peut-être pas tenu jusqu'au bout, et je l'aurais regretté car comme je l'ai laissé entendre, la deuxième partie du film est beaucoup plus plaisante. Je ne m'explique pas un tel engouement médiatique donc, mais bon, chacun y voit ce qu'il veut... un réalisateur au passé trouble par exemple ?

Fuite en avant d'un homme seul prit dans un tourbillon de complots politiques, courses poursuites... C'est un très beau film d'ambiance. Je regrette de m'y être ennuyé un petit peu, heureusement le final est très réussi.

Polanski est sans doute l'un des plus grands cinéastes vivants et sa mise en scène est devenue totalement maîtrisée. C'est le plus beau film, au point de vue écriture, que j'ai vu parmi ceux sortis ces dernières années .C'est absolument parfait du début à la fin ,constamment agréable à l'oeil et même souvent magnifique (extérieurs déserts de l'île derrière les grandes vitres,foret rendue inquiétante, choix méticuleux des distances entre l'objectif et les sujets) Les liaisons entre les séquences se font sans à coups et notre respiration se confond avec celle du film. La caméra est maniée comme un pinceau de grand peintre. Le scénario est totalement adulte, il porte sur les manipulations des Grands de la planète et en l'occurrence ici des Etats Unis qui n'ont de cesse de vouloir diriger le monde. Malheurs à ceux qui y mettent leurs nez quelques soient leurs intentions. C'est loin d'être simple mais le film est tellement prenant et intelligent que la deuxième vision doit être encore plus agréable que la première. Les personnages qui entourent ''le nègre '' sont complexes comme dans la vraie vie, et l'idée de cette autobiographie truquée mais révélée à nos yeux est édifiante sur la façon qu'ont les hommes politiques actuels de faire carrière. Les manipulations et les récupérations faisant partie intégrante de la vie des régimes dit démocratiques mais qui ne sont en fait au bout d'un certain temps que des prises du pouvoir personnel. Merci à ce film de nous entrouvrir les yeux de cette façon. La réalité étant forcement encore plus dure. Coté acteurs, j'ai été séduit par Ewan McGregor et Olivia Williams et heureux de retrouver Eli Wallach aussi en forme à 93 ans que l'est Ernest Borgnine dans ''Red''.

Roman Polanski revient avec brio à la réalisation en 2010, après ses accusations, avec ce film et nous prouve une fois de plus que c'est un excellent réalisateur. Adapté du roman "L'Homme de l'ombre" de Robert Harris que je n'ai pas lu, le film nous parle d'un "nègre" qui doit écrire un mémoire pour le Premier Ministre britannique mais dont le prédécesseur est mort quelques semaines avant. Polanski nous emmène donc dans un monde de corruption mais surtout de complot et de mystère et si le film ne m'attirait pas vraiment au départ, j'en suis ressorti ravis ! Effectivement, le synopsis ne m'attirait pas tellement mais la présence de Roman Polanski à la réalisation et de Ewan McGregor dans rôle titre m'y a fortement poussé et franchement, je ne regrette absolument pas car c'est une très bonne surprise ! Dès le début, le film met le spectateur dans l'intrigue et même si l'enquête peut paraître un peu lente, on ne décroche pas de tout le film car il nous réserve de très bons twists assez inattendus. La fin est également très surprenante car on ne s'y attend pas mais aussi spoiler: d'une part frustrante pour le spectateur car finalement, personne ne sera au courant de cette affaire
, ce qui n'est pas forcément en soi un point négatif pour le film. De plus, en général dans les films comme celui-ci, l'histoire est un peu dure à suivre car le scénario est vraiment complexe mais ici, on comprend vraiment tout car il est assez simple mais néanmoins très bien maitrisé. Les décors sont également magnifiques et notamment ceux de l'île avec sa météo souvent tempétueuse et Polanski filme tout cela brillamment, comme il sait si bien le faire. La musique du film est également excellente et correspond parfaitement au ton du film. Pour ce qui est des acteurs, nous avons principalement Ewan McGregor et Pierce Brosnan qui sont excellents mais également Olivia Williams, Tom Wilkinson et Eli Wallach qui jouent très bien. "The Ghost Writer" est donc un très bon film à la tension palpable que je recommande vivement pour les fans de thrillers.

J'ai vu un film... qui m'a happé par moment. La réalisation, la lumière, les comédiens et la musique sont vraiment impeccables. L'histoire est plutôt bien construite... mais, parfois, on sort un peu du film. Il y a qq longueurs durant les 2 premiers tiers... Le dernier tiers est vraiment une ligne droite où l'on est pris par tous les ingrédients... très agréable malgré qq baisses de rythme.