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    Canine
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    3,2
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    176 critiques spectateurs

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    albator761
    albator761

    237 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 décembre 2010
    Un film avec une idée de départ originale mais qui se révèle être un gros navet truffé de scènes sans aucun lien les unes aux autres
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    74 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 avril 2024
    Sorti en 2009, Canine est le long-métrage qui révéla le cinéaste grec Yórgos Lánthimos. À la fois absurde, drôle et terrifiant, le film raconte l’histoire d’un couple et de leurs trois enfants – vingtenaires voire trentenaires – vivant dans un pavillon chic à l’écart du monde. spoiler: Mais vraiment très à l’écart du monde : ainsi, aucun des enfants n’a jamais franchi le portail de leur maison, empêchés d’envisager le moindre contact extérieur par un père ayant inventé des règles délirantes et des histoires toutes plus folles les unes que les autres pour maintenir son petit monde à la maison.
    Quelque part entre l’humour surréaliste d’un Luis Buñuel et de la froideur clinique d’un Michael Haneke, ce film aux nombreuses séquences malaisantes est un bel exercice sur l’asservissement spoiler: et le fantasme de contrôle totalitaire sur la vie des autres.
    Artriste
    Artriste

    83 abonnés 1 824 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 septembre 2020
    Film atypique à petit budget, Canine fait partie de ces films qui vous donne envie rien qu'en lisant le synopsis tant ça semble étrange et dérangeant. L'histoire qui tourne autour d'une famille qui vit isolé dans une maison et qui ne laisse pas sortir les enfants de cette dernière ne déroge pas à la règle et nous offre un long-métrage à l'ambiance oppressante et presque malsaine. Les enfants sont traités d'une manière très particulière et on leur apprend des choses bizarres. Chaque membre qui la compose à son importance et les personnages sont une réussite. Les acteurs qui les interprètent s'en sortent plutôt bien et m'ont convaincus. Les relations entre les personnages sont à la fois tendre et ambigus ce qui rend l'atmosphère gênante à plusieurs reprises lors de scènes marquantes. C'est très sexualisé et amoral mais il se dégage une belle sensualité malgré tout c'est ce qui fait que j'ai été un peu bousculé et c'est ce que le film recherche. Et plus les minutes défilent et plus on est intrigués par la tournure et l'évolution que va prendre l'histoire jusqu'à déboucher sur une fin ouverte qui ma laissé sur ma faim même si c'était surement la meilleure chose à faire pour satisfaire nos fantasmes. Pour le reste la réalisation est pleine de bonnes idées et on sent la pate du réalisateur ainsi que son envie de nous déstabilisés. Canine est une vraie bonne découverte que je ne peut que conseiller à tous les amateurs de ce genre de cinéma qui prendrons leur pied devant cet ovni cinématographique.
    Gwen R
    Gwen R

    39 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 mars 2012
    Le film un peu "chtarbé" évoque l'endoctrinement. Sans trop d'action, cette plongée sans jugement dans une famille étrange voire folle est intéressante de part son monde qui mélange réalité et décalage. C'est à nous spectateurs de trouver des raisons de cette ambiance "space" car rien ne nous est expliqué.Tant mieux d'ailleurs mais j'aurai aimé mieux cerné les parents pour comprendre comment ils en sont arrivés à cette éducation en vase clos. Finalement j'aurai aimé plus d'angoisse pour montrer la monstruosité de ces gens, mais la psychlogie des personnages est peu fouillé.
    Tendax_montpel
    Tendax_montpel

    24 abonnés 631 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 octobre 2012
    Je ne suis qu'à moitié convaincu par ce film très particulier... Le réalisateur semble vouloir lorgner vers le surréalisme, ou la fable philosophique, mais on manque singulièrement de codes pour décrypter ses intentions... S'il s'agit simplement d'une allégorie censé dénoncer les travers de nos sociétés c'est plutôt maladroit.
    thelaw
    thelaw

    19 abonnés 196 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2010
    Le film commence par une scène ambigüe pour laquelle je me suis dit alors là c'est quitte ou double ! au final je dirais double. J'ai bien accroché à ce huis clos original, complètement fou et qui surprend par son naturel et son côté rétro. Si vous aimez les films qui sortent de l'ordinaire, optez pour la famille tarée ! [16/20]
    selenie
    selenie

    5 456 abonnés 6 021 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 juillet 2010
    Film originale autant dans sa forme que dans le fond de son (ses ?!) propos. Des parents (plutôt le père) a institué une vie de famille en vase clos, dans une maison familiale idyllique mais dont les enfants ne peuvent pas sortir, ils vivent en vasent clos, en quasi autarcie. Il n'y a que le père qui quitte la maison. Mise en scène classieuse, aussi épurée et immaculée que ses enfants peuvent l'être dans leur côté enfantin et ingénu. Certains élitistes (genre les exclusifs Cahier du cinéma ou Positif par exemple, mais aussi par le réalisateur lui-même) y voient essentiellement une critique du fascisme... Pourquoi pas mais il faut chercher bien loin pourtant. J'y vois plutôt une nouvelle forme d'éducation et de protection de notre famille contre la vie et le monde de plus en plus vicié et dangereux. Expérience de laboratoire qui manque totalement d'émotion (rire pleur sourire frisson...etc ... absence absolu) mais qui a le mérite de ne pas laisser insensible, qui interroge, maisse perplexe, dérange...
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    593 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2011
    C'est exactement le genre de film qui fou très mal à l'aise et qui créer en nous un vide énorme. On sait pas quoi penser. La mise en scène, d'une simplicité et d'une neutralité étouffante, enflamme l'atrocité malsaine et corrompue de l'histoire. Le scénario et les personnages sont effrayants. Entre le père sadique mais à la fois gentil se faisant passer pour le tyran qu'il faut respecter et la brave mère qui suit le mouvement en faisant figure de "mère porteuse", on retrouve trois "enfants" déboussolés et décontenancés. Totalement figés dans une innocence infantile, ne mesurant pas les limites du danger et du sexe, ils vivent selon le lexique et le mode de vie imposé par leurs parents. C'est gênant, très violent, voyeur et malsain. D'un côté, on ressent énormément de choses en regardant ce film car la réalisation vicieuse nous mène par le bout du nez et certains parti-prix de mise en scène comme les plans coupés (on ne voit plus que les corps, la tête coupée) ou encore les plans de dos permettent au film d'avoir une esthétique tout à fait singulière. Les personnages sont brillamment interprétés et certaines scènes sont très choquantes, voire même difficile à regarder ou à concevoir. On rentre dans un imaginaire complexe, dangereux et interdit. Mais d'un autre côté, il y a beaucoup d'incohérences qui sont soigneusement évitées (le personnage de Christina comme porte vers l'extérieur pourrait très vite dénoncer ou encore, comment font-ils pour avoir aucune visites de l’extérieur?) et la fin survient soudainement, au moment où on s'y attend le moins et çà laisse sur une grosse faim... Je sais pas vraiment comment me situer par rapport à ce film mais je le conseille ne serait-ce que pour son côté extrême...
    Shawn777
    Shawn777

    463 abonnés 3 331 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2019
    Ce film, réalisé par Yórgos Lánthimos et sorti en 2006, est très bon ! C'est le troisième film que je vois du réalisateur, après "The Lobster" et "La Favorite" et je dois dire que c'est pour l'instant le plus particulier ! C'est l'histoire de trois "adolescents" qui sont enfermés chez eux par leur parent et dont l'éducation et la vision du monde extérieur dépend de ce qu'ils peuvent leur dire. Le scénario est franchement très bon mais je comprends tout à fait qu'il y ait des spectateurs ne pouvant pas adhérer à l'histoire. C'est en effet très particulier, nous avons une ambiance très étrange durant deux heures qui ne nous laisse pas le temps de respirer et qui nous surprend de bout en bout. C'est de plus un rythme très lent qui ne m'a personnellement pas ennuyé mais qui pourrait en lasser plus d'un ! Je trouve l'histoire vraiment très intéressante, on peut voir comment une société peut être construite à partir de mensonges et non-dits et de quelle façon la manipulation des masses peut être simple. Je pense d'ailleurs que c'est un film à voir plusieurs fois pour bien en voir tous les aspects. Le réalisateur nous propose finalement ici une satire de la société avec de nombreuses métaphores et un style acerbe, propre à Lánthimos. La réalisation est quant à elle excellente mais également particulière, nous avons des plans à la fois très bien cadrés et d'autres très bizarrement cadrés, ce qui est finalement à l'image de cette famille-société. En ce qui concerne les acteurs, ils sont tous franchement très bons. "Canine" est donc un film à l'atmosphère étrange, qui est dans l'ensemble très intéressant !
    norman06
    norman06

    300 abonnés 1 602 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 décembre 2009
    Bravo au jury d’ « Un certain regard » pour avoir distingué cette œuvre sulfureuse non consensuelle, si peu représentative du film « de festival ». Le style de Yorgos Lanthimos est bien présent, par ce mélange d’humour pince-sans-rire, de sobriété dans la provocation et d’ellipse narrative. Le rapprochement avec Ulrich Seidl est intéressant, par la sexualité sans érotisme et le monde glauque des personnages. On appréciera le parallèle symbolique entre les dépendances familiales et l’aliénation des systèmes totalitaires, ainsi qu’un dénouement ouvert sujet à multiples interprétations.
    Maqroll
    Maqroll

    132 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 avril 2011
    Un OVNI qui nous vient de Grèce en forme de superbe parabole politique et sociale. Une famille vit en vase clos avec ses propres codes qui sont autant de défenses contre le monde extérieur : l’ennemi, le voisin, l’étranger, l’autre… Seul le père a le droit de sortir et approvisionne le reste de la famille. Les enfants ont l’âge adulte mais ne le savent pas, ils n’ont pas de prénom puisque le prénom est relié à la dénomination sociale et par là même au désir, ils sont nommés par leurs parents et se nomment entre eux par leur appartenance familiale : il y a le fils, l’aînée… Chacun espère pouvoir un jour quitter la famille, le jour où les poules auront des dents, c’est-à-dire le jour où une de ses canines tombera ! Le jeu de mots français est contenu également dans le titre grec qui peut se traduire par « dents de chien »… Et c’est bien une vie de chien qui est proposé à ses curieux enfants qui espèrent lorsqu’un avion traverse leur propriété (construite comme un blockhaus avec de hauts murs qui empêchent toute communication avec l’extérieur hostile) qu’il va tomber pour agrandir leur collection de jouets… car même la perspective est faussée. Et surtout, le langage est lui aussi codifié de façon singulière puisque les mots (et surtout ceux qui servent à désigner le monde extérieur) sont détournés de leur sens par les parents tyrans. La foufoune est une lampe, la salière un téléphone… La scène où le « grand-père » chante devant la famille sagement assemblée est un monument de cinéma… La seule « étrangère » à pouvoir pénétrer dans ce monde est une jeune femme chargée de satisfaire les appétits sexuels du fils, qui va bientôt semer la perturbation en introduisant le signifiant interdit par essence : le désir. Elle sera chassée et la sexualité désormais vécue sur le mode incestueux. La fin est d’une violence extrême et démontre l’impossibilité de s’échapper autrement que par la mort. Un film d’une valeur cruciale, qui dénonce tous les totalitarismes et expose la dureté extrême de la condition humaine.
    Kloden
    Kloden

    114 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 juin 2015
    J'ai beau regarder à droite, à gauche, lire des critiques un peu dans toutes les directions, tourner et retourner Canine dans ma tête ; rien ne vient enrichir ce second film de Yorgos Lanthimos, cinéaste remarqué cette année à Cannes grâce à The Lobster. Si on se cantonne à y voir une fable psycho-ontologique sur le conditionnement, soit à lire exclusivement au premier degré dette histoire de contention de leurs enfants au domicile familial par de riches parents athéniens, Canine coule déjà par un manque d'approfondissement que je trouve absolument criant. D'emblée, le film pose comme une des bases de son parti pris la modification du sens de certains mots. A aucun moment cet élément, l'importance du langage dans la structuration d'une personnalité, ne sera développé plus avant, mis à part peut-être quand le premier contact des deux filles avec un nom propre voit leur apprentissage incomplet ou biaisé de la notion de personnalité. Mais tout ce que peut faire le film, c'est livrer un tableau de surface, profondément limité à un artifice d'imagination. Comment voulez-vous discuter en profondeur de thèmes certes vertigineux mais justement inaccessibles à un exercice de pensée par le support trop visuel et trop compendieux qu'est forcément le cinéma. Plus simplement, et comme nous le rappelle le changement de sens des mots avant tout opéré pour éviter toute référence qui laisserait les enfants se projeter vers l'au-dehors, Canine est une histoire de parents un peu trop protecteurs (oh non, presque pas !). C'est comme un film sur la famille que je préfère le voir, parce que c'est à ce niveau que certaines carences se trouvent compensées. Par exemple, le sort réservée à la mère, cantonnée à la maison elle-aussi alors qu'elle a forcément connu l'extérieur et qu'il doit lui manquer. De même, la quasi-absence de libido des deux filles, celle-ci étant provoquée par jeu et par hasard plus que par pulsion biologique, peut s'expliquer si elles servent elles-aussi à la critique d'une société dont le modèle patriarcal exerce une coercition sur l'extension naturelle d'une vie féminine. Mais à ce niveau là aussi, il y a des accrocs. Comment expliquer la victimisation fréquente du frère par son aînée si le modèle social dépeint fait du fils un père/maître en puissance. Sur quoi se rabattre, alors ? Canine serait-il un film sur le capitalisme (oui oui, j'ai vu certains le prétendre) ? Un film sur les précautions à prendre en cas d'attaque de chat ? Un film carte-postale sur l'attrait indéniable des villas grecques ? Il y a en fait un dernier niveau auquel, je crois, il n'est pas difficile de penser, celui d'un film sur l'être humain, sur son désir de puissance, sur la vampirisation au cœur des relations humaines. Un film philosophique intéressé par l'humain, pourtant, aurait-il par exemple, supprimé le désir sexuel chez les jeunes filles ? Aurait-il travesti cette vie (la vie dans son aspect élémentaire, insécable, ses composantes pulsionnelles et in-détachables) qu'il paraissait regarder se débattre sous la chape grotesque du contrôle exercé par les parents. Oui l'absurde a sa place, mais il doit être un vecteur, et respecter des règles dans lesquelles prendre des repères est possible. Mais à force de ne vouloir ressembler à rien de précis pour pouvoir se gonfler davantage, Canine a vraiment fini par ne ressembler à rien du tout, n'a jamais dépassé son simple stade d'idée(s). Des idées accolées qui ne se font jamais écho, et un film à l'avenant de sa mise en scène, bien plus hasardeuse que subtile avec ces plans décadrés qui distillent tout juste, là encore, cette impression de désincarnation. Tout ça pour dire que ce genre de projet arty me laisse à présent complètement froid, et que j'y préfère de loin un film à thèse qui sait creuser une idée et pas seulement enchaîner les plans dans une pose dissimulatrice pour cultiver le mystère en espérant laisser le sujet parler de lui-même. Si ma critique ne veut rien dire, rassurez-vous, Canine y est sans doute pour beaucoup. Je laisse 2, quand même, parce que le projet est original et j'espère en ce sens qu'il contribuera à maintenir en vie ce cinoche auteuriste qui se doit d'exister, bien qu'en proposant beaucoup plus.
    Aulanius
    Aulanius

    175 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mai 2010
    Une oeuvre détraquée, originale, fraiche. Je n'avais encore jamais vu de film grec, et bien je suis carrément surpris après avoir vu "Canine". Les acteurs sont vraiment formidables et bien choisis, les scènes sont anthologiques pour la plupart, l'univers est spécial, et la reflexion nous vient alors que nous n'en n'avons pas l'utilité. C'est le genre de cinéma "décalé" qui ressemble à ceux de David Lynch, David Cronenberg, Tim Burton ou encore Gaspard Noé. On ne s'ennui pas une seule seconde et on est les yeux rivés jusqu'à la dernière seconde. Cependant, il ne sera pas à mettre entre tous les yeux car quelques scènes sont osées. Sur ce, bon film !
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    118 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 novembre 2015
    Ah, la famille. Toujours si présente pour nous surveiller, pour voir si tout ça va bien, et pour nous gronder si on fait des bêtises. Aujourd’hui, un cameraman est arrivé dans notre maison. Papa et maman nous ont prévenus qu’il resterait un bon mois à nous filmer dans notre vie quotidienne. J’aime mes parents, ils ont tout donné pour moi, j’aime ma soeur, qui est si prévenante, j’aime mon frère, qui est si intelligent, j’aime mon frère et ma soeur, qui sont tout pour moi. Je suis la fille aînée, je vais vous raconter une belle histoire, la même histoire que me contait mon père adoré lorsque, au coucher, je faisais des cauchemars atroces. « Canine » est superbe, « Canine » est aussi cru et intense qu’il est aussi juste dans sa réalisation folle. Ses plans fixes installent un sentiment de proximité et de froideur entre le spectateur et ces personnages aux attitudes si singulières. On regarde l’oeuvre d’un oeil fuyant, on ose à peine se faire un avis sur la vie familiale, burlesque et cruelle, projetée à l’écran. Notre machine à pensées est ciselée pour plus d’une heure, notre souffle, plaquée contre notre palais, ne pouvant même plus s’abreuver d’une once de salive pour faire redémarrer la machine, virulente, déchirante, grâce à cette atmosphère écrite aux cordeaux qui laisse pourtant entrevoir une certaine humanité. On peine à ne pas oublier à quel groupuscule on a affaire : juste une famille, avec trois enfants majeurs qui couchent ensemble avec le consentement muet des parents, qui les observent en train de danser en pensant au bonheur de procréer, d’éduquer et surtout de garder. Jour 1. Nous avons pu apprendre de nouveaux mots, aujourd’hui. Enregistrés sur des chattes, ces derniers doivent être appris par coeur pour qu’on ait la chance de recevoir la joie de ces êtres si chers que sont et que représentent nos parents. Christina est encore venue à la maison. Mon frère et elle se sont enfermés pour s’accrocher, je les ai vus à la travers la lunette de la porte. J’ai trouvé ça bien beau. Ma mère m’inquiète. Cela lui arrive de parler, toute seule, dans la grande chambre. Je ne l’ai pas encore signalé à papa, mais à ma soeur. Ce qui est aussi intriguant, avec « Canine », c’est le ton direct et assuré que prennent les interprètes pour dire leurs dialogues. On est saisis de par l’intensité qui déborde du cadre strict imposé par l’auteur, foudroyés par la pression alarmante délaissée par une grande partie des plans. Jour 2. Un avion est passé, et est tombé dans notre jardin. Il m’était destiné, purement et simplement. Mon frère ne l’entendait pas de cette embouchure. Alors j’ai frappé. UN, DEUX, TROIS coups. Il est tombé, mais était encore d’attaque, et à réussi à me piquer l’avion. Je l’ai suivi jusqu’à la cuisine, et j’ai coupé. En un seul coup, il était là, agenouillé dans sa mare rouge, appelant à l’aide comme la canaille qu’il est. Mère arrive. Elle me frappe directement à la figure pour me punir. Je me sens idiote de me faire frapper par elle. Je me dirige alors vers la salle de bains, je veux tenter quelque chose. Chose qu’on pourrait regretter de ce « Canine », même si celui-ci est diablement bien maîtrisé dans son contexte scénaristique, c’est le peu de symbolique qu’insuffle le réalisateur à son oeuvre. Cela donne un objet cinématographique plat car il est en manque constamment de détails qui pourraient offrir une aura savoureuse. Il y manque, aussi, des scènes fortes. Des scènes infligeant une pure secousse à notre mental, dingue et rigoureuse, quelque chose qui pourrait nous pousser à bout. Jour 3. Des poissons sont arrivés dans la piscine. Toute petite, je voyais papa les mettre pour que nous le forcions ensuite à aller les pêcher. Aujourd’hui, ce comportement m’exaspère. J’aime mon père comme j’aime ma famille. Mais j’ai la douloureuse impression qu’on me cache des choses. J’ai donc laissée ma canine dans le lavabo. La scène finale est géniale de simplicité et de savoir-faire à l’écriture. Lanthimos est réellement un réalisateur hors-pair, qui peut offrir un travail d’orfèvre, autant qu’improbable que futé et intelligent. Une oeuvre dont on ressort déboussolés, et en même temps contents. Contents d’avoir pu observé un film de cette sorte et de cette couture. Proche dru choc.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    94 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2011
    Incroyable, troublant, sensuel. Ma 1ère réaction a été de découvrir un nouveau Lynch. Certes Lanthimos n'intègre pas d'effets visuels et sonores comme le génie aux coupes de cheveux extravagantes mais je trouve beaucoup de similitude dans sa mise en scène et la construction de son scenario. Histoire terriblement intrigante, il use de la même magie dans un enchainement de scènes brouillant les pistes rendant le tout peu compréhensible mais avec un tel brio que je me suis surpris de fascination du début à la fin. La cathégorie "un certain regard" à Cannes est véritablement ma préférée...
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