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ronny1
45 abonnés
913 critiques
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2,0
Publiée le 24 janvier 2017
BARQUERO fait partie de ces westerns américains qui se voulaient encore plus sanglants que leurs rivaux italiens. De ce point de vue la mise à sac de la ville lors du braquage est une réussite, si je puis dire, même si DJANGO (de Sergio Corbucci) perdait moins de temps par l’utilisation d’une mitrailleuse. La suite, par la grâce d’un scénario très solide, développe deux oppositions. D’abord celle entre Warren Oates et le tandem Lee Van Cleef – Forrest Tucker (très bon) donnant lieu à des coups tactiques intéressants. Puis celle entre les deux amantes (dont la trop rare Marie Gomez) de Lee van Cleef, peu crédible en séducteur, mais qui développe ainsi des rôles féminins, généralement réduits à leur plus simple expression dans le western italien exception faite de Claudia Cardinale dans IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST et à un degré moindre chez Sergio Corbucci (NAVAJO JO, LE GRAND SILENCE). Bien filmé, Douglas étant bon technicien, bien interprété avec des seconds rôles de qualités (ce qui manque aux westerns spaghettis, sauf chez Leone) qui renforcent la solidité de l’ensemble, BARQUERO reste un honnête divertissement. Le western est avant tout une histoire d’hommes confrontés à l’adversité, mais à force de copier le cinéma italien il en prend une partie de ses tares : surenchère de cadavres et psychologie sommaire des personnages, (dont Gian Maria Volonte et Lee van Cleef dans ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS présentent le contre exemple), si bien que l’opposition des personnages se réduit à une opposition de flingues. De ce point de vue le western avait complètement changé avec Hawks, Mann et Sturges, Ford ayant longtemps été un réalisateur isolé. THE WILD BUNCH sortit un an plus tôt, amène par le jeu des filiations à RIO CONCHOS. Accablant pour BARQUERO.
Ce film se laisse regarder avec plaisir bien que je trouve regrettable qu'un cinéaste de la qualité de Gordon Douglas se soir laissé aller au point d'oublier sa mise en scène au profit de la mode du moment qui faisait que seuls les pseudo westerns italiens faisaient des recettes. Les acteurs prennent plus de place que les extérieurs pourtant fort intéressants et plus que le scénario totalement au service de la violence, du sexe le plus bestial ou de la dérision. Dans ces conditions Remy et le barquero rivalisent de rudesse, Mountain Phil d'humour, Marquette d'élégance. Il ne faut surtout pas oublier de citer Maria Gomez, la formidable Chiquita des ''Professionnels" que l'on voit trop peu ici, hélas. Pour son dernier western, Douglas n'a pas prit ses gants mais je ne sais pas ce qu'il a voulu prouver car il n'est pas reconnaissable, même sa force a perdu le bon rythme comme était celle de ''Chuka'' par exemple. Les plus belles séquences se passent sur l'eau ce qui est inhabituel sur les rivières calmes. Les dialogues sont souvent du n'importe quoi comme celui entre le barquero et la femme du squatter mais surtout ceux mis dans la bouche de Remy, il est vrai proche de la folie. Tout cela fait un film à part nullement exceptionnel et qu'il est difficile de rejeter complètement malgré les grosses invraisemblances du scénario.
Soyons clair, le film tire une partie de sa force de son scénario atypique et intelligent. On aurait pu le traiter de maintes et maintes façons mais Douglas choisit de le traiter en mélangeant les influences du western italien et de Sam Peckinpah. Et ça marche ! Le film commence par une réplique très forte et inattendue, où Van Cleef remets à sa place un gosse impertinent. La séquence du massacre de la ville est particulièrement réussie, alliant action violence, sadisme et cynisme et couronné par la scène spoiler: où un charriot de tueurs pénètre à toute berzingue dans la grange . Le personnage de Jack Remy joué magistralement par Warren Oates et particulièrement bien fouillée, autoritaire, sans scrupule, violent, mais aussi à moitié fou et drogué, et à ce propos, la scène du délire est magistrale. Chose rare au western, le film accorde une place importante à la sexualité, car c'est bien pour du sexe que spoiler: Trevis accepte de sauver le mari de Anna Hall. Le rôle des femmes est également intéressant, spoiler: Anna se donne, ce n'est pas un viol et si elle rembarre Trevis après l'acte c'est simplement pour lui ôter toute illusion future. Quant à l'autre femme, la plantureuse Marie Gomez, jamais dupe elle accepte la situation avec beaucoup d'intelligence. Ce petit côté amoral ne peut que réjouir. Le film se permet aussi un doigt d'anticléricalisme de bon aloi. Evidemment l'issue du combat final sacrifie aux codes du genre puisque contre toute attente, le méchant reste le seul rescapé, il fallait bien un duel final, mais le film a l'intelligence de faire bref à ce propos. La réalisation est plus que correcte avec une bonne utilisation de l'espace et en ce qui concerne l'interprétation : si Van Cleef fait du Van Cleef, le rôle de composition de Oates est hallucinant, Les seconds rôles sont bien brossés avec une mention spéciale à Forrest Tucker qui saupoudre le film d'une touche d'humour… et puis il y a Marie Gomez… Ce film est une véritable pépite, un sans-faute, un régal.
bon vieux G. Douglas en avait encore un peu sous le pied, signant à cette occasion son ultime western, sublimé par le duel entre L. Van Cleef et W. Oates, au sein d'un cadre minimaliste, à savoir un fleuve, deux rives opposées et une barge, au centre de toutes les convoitises. Le casting est génial, les péripéties bien trouvées, l'ennui complètement absent, et Douglas est ici plutôt inspiré, troussant des séquences d'action efficaces ainsi que d'autres, plus psychologiques, bien illustrées par une mise en scène inspirée. Du bon travail donc, par un solide artisan, qui se distingue assez bien du tout-venant du genre.
« Barquero » est un western US, sorti en 1970 sous la direction du réalisateur Gordon Douglas, un spécialiste du genre. L'histoire de cette bande de « desperados » qui ravage tout sur son passage est intéressante mais le rythme est inégal, notamment dans la seconde partie qui se révèle parfois un peu soporifique. Heureusement quelques spectaculaires scènes de fusillades redonnent du tonus à l'ensemble et l'empêche de tomber dans l'ennui total. Pourtant, je dois avouer que ce film ne m'a pas totalement convaincu, loin s'en faut. Certes, la qualité générale des acteurs est indiscutable mais il manque un « je ne sais quoi » pour que la mayonnaise prenne vraiment et que le divertissement fonctionne. Au bout du compte, ce film qui est pourtant encensé par les critiques, m'a laissé étrangement froid. Bien qu'amateur de western et plutôt bon public en général, je n'ai pas trouvé dans cette œuvre le dépaysement et l'aventure qui caractérise habituellement le genre.
La principale originalité de ce « Barquero ! » est d’utiliser comme lieu d’affrontement un fleuve et un bac. C’est à la fois la force et la faiblesse du film, car une fois la spectaculaire scène d’ouverture de gunfight dans la ville terminée, l’essentiel de l’action, mais surtout de l’inaction, va se concentrer entre les deux rives du fleuve. « Barquero ! » est un western hybride qui essaie de trouver un difficile équilibre entre western classique et western spaghetti. L’attaque très vigoureuse de la ville lorgne typiquement vers le western spaghetti avec de la dérision et des facilités ; la dynamite en moins. Les choses se compliquent quand l’action se déplace vers le fleuve. L’histoire devient statique et l’on ressent un véritable trou d’air jusqu’au gunfight final. Le réalisateur est obligé de multiplier des sous-intrigues factices pour maintenir l’attention. Quelques scènes bien vues néanmoins comme le dialogue improbable au début du film entre Warren Oates et la « chica » ou l’interrogatoire par Forrest Tucker sur le prisonnier blondin. Mentions spéciales à Warren Oates qui campe un chef de bande dépassé par les évènements, entre tyrannie et paranoïa, et Forrest Tucker qui propose un autre type de « grain de folie » plus poétique. Lee van Cleef est égal à lui-même et c’est bien de le voir dans un bon premier rôle. Pas désagréable, mais on aurait pu espérer une réalisation moins convenue malgré quelques fulgurances. Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1.