En 1922, Friedrich Murnau réalisait "Nosferatu", l'adaptation illégale du "Dracula" de Bram Stoker. En effet, ne bénéficiant pas des droits d'auteurs, Murnau changea les noms des personnages, dont celui du vampire, et fit de "Nosferatu" un personnage emblématique du cinéma expressionniste allemand. En 1979, Werner Herzog décide de mener un double projet : réaliser un remake du "Nosferatu" de 1922... tout en ré-incorporant les noms officiels, y compris celui de Dracula. On s'intéresse donc à Jonathan Harker, notaire allemand, qui se rend en Transyvlanie pour vendre un château au mystérieux et sinistre comte. Les amateurs d'horreur sanglante et de vampires à foison seront sans doute surpris par le parti pris de Werner Herzog, qui réalise ici un film très posé et lent. Une bonne moitié est ainsi consacré au voyage de Jonathan Harker et à sa rencontre avec Dracula. Traité ni comme un mythe de l'ombre, ni comme une figure romantique, Dracula/Nosferatu est ici dépeint comme une créature solitaire, souffrant de son isolement et de sa condition, qui l'empêche notamment d'aimer. L'interprétation de l'halluciné Klaus Kinski convient très bien à ce vampire cruel et hagard, aussi pathétique que dangereux. Visuellement, l'ensemble rend fréquemment hommage au classique de 1922. Le maquillage de Nosferatu est similaire, l'intrigue presque la même (mise à part quelques surprises amusantes), et plusieurs plans ont été refait presque à l'identique, avec cette fameuse vision "de profil" des scènes. On note aussi le jeu et le maquillage volontairement outrancier d'Isabelle Adjani, faisant écho au cinéma muet. Mais Herzog apporte surtout sa propre personnalité, avec des jeux de couleurs et d'éclairages pertinents et même superbes par moment, qui parviennent à mélanger l'esprit du cinéma expressionniste allemande avec la technique et la couleur des 70's. Sans compter de jolis décors, et une BO lancinante qui complète cette ambiance lente et pesante. Ce "Nosferatu" mouture 1979 est donc un remake pertinent et intéressant du film de 1922.
Un film qui a plutôt bien vieillit . Il doit beaucoup à la phénoménal interprétation de Klaus Kinski, tour à tour dément et fragile, qui a su transcender le personnage . Isabelle Adjani lui donne une bonne réplique et ce duo donne toute sa dimension au film s'appuyant sur bonne réalisation de Werner Herzog: classieuse et envoutante .
Werner Herzog revisite le Nosferatu de Murnau, tantôt en reproduisant des scènes à l'identique, tantôt en s'éloignant de son modèle. Ce faisant, il affirme une nouvelle fois son goût pour les personnages marginaux. Par ailleurs, comme dans Aguirre, il parvient à créer, par moments, une ambiance d'inquiétante et envoûtante étrangeté. Et ce, grâce à un générique-prologue saisissant (tourné au Musée des momies de Guanajuato au Mexique), une certaine esthétique de la déstabilisation (mouvement de caméra à l'épaule, ellipses...), une musique mystérieuse. Grâce aussi à des "visions" hallucinantes (l'arrivée du bateau fantôme à Wismar, la propagation des rats dans la ville, le dernier banquet de quelques habitants...). Grâce enfin à Klaus Kinski dont la performance vaut bien celle de Max Schreck dans le film de Murnau, soutenue par quelques fameux effets de mise en scène (Herzog fait parfois entrer Kinski dans le champ de la caméra par le côté – comme dans Aguirre). Malgré ses atouts, cette version du mythe de Dracula n'est qu'à moitié convaincante. La faute, essentiellement, à une certaine "théâtralité" dans la direction d'acteurs, un style d'interprétation qui a vieilli, avec quelques accents ridicules à la clé. La composition de Roland Topor (que fait-il dans ce film ?) en est une illustration. Quant à la postsynchronisation de voix, elle n'est pas très heureuse non plus. Autant d'éléments qui empêchent la poésie macabre de se diffuser parfaitement et le film de trouver sa pleine puissance évocatrice (à la différence du film de Murnau).
Libre réécriture du Nosferatu de Murnau, cet hommage de Werner Herzog est aussi atypique que son réalisateur et a ce quelque chose d’hypnotique très commun à l’œuvre de ce dernier. Même s’il est loin d’être exempt de défauts tels une mise en scène lourde ou la présence d’Isabelle Adjani qui en fait des caisses, son aspect quasi documentaire parfois nous interdit presque de décrocher. Mais, et c’est surtout là la bonne idée de Herzog, il confie le rôle du comte Dracula à l’inénarrable Klaus Kinski qui nous livre une nouvelle fois une masterclass, lui aussi est hypnotique ! Je préfère la version de 1922 qui reste un véritable chef d’œuvre mais ce remake complète bien l’œuvre originale avec notamment une très bonne bande originale et est évidemment à découvrir.
Nosferatu, fantôme de la nuit est une œuvre pouvant déstabiliser. En effet, ce remake du Nosferatu le vampire de Friedrich Wilhelm Murnau possède un style très particulier. Celui-ci est basé sur un contraste total entre une forme de réalisme au niveau des superbes paysages naturels (bien mis en avant notamment lors du voyage de Jonathan Harker) associés à l’utilisation récurrente de la caméra portée et le surjeu total des acteurs notamment celui d’un Klaus Kinski halluciné (comme c’est généralement le cas) et d’Isabelle Adjani (dont les attitudes et le maquillage renvoient clairement au cinéma expressionniste muet) : on peut vraiment hésiter entre le film expérimental et le nanar. Bien qu’il choisisse de redonner aux personnages les noms du roman (même si ceux de Lucy et de Mina sont inversés, comme ce sera le cas quelques mois plus tard dans le Dracula de John Badham) et de conclure son film d’une manière plus pessimiste et très originale, Herzog rappelle donc régulièrement le film de Murnau (il reprend, par exemple, le fait que Jonathan et Lucy soient mariés dès le départ, ce qui n’est pas le cas dans le roman) et adopte pour cela un style assez lent qui risque de déstabiliser beaucoup de monde. Il faut, en tout cas, posséder une certaine culture artistique et peut-être même connaitre la première version pour pouvoir vraiment apprécier cette vision de l’œuvre de Bram Stoker.
Avec ce remake du film de Murnau, Werner Herzog signe un film pictural imparfait, à l'ambiance glaçante et intrigante mais qui manque cruellement d'intensité.
Proposant une plongée macabre dans un environnement fantastique à l'aura mystique Werner Herzog se concentre sur sa mise en scène très personnelle, marquée par des tons grisâtres, une atmosphère funeste, un merveilleux horrifique (excellent générique!). Cependant, les dialogues artificiels (parfois même ridicules), le jeu emphatique d'une Isabelle Adjani hagarde ou hystérique s'opposant à un Bruno Ganz assez pâlot et la lenteur du rythme où peu d'avancées narratives ont réellement lieu transforment l'écrin en pur exercice de style. Demeure l'interprétation blafarde d'un saisissant Klaus Kinski, allégorie d'un mal atemporel inéluctablement tapi dans l'ombre...
Werner Herzog fait un remake du "Nosferatu" de Murnau en essayant de le moderniser sans en perdre les principales caractéristiques. Cela fait bien trop longtemps que j'ai vu l'original, mais pour moi cet hommage direct et radical explique certains reproches qu'on peut faire au film, comme un jeu d'acteurs très désincarné pour certains (particulièrement pour Isabelle Adjani), outrancier pour d'autres (Roland Topor et son rire démoniaque), et une histoire bien moins évoluée que celle qu'on peut retrouver dans la version de Coppola. Il n'y a véritablement que les scènes avec le vampire campé par le toujours sidérant Claus Kinski qui sortent du lot en étant même impressionnantes, quelques beaux plans en pleine nature, mais le reste se rapproche trop du cinéma muet. "Nosferatu fantôme de la nuit" est un exercice de style étrange et intéressant mais pas totalement convaincant.
Werner Herzog s’appuie sur son ancêtre Murnau en situant Nosferatu en Allemagne. Par contre, il bouscule les codes : ce n’est plus Mina qui est la femme de Jonathan Harker mais Lucy. Il fait de Jonathan Harker un personnage ambigu ; un mari qui croit sa femme folle alors que celle-ci s’évertue de dénoncer le danger qui frappe sa petite ville. Un danger qui a pour nom Nosferatu. Enfin, il propose une fin inattendue. Tout ça est un peu lent mais loin d’être désagréable. Isabelle Adjani fait ce qu’elle peut et Klaus Kinski est égal à lui-même : fou ! Un rôle sur mesure…
Werner Herzog signe un film marquant du genre vampirique. Tout est sombre et intriguant. Klaus Kinski est dans un de ses meilleurs rôles. C'est gothique à souhait et assez flippant. C'est un film dont je me souviendrai
Un film reposant ! Très lent, avec des bruitages et une Adjani qui joue très mal. Parfait quand on regarde d'un seul œil mais l'histoire est trop simplette 2,9/5
Film sans âme et sans saveurs, voguant sur les mêmes mers que le film d'origine mais si perdant parfaitement. Le gros problème de se film était de trop vouloir reprendre l'ambiance de l'original mais à trop vouloir y ressembler il en devient une copie soporifique. Pourtant, il y avait tout pour que se film soit un bon remake de Nosferatu: de très bons acteurs ( le couple Klaus Kinski/ Isabelle Adjani), de beaux paysages et de bons séquences plans. Mais malheureusement, tout celà ne prend pas, on s'ennuie ferme et pour tout ceux qui admire le ''Nosferatu'' de Murnau, le Vrais film, on s'amuse même à deviner chaque scènes du film, toutes inchangés, toutes reprises sans touche personelles.
Décidément, en dehors de ses documentaires, Werner Herzog n'est vraiment pas ma tasse de thé. Pourtant, je m'étais dit qu'ici, j'entrai en terrain connu étant donné que j'ai vu "Nosferatu" dont ce film en est le remake et que j'ai également vu la plupart des adaptations du roman de Bram Stoker que j'ai d'ailleurs également lu. Mais malheureusement, je n'ai pas tellement adhéré à celle-ci car elle est plutôt longuette et ennuyante, à l'image finalement de "Aguirre, la colère de Dieu", chef-d’œuvre du cinéma dont je n'ai jamais compris l'engouement. Bref, nous retrouvons le schéma narratif de base du roman, à savoir Jonathan Harker qui part dans un château isolé afin de trouver une nouvelle demeure pour le comte Dracula. Pendant ce temps, sa copine Mina, rebaptisée ici Lucy, s'inquiète de ne pas avoir de ses nouvelles. Même si je préfère l'original, j'ai tout de même trouvé ce remake intéressant. En effet, Herzog transpose ici du muet au parlant, tout en gardant le côté expressionniste allemand (notamment au travers des ombres et de certains décors légèrement déformés) mais surtout le jeu très théâtral des acteurs, propre au cinéma muet. Et quoi de mieux que deux fous pour interpréter ces personnages ! Enfin j'exagère un peu, je joue simplement sur la réputation sulfureuse des deux acteurs principaux, à savoir Isabelle Adjani et Klaus Kinski mais qui, pour le coup, correspond très bien aux personnages ! Car oui, c'est un jeu très théâtral et les deux acteurs, qui ont également la réputation de toujours se mettre à fond dans la peau de leur personnage, le joue très bien ! On notera également la mise en scène du réalisateur, qui rappelle d'ailleurs à certains moments encore une fois "Aguirre, la colère de Dieu", notamment lorsqu'il filme le château couvert de brume, rappelant la magnifique scène d'introduction d'"Aguirre". "Nosferatu, fantôme de la nuit" est donc un film dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à rentrer car je le trouve notamment trop longuet, malgré ses thématiques intéressantes.
Werner Herzog est davantage dans l’hommage que dans la réappropriation du « Nosferatu » de Murnau, copiant parfois des plans du film original à l’identique. Il y a quelque chose pourtant d’hypnotique et de pictural qui se dégage de son remake mais son rythme anesthésie complètement le récit. Sa distribution fait également débat. Klaus Kinski s’en tire bien et sans excès de jeu, Bruno Ganz fait de son mieux pendant qu’Isabelle Adjani, figée comme jamais, fait peine à voir.
La force du film réside dans l'interprétation de Klaus Kinski au sommet de son art. Il est clair le scénario suit les grandes lignes du roman Dracula. L'ambiance est angoissante, le rythme est lent, les décors sont originaux, la bande son est déroutante. Il dégage du film un "je ne sais quoi" qui dérange. Mais le film vieillit, Adjani est à peine convaincante. Nous avons aussi un Van Helsing qui n'est pas superstitieux. Une curiosité mais qui ne marquera pas si on a trop vu de films ou de séries sur le mythe du vampire.