Maman mode d'emploi : les secrets du tournage

Pour Katherine Dieckmann, le cinéma américain n'explore que très rarement les histoires de maternité ; et quand c'est le cas, le personnage de la maman est toujours dans l'excès. " Les mamans au cinéma ont tendance à être soit complètement dévouées, soit des monstres qui veulent tout contrôler, soit elles se sacrifient, soit elles sont hargneuses. Alors que dans les faits, les vraies mamans peuvent être les deux simultanément. " note la réalisatrice. D'ailleurs, elle se rappelle notamment un film sur le sujet dans les années 80 : " Baby Boom [de Charles Shyer] était un conte de fée dans laquelle Diane Keaton se détournait de sa grande carrière à New-York pour élever la fille de sa cousine dans une parfaite ferme dans le Vermont avec un gentil vétérinaire joué par Sam Shepard". Un tel scénario est révélateur des lacunes du cinéma qui ne sait rendre la réalité de la vie d'une maman. " Les conflits classiques de la maternité, comme la dialectique entre le travail et l'éducation des enfants, ne sont jamais présentés à l'écran de manière véridique, déclare la réalisatrice avant d'ajouter : Pourtant, la maternité est un microcosme concentrant une multitude d'expériences, qui revêtent souvent un caractère universel, comme le temps qui passe et le rapport à soi qui change. On ne parle pas de cette complexité. Un film sur la maternité ne peut-il pas être à la fois léger et sérieux, drôle et sombre ? "

" Mon but en tant que réalisatrice est d'explorer toutes les dimensions de la vie de mes personnages avec autant d'humour et d'empathie que possible et toujours en prenant en considération les réelles circonstances sociales. Les hommes réalisateurs utilisent souvent des métaphores guerrières ou sportives pour décrire la fabrication d'un film. Mais pour moi, ce processus ressemble plus à de la cuisine ou de la coutume. C'est consciencieusement assembler des ingrédients ou des éléments particuliers et après, je les combine pour rendre, idéalement, un ensemble séduisant. "

En écrivant MotherHood, la réalisatrice Katherine Dieckmann s'est fortement inspirée de sa propre vie. " Moi aussi comme Eliza, jouée par Uma Thurman, j'élève deux enfants à NY ; je les envoie dans une école hippie publique au coin de la rue, je me suis bagarrée avec l'alternance des places de parking, avec les touristes, les mères autoritaires et les gâteaux d'anniversaire mal épelés vendus par morveux dans une boulangerie hippie. "