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    La Maman et la Putain
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    632 abonnés 1 970 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2013
    Alexandre (Jean-Pierre Léaud) cultive l'oisiveté comme un des beaux-arts, agrémentée du papillonnage amoureux - quand le film débute, il aime Marie (Bernadette Lafont), belle brune trentenaire propriétaire d'une boutique de mode dans le 6ème, et habite chez elle, tout en essayant de reconquérir Gilberte, lassée de son inconstance et de sa violence, qui s'apprête à convoler ailleurs. Tirant de très maigres revenus d'activités de plume intermittentes, le jeune homme promène son élégante indolence de café en café, dans un périmètre réduit, entre le boulevard St-Michel le matin tôt (pour se frotter au monde du travail et au populaire, dont il s'amuse en en collectionnant les "bons mots" égrenés à l'heure des croissants), et St-Germain, de la fin d'après-midi (quand il se réveille) aux petites heures de l'aube - poussant éventuellement (au maximum) vers Montparnasse. Il fréquente surtout le Flore et les Deux-Magots, pour y lire ou rencontrer ses amis, dans une tabagie impressionnante - nous sommes en 1972, et les "consos" y sont donc encore à prix compatible avec son budget de cigale, et les lois anti-tabac pas du tout d'actualité ! Il croise en terrasse le regard d'une jolie blonde, Veronika (Françoise Lebrun), 25 ans, la suit et l'aborde, en lui demandant un numéro de téléphone où la joindre. L'infirmière, comme on l'apprendra rapidement, s'exécute. L'hôpital Laennec, où elle vit aussi (soupente sous les toits), sera une occasion nouvelle pour Alexandre d'élargir au 7ème arrondissement son milieu de vie, après avoir avec elle, au début de leur relation, abordé le quasi "exotique" 12ème, via "Le Train bleu", le restaurant de la gare de Lyon. La première partie du film est légère et centrée sur Alexandre, qui régale qui veut l'entendre (et donc d'abord le spectateur) d'aphorismes et de littérature - cependant, les fêlures du garçon apparaissent de loin en loin, autour en particulier de certaines obsessions morbides. La deuxième, au fur et à mesure que la relation d'Alexandre et Veronika prend forme et s'étoffe, est déjà plus assombrie, la jeune femme étant fort perturbée et carrément alcoolique. La troisième, celle du trio (qui se vouvoie, comme au Grand Siècle), le jeune homme entre la "maman" (Marie, figure tutélaire) et la "putain" (Veronika, figure perturbatrice) est franchement noire, le "ménage à trois" ayant du mal à trouver un rythme de croisière, l'atmosphère virant à l'anxiogène, et l'histoire étant repeinte aux couleurs du sordide (Veronika), du pathologique (Alexandre) et de la confusion (Marie). C'est très long (3 h 35 !), inégal, voire brouillon, mais la plupart du temps cela happe vigoureusement. 0 "action" (la bataille est celle des sexes, des coeurs et des esprits), des décors quasi uniques (beaucoup de cafés, dont peu de terrasses ; des chambres) et beaucoup de verbe, énormément. Les dialogues, très écrits et très divers, allant du plus raffiné au plus trivial, sont ce que l'on retient surtout (enfin, moi en tout cas) de cette réalisation mythique. Léaud, et sa diction atypique, y est magnifique (à tous les points de vue), Françoise Lebrun, qui avait été la maîtresse d'Eustache, (vue récemment en abbesse dans la nouvelle version de "La Religieuse", et en voix "off" dans "Le Temps de l'aventure") remarquable (sa confession-monologue est un "must") et Bernadette Lafont (qui vient de disparaître, et à laquelle Arte rendait ainsi hommage en diffusant le film d'Eustache - bien que son rôle soit le plus court des trois) égale à elle-même, généreuse et glorieusement impudique (la seule qui se met à nu au sens propre, mais celle dont on sait le moins !). Eustache, être tourmenté (qui se suicidera à l'âge de 42 ans, alors qu'était en projet la suite de "La Maman et la Putain" - en 1981), a mis beaucoup de lui dans son oeuvre-phare, étant d'ailleurs partout, à l'écriture (à l'époque il était lui aussi entre trois amours comme Alexandre, avec Gilberte, Marie et Veronika) à la réalisation et au montage (pour partie) - il y fait même une courte apparition. Film "intello", mais certainement pas "bobo" avant l'heure, récompensé à Cannes ("Grand Prix spécial du Jury" en 1973), mais restant confidentiel (340.000 entrées), admiré par le cinéma d'auteur en Europe et "indé" aux E-U, c'est avant tout un film en marge, un objet singulier, à (re)découvrir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 août 2007
    Ce film de 3H35 lors de sa sélection au Festival de Cannes 1973 aux côté de La grande bouffe de Marco Ferreri fit scandale à cause de son ton provocateur et de ses dialogues crus.
    Avec pour toile de fond l’émancipation féminine et la libération sexuelle, le film dresse un état des mœurs affectif et sexuelle à l’époque d’après 1968 à Paris en racontant les rapports d’un jeune homme et de 2 femmes. Ce film culte de la nouvelle vague est constitué de longues scènes de discussions ou plutôt de discours qui captent l’air du temps en faisant allusion à la politique, la littérature, le cinéma de l’époque. Les discours qui ne sont pas forcément inintéressant mais pour ma part, rentrent par une oreille et passent par une autre sont finalement à l’image d’un des principaux messages du film. La vérité ne s'apprend pas par les lectures philosophiques ou les discussions amicales mais elle s’impose par les signes que nous pouvons percevoir dans la douleur de la passion. La libération sexuelle a réinventé le couple et les rapports amoureux mais la souffrance amoureuse reste éternelle et elle génère d’avantage de vérité humaine que tout discours idéologiques. Finalement le film est un plaidoyer pour l’amour alors qu’on pourrait croire au début qu’il fait l’éloge du plaisir de la liberté sexuelle. A voir aussi pour le monologue émouvant de Françoise Lebrun sur l’amour, le sexe et les putes.
    VOSTTL
    VOSTTL

    66 abonnés 1 778 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 3 janvier 2024
    Je ne vais pas trop m’épancher sur ce film. Je me suis assez exprimé sur Bresson et la Nouvelle Vague, Rohmer, Varda, Godard et tutti quanti ! J’ai peu de sympathie pour cette forme artistique même si je reconnais qu’elle a inspiré une nouvelle façon de concevoir des récits. Le nouvel Hollywood s’en est inspiré et Tarantino encense Godard. J’ai du mal à y voir l’influence de ce dernier dans la filmographie de Tarantino hormis peut-être dans son aspect bavard-réaliste.
    En tout cas, Godard considère Tarantino comme un paltoquet !
    Quelle reconnaissance.

    Découverte de ce classique français « La maman et la putain ». Je l’appréhendais et ne fus pas déçu puisque je m’y attendais.
    C’était au-delà de mes espérances !
    Imbuvable, insupportable !
    spoiler: Jean-Pierre Léaud que je n’ai jamais aimé tant je déteste sa façon de jouer est insupportable.

    Hormis dans « Les 400 coups ».
    Comme toute règle, elle a ses exceptions. Et Jean-Pierre Léaud n’y échappe pas.
    Je n’ai jamais compris le point de vue de ses metteurs en scène.
    Il en faut pour tous les goûts…
    Imbuvable les longs dialogues clamés, déclamés par tous les acteurs à l’exception de Bernadette Lafont qui frise la limite de l’acceptable.
    Si Jean Eustache avait la réputation d’être très pointilleux sur le texte, il n’est pas du tout un bon directeur d’acteurs selon moi.

    J’admire sincèrement les spectateurs qui apprécient la Nouvelle Vague et ce film. Je suis de ceux qui ne la supporte pas.
    Pourtant, j’ai apprécié des Chabrol, des Truffaut, des Resnais.
    Autour de moi j’entends souvent ceci : « Pourquoi t’infliger ce genre de cinéma ? »
    Pour nourrir ma cinéphilie, satisfaire ma curiosité et pour savoir de quoi je parle. Ceux qui n’aiment pas la Nouvelle Vague ou Bresson sans avoir vu un film ne me paraissent pas légitimes pour émettre la moindre critique.

    Je termine pas les mots de Gilles Jacob alors critique à l’époque de « La maman et la putain », beaucoup plus tranchant que moi : « Je trouve que c'est un film m**dique. Je trouve que c'est un non-film, non-filmé par un non-cinéaste et joué par un non-acteur. »
    Jean Eustache lui a répondu ceci : « Monsieur Gilles Jacob n'a jamais aimé le cinéma ».
    Je lui répondrai : « Jean Eustache n’est pas le cinéma ».
    Si le cinéma devait se limiter à Jean Eustache et ses compères La Nouvelle Vague, je n’aimerais pas le cinéma.
    Heureusement que le cinéma ce n’est pas que du Jean Eustache.
    Fabiennegdl
    Fabiennegdl

    6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juillet 2022
    Un chef d'œuvre d'une modernité absolu. Il est savoureux de voir comment ce film, cinquante ans plus tard, est le plus beau plaidoyer qui existe pour la libération de la femme alors qu'il est ancré dans une époque où la société était encore extrêmement patriarcale. Sous ses airs parfois désuets, La maman et la putain est visionnaire et d'une grande beauté. Quatre heures qui paraissent une minute, ou l'éternité.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 octobre 2014
    Pédantesque, sage, poétique et enivrant, ce film et malgré les 3 heures et 35 minutes qui laisse paraître une certaine longueur voire lenteur, est un chef d'oeuvre d'Eustache. A voir absolument !
    Sophie  B
    Sophie B

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 juillet 2022
    Un chef d'oeuvre de parole, où le temps passe comme les jours. On a envie de vivre aux côtés des personnages, de rire et de pleurer, de chanter dans l'attente d'une chanson qui ne finit pas. La Maman et la putain nous marquera encore sur des générations.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 avril 2007
    Une perle du septième art,je l'ai vu trois ce film en un mois.J'ai encore les dialogues qui me passent chaque fois que j'ai besoin...un film rare,comme toute la création de Eustache.La france doit être fière d'avoir eu un tel génie.Heureseument que des films du passé nous donnent de l'énérgie,car le monde est devenu trop spectaculaire.Une société dont Débord a tant parlé.
    A voir et à revoir chaque fois qu'on a envie.
    Sabine
    Sabine

    6 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 juin 2022
    Je n'avais encore jamais vu ce film et si je peux comprendre qu'à sa sortie, dans le contexte de l'époque, il est marqué les esprits, je n'ai pas été emballée, peut-être parce que je ne le découvre qu'en 2022. Je pense qu'un film comme "Les Olympiades" dont la thématique me semble assez proche est beaucoup plus intéressant, sûrement parce que plus actuel et moins rhétorique... Mais je ne me suis pas ennuyée malgré sa durée (presque 4h) parce qu'il montre beaucoup de choses de cette époque. J'ai toutefois trouvé le film très inégal. Il y a des scènes que j'ai aimé et d'autres beaucoup moins, comme par exemple, le (trop) long monologue final de Françoise Lebrun. Ce qui m'a le plus dérangé est que je n'ai trouvé ni le personnage d'Alexandre, ni celui de Véronika vraiment intéressants et j'ai eu du mal à m'identifier à eux, contrairement à celui de Marie (merveilleuse Bernadette Lafond !) que j'aurai aimé voir plus développé... Et le film fait des relations humaines, sexuelles et amoureuses un tableau terriblement désespérant.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 2 novembre 2012
    Difficile de rendre compte d'un film si long et si direct. On sent dès le départ la volonté "nouvelle vague" donnant une liberté au récit, faisant encore une fois de Léaud (signes NV: "cravate"..., lunettes -masque du doute-) l'interprète (philosophe) miroir des Truffaut ou Godard. Difficile aussi, en comparaison, entre autres, de Masculin-Féminin d'y voir la génération "meurtrie" post-68 comme elle pouvait être si gaie pré-68. Les transports de café à (la) chambre sont le témoin d'un repli sur soi, où les seules sorties sont nocturnes, qui plus est en boîte de nuit. Mais pour une fois, Léaud n'est plus le personnage principal, les introspections sont discrètes et distantes, sa réflexion n'est jamais suivie par ses opposant(e)s. L'attention se porte à défaut sur Françoise Lebrun, tout droit sortie de L'Aurore oscillant entre le bien et la timdité intellectuelle, et le mal symbolisé par le côté fille facile. Le fabuleux moment de cinéma qu'est sa complainte devient la clé du problème, là où la femme n'arrive plus assumer son attitude, le philosophe Léaud s'émeut à contre-coup (et encore) de l'instabilité de cet être débarquant comme Damia des années 20/30. Cela donne à l'amour une vision que la passion domine, qui fait de Léaud le personnage qu'il n'avait jamais été pré-68. Ce film est en effet le dernier de la nouvelle vague, annonçant sa mort où les idéaux changent, où la lutte intellectuelle laisse place à une pitoyable (discutable... poliment) demande en mariage. De très beaux dialogues cependant entre la première et la deuxième heure.
    Lawrence Peyrac
    Lawrence Peyrac

    1 abonné 74 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 août 2023
    Je ne sais diantre pas ce qui est le plus pénible dans ce film : l'ambiance bobo parisienne 68tarde, les discours pseudo psycho sociaux bien verbeux qui sonnent bien creux, le phrasé des acteurs qui ôte tout naturel au film, les 3h40 indigestes même en faisant du repassage ou la cuisine à côté, ou la tête de Jean-PIerre Léaud que j'ai toujours eu du mal à supporter ? Difficile de choisir.... on compare ce film au voyage de Céline. Mais Céline au moins est truculent....
    JEAN-FRANCOIS Bordier
    JEAN-FRANCOIS Bordier

    30 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juin 2022
    C est très très long et s extasier relève du snobisme
    Un tiers de la salle est parti en cours de film

    La fin de la nouvelle vague par un cinéaste qui n en est pas.
    Mais il faut voir absolument ce film sur l amour

    Les femmes y sont formidables
    Leaud en fait un peu trop

    Il y a beaucoup de longueurs et redites mais aussi de la fantaisie et de l émotion

    J ai retrouvé l état d esprit des jeunes des années 60
    J en ai 80 et me suis senti concerne

    Il faut voir le film même si par moment il est exaspérant
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 mars 2014
    de l'existentialisme en toute légèreté...un film qui a des charmes...
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