Avis : Jaffa - Page 3

Dans cette transposition des Amants de Vérone à la ville mixte de Jaffa (ici, les amants sont juif et arabe), il y avait l’ébauche d’un sujet. Mais la parabole plombée par un traitement anémique ne donne pas de fruits. Fugacement, une scène à vibration humaine (Mali décide de garder son bébé). Interprétation quasi parodique de Ronit Elkabetz qui rappelle les mélos des années 30 plus que l’Actor’s studio. Soyons positif : dans la catégorie des films qui offrent au spectateur un sommeil réparateur, Jaffa est un bon film.

magnifique tout simplement !
Très belle oeuvre, bravo aux acteurs et à la réalisatrice pour ce fabuleux film.

Les personnages et les rebondissements de cette histoire, intimement imbriquée dans l’ambivalence de la société israélienne, touche juste, à l’endroit où chacun sait que se trouve l’essentiel. La réussite de la mise en scène intimiste et sobre donne toute sa force aux messages, sans prendre parti, et en laissant la division des peuples juifs et arabes en arrière plan. En effet ce drame amoureux et social pourrait être décortiqué de la même manière dans un autre contexte, mais il n’est jamais aussi bien exprimé que par ceux qui le connaissent le mieux. Elia Suleiman m’avait conquis avec « Intervention divine », voilà Keren Yedaya qui me ravit avec « Jaffa ».

J'ai failli me contenter de 2 étoiles (mise en scène pesante, décors "jaune fade"...) mais c'est impossible. De tels films devraient être projetés dans toutes les écoles israëliennes comme un exercice salutaire d'auto-prise-de-conscience pour que puissent "enfin" vivre les palestiniens. Alors, dans cette optique, ce film vaut quatre étoiles. Il y en a bien besoin. Vive les films qui luttent contre la connerie et le racisme ordinaire.

En israël, une jeune juive amoureuse de l'employé modèle arabe du garage de son père projette ensemble de se marier à l'étranger à l'insu de leurs familles ignorant cette idylle. Le frère de cette dernière, raciste et fainéant, est en conflit répété avec ce salarié trop zèlé à son goût. Le drame se noue petit à petit. On est dans un "Roméo et Juliette" des temps modernes tranposé en Israël, un amour impossible broyé par la violence d'une haine raciale. Ce film israëlien regarde sa société sans trop de concessions: mensonges sociaux, hypocrisie de la société israëlienne. Du côté de l'histoire d'amour, le drame pourrait être transposé dans bien des pays. Ensuite, le huis clos familial de cette famille israëlienne où l'on ne se parle pas, le mal être des enfants (la jeune juive amoureuse puis enceinte en secret; son frère en opposition brutale avec une mère très dure) est bien rendu par nue mise en scène épurée. Les silences sont souvent évocateurs. La faiblesse du film est le manque d'identification aux personnages; on se sent concerné par leur histoire mais de loin.

A Jaffa, Mali, une jeune israélienne de 21 ans est amoureuse de Toufik, un palestinien employé, tout comme son père, dans le garage appartenant au père de la jeune femme. Ils projettent de s'unir et de s'enfuir secrètement. De plus, Mali est enceinte. Le décès accidentel du frère de Mali lors d'une bagarre avec Toufik le jour de leur fuite, bouleverse leur projet. Drame réussi, touchant et magnifiquement interprété par une troupe d'acteurs au top.

Très beau film, sur une histoire finalement assez classique; mise en scène sobre sans être sèche, dialogues vrais et simples. 2 atouts majeurs : 1. il ne verse jamais dans la démonstration politique (c'est avant tout un film d'amour); 2. l'interprétation est magistrale (tous les acteurs sont excellents, avec mention spéciale pour la bien belle Ronit Elkabetz).
La fin est très émouvante.

Depuis le bouleversant Mon trésor, on attendait le nouveau film de Keren Yedaya. Jaffa est peut-être moins percutant mais cette parabole inspirée de Roméo et Juliette est assez sensible et dérangeante pour mériter d'être saluée. Ronit Elkabetz est comme d'habitude excellente.

Le film est plus ou moins un remake de Roméo et Juliette, situé en Israël au début des années 2000 : dans ce film Roméo est un mécano palestinien et Juliette une israélienne, fille du propriétaire du garage familial et soeur de l'héritier aussi prétentieux que bon à pas grand chose.
La présence d'acteurs plutôt doués ne suffit pas à sauver ce film qui est digne de France 3 un dimanche soir.

Après le difficile "Mon Trésor", la réalisatrice israélienne revient avec un beau film émouvant. Sur une trame assez classique (l'impossible amour entre deux communautés) à la réalisation très orientaliste (zooms fréquents et montage lent), Keren Yedaya arrive avec beaucoup de simplicité à faire exploser tout ce petit microcosme au fragile équilibre: un propriétaire juif d'un garage de Jaffa et sa famille d'un côté (extraordinaire Moni Moshonov vu dans "La Nuit nous appartient" et "Two Lovers" ainsi que l'irradiante Ronit Elkabetz), un jeune palestinien et son père de l'autre. Entre eux, Mali (Dana Ivgy), cette jeune femme qui va lutter seule contre tous pour construire sa vie. "Jaffa" est avant tout le portrait d'une jeune femme libre dans un monde de traditions. Magnifique final.

Roméo et Juliette des Temps Modernes en Israël. Rythme assez lent mais qui permet de montrer et démontrer les relations pleines de tensions et d'émotions (comme dans la salle) existant entre les différents protagonistes au sein du garage jusqu'au dénouement malheureux qui provoquera la séparation des amoureux. Superbe parabole sur la situation des palestiniens israéliens, dans et hors du système, et sur la situation d'amour-haine existant au sein même de la société israélienne vis-à-vis des palestiniens! L'amour peut-il abolir les différences, les conflits politico-économico-religieux? Magnifique confrontation des 2 clans familiaux : le père et le fils palestinien, soudés et excellents travailleurs (la mère n'apparaitra que brièvement à la fin : est-ce aussi révélateur de la place de la femme dans la société palestinienne?) face au clan israélien complètement divisé (la fille est muette et passive sauf en présence de son amant où elle s'anime, le frère est en opposition complète à son père et jaloux du jeune palestinien meilleur mécanicien, le père est posé, en apparence, et joue le tampon entre son fils et les ouvriers palestiniens comme il joue le tampon entre sa femme et son fils, enfin la mère remarquablement interprétée par Ronit Elkabetz qui parle et explose et comme un trou noir semble absorber toute l'énergie autour d'elle). Excellent quatuor d'acteurs (Ronit Elkabetz, Dana Ivgy, Moni Moshonov et Mahmud Shalaby). Pour finir, après un huit-clos au garage ou en appartement, le port de Jaffa apparaît comme une ouverture sur l'extérieur de la même manière que le jeune couple est enfin libéré des contraintes familiales. A voir pour mieux comprendre les dissensions de la société israélienne!

Extraordinaire ! Les acteurs sont justes, touchants, et l'hébreu donne toute sa force au film. Sous fond d'histoire d'amour tragique pleine de tension et de déchirement, on y retrouve de manière implicite l'éternel conflit israelo-palestinien. A voir impérativement !

L'idée était bonne ...
Le jeu d'acteur est vraiment caricatural, tout est poussé à outrance pour être certain que le spectateur a bien compris. L'émotion qui étreint Toufik se traduit systématiquement par une hyperventilation. Rien ne nuance le côté sale gosse insupportable de Meir ou l'atttitude hautaine d'Ossi. Ca fait téléfilm français ...

Un film inégal: une première partie très forte et en tension avec ce huis-clos familial. Celà pourrait s'arrêter là. La deuxième partie -après le meurtre- est peu convaincante, plutôt décousue, lente, se dilue dans le pathos genre Cosette.
A voir pour le plaisir de retrouver Ronit Elkabet et les yeux bleu clair de Mahmoud Shalaby.

Jaffa est un film bouleversant et mon plus beau souvenir cinématographique de ces derniers mois. L'humilité talentueuse de la réalisation décuple la force émotionnelle du scénario. Son autre point fort : le spectateur se trouve être le seul à réaliser ce que vit le personnage central de la jeune femme condamnée à se taire tout au long du film alors que les faits dramatiques se jouent au premier plan.
Comment ??!! Vous vous n'êtes pas encore précipités dans une salle projetant "Jaffa" ??!! Courez-y vite avant que ce joyau disparaisse des écrans !