En France on a vraiment le secret pour faire des thrillers de ce genre que même les US nous envient. Ce talent d'arriver à créer une atmosphère moite et pesante par la seule harmonie entre un réalisateur, un scénario et de bons acteurs. Pas besoin de gros sons percutants, de catastrophes démesurés, de grands actes héroïques ou d'actions à outrances, dans ce "Avant l'Aube" tout se passe dans les regards qui en disent long où chaque personnage fume clopes sur clopes pour essayer de résister à la chape de plomb qui plane au dessus de sa tête. Dans ce registre, Jean-Pierre Bacri excelle dans son rôle de patron du Relais des Aiglons, un grand hôtel étoilé au cœur des Pyrénées. En moyen termes avec son fils qui lui rend visite à quelques jours de son mariage, il prend sous son aile un jeune en réinsertion au grand étonnement de son entourage et de ses employés. Une attention soudaine qui cache une vérité inavouable alors que la gendarmerie commence à mener une enquête sur la disparition d'un ancien client de l'hôtel. Contrairement à d'autres films, Avant l'aube ne se perd pas dans les méandres d'une enquête classique à la Colombo où tout se concentre sur les inspecteurs et sur le jeu du recoupement des preuves et des indices. Là, Raphaël Jacoulot mets en avant la relation conflictuelle entre Couvreur et son fils dans laquelle la présence de Frédéric, interprété par un Vincent Rottiers remarquable, ne vient pas arranger les choses. Couvreur, alias Jean-Pierre Bacri, va devoir la jouer très fine s'il ne veut pas que l'abcès éclabousse et détruise sa famille et son hôtel le jour où il éclatera. Dans cet gymnastique,Jean-Pierre Bacri se surpasse et nous offre tout son talent et sa drôlerie. Et ce n'est certainement pas l'inspectrice de la SRPJ de Pau qu'interprète Sylvie Testud qui va lui faire peur. Même si le film dure 1H44 on trouve ça presque court, sans doute à cause d'une fin qui arrive brutalement alors qu'on aurait aimé en voir et en savoir plus...comme si on nous avait privé du véritable dénouement...voilà ce qui explique le 4.5 étoiles. En conclusion, pas la peine d'en faire des tonnes et d'essayer d'en mettre plein la vue comme dans Largo Winch 2....Sur le terrain des films français, cet "Avant l'Aube" vaut beaucoup plus le détour et c'est un fan des films d'actions qui vous dit ça !
Très bonne surprise. Un excellent film, et très surprenant (je ne vous dis pas où, ça vous gâcherait le plaisir). Beaucoup de suspense "psychologique", alors que justement il n'y a pas beaucoup d'action. Le jeune acteur est excellent, Bacri un trop Bacri (moi je regrette un peu ce choix pour le casting), les autres sont bons. les Pyrénées l'hiver, super bien évoqués. Ca rappelle Chabrol dans ses Poulet au vinaigre etc. Allez le voir, on ne s'ennuie pas et c'est intelligent.
Les plus : Bacri et Rottiers, l'ambiance pesante, un thriller french touch Les moins : des invraisemblances et puis, si dès le début, ils avaient...euh je veux dire : ça aurait été plus simple si, enfin vous voyez quoi ?...en même temps, il n'y aurait pas eu de quoi faire un film sinon.
Pour son deuxième film (je n'ai pas vu le premier : Barrage), Raphaël Jacoulot choisit une voie étroite situé quelque part entre Chabrol et Hitchcock.
Il se rapproche du premier par l'acuité de sa peinture de caractère, et par la cruauté avec laquelle il expose la décomposition d'une famille. Quant à l'ombre du grand Alfred, elle plane sur tout le film qui entretient un air de faux/vrai suspense psychologique sur la longueur.
Le film possède bien des qualités : une mise en scène élégante, précise, aux mouvements de caméra amples et souples, des acteurs perfomants (Bacri et Rottiers en tête). Il ne passe cependant pas un certain cap, à cause me semble-t-il d'une faiblesse structurelle du scénario : une fois de plus, on semble ignorer en France qu'écrire est un métier, différent de celui de réalisateur. L'histoire s'égare en effet dans des impasses improbables, quelques invraisemblances et approximations. Elle souffre aussi d'un manque de rythme, et la fin du film me semble un peu pagailleuse. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/chris666-298633-avant_laube.htm
dans les années 70 on avait Jean Yanne dans ses rôles odieux, aujourd'hui on a Jean-Pierre Bacri dans le même style avec autant de professionnalisme. la relève est assurée pour avoir des thrillers joués admirablement. la palme revient aussi à Vincent Rottiers, un jeune acteur qui a de l'avenir. un film bien cadré, bien filmé bref bien en tout. félicitations aux équipes techniques pour les magnifiques plans et un montage très réussi.
Avant l'aube, s'il n'était pas réussi gràce à la qualité de sa mise en scène et la force de son interprétation, serait écrasé par la lourdeur de ses références qui font de ce long métrage le fruit d'une liaison contre nature entre Shining et Columbo. Les interprétations de Bacri, qui n'en fait pas trop, et du jeune et habité Vincent Rottiers sont remarquables de justesse, de pudeur et d'émotion rentrée. La mise en scène est belle comme le démontrent ses mouvements de caméra montrant des paysages pyrénéens enneigés, ses routes désolées et solitaires, son bel hôtel perdu et ses couloirs mystérieux comme autant de recoins d'où pourraient émerger des horreurs insoupconnées et cachées. On doit noter aussi la belle musique du film. Le film de Jacoulot s'inspire très nettement du Shining de Kubrick (l'hôtel isolé par la neige, les montagnes, la scène d'ouverture avec la voiture sur les routes sinueuses, les chambres de l'hôtel ou la cuisine du stagiaire, le moment ou Bacri boit au bar filmé de dos, le rapport au père, la fuite dans la neige, le stagiaire qui "sent" un secret caché, ici à peine probable...) Quant à Columbo, Sylvie Testud ressemble à l'inspecteur à l'imperméable avec sa voiture pathétique jusqu'au chien, sa compassion et sa fausse naïveté ... Le film souffre de quelques flottements et de longueurs mais surtout d'hésiter dans la direction thématique à prendre : pur thriller, film de rapports de classe, notion du père de substitution, faits fantasmés. Un bon film fort et avec Les femmes du sixième étage, la meilleure oeuvre française de ce début d'année.
quel plaisir de retrouver JP Bacri mais son visage est peut-être trop triste, donc trop "gentil" pour le personnage, à moins que cela n'ait été voulu! très jolie prestation du jeune V. Rottiers qui bénéficie également d'un visage et surtout d'un regard particulier. Bref, un très bon moment
Raphaël Jacoulot ne saurait renier les racines chabroliennes de son thriller tant sa peinture d’une certaine bourgeoisie de province évoque l’art du maître récemment disparu. Le scénario, très habile, confronte un jeune délinquant repenti et manipulé avec un patron hôtelier retors et lâche dans un superbe paysage de montagnes. Le duo, magnifiquement interprété par le juvénile Vincent Rottiers et Jean-Pierre Bacri plus bougon et cynique que jamais, est arbitré par une sublime Sylvie Testud qui joue malicieusement les Colombo en jupon. On se régale de ces numéros d’acteurs au service d’une intrigue subtile, mais on regrette une mise en scène qui manque un peu de rythme.
Je ne saisi pas l’engouement pour ce film : comment peut-on de nos jours faire un film autour d'un scénario aussi mauvais ?
Je l'ai entièrement compris, et il n'y a que des incohérences.
Du Porsche qui se transforme en Nissan, du mec enterré sous la neige (c'est bien connu que la neige ne fond pas), du mec poignardé (mais bon le héros devrait s'en sortir indem hein), la détective qui apparaît à la fin de la course poursuite (téléportation?), la caméra qui sous-entend un accident sous le tunnel et bien sur il ne se passe rien...il y en a une tripoté tout le long du film;
Et tout l'intérêt de ce film est bien là : amusez vous à relever toutes les incohérences avec vos amis.
PS : Je ne parle même pas de la fin du film, à croire qu'il y avait des restrictions budgétaire sur les bandes vidéo.