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Un visiteur
4,5
Publiée le 27 octobre 2016
Ne vous moquez pas de moi mais, je viens juste de regarder le film “Un été à la Goulette”. Un film Tunisien, parmi les classiques que chaque Tunisien devrait connaître par cœur. J’aurais dû l’avoir vu des dizaines de fois mais je viens de le découvrir. Comment vais-je décrire les sensations que j’ai ressenties après avoir vu ce chef-d’oeuvre? Il n’y a ni les mots ni les métaphores qui pourront transmettre ce que j’ai subi pendant les dernières 89 minutes de ma vie avant d’entamer l’écriture de cet article. Pour justifier le choix du titre de ce dernier, je vais essayer de décrire un peu le choc que j’ai eu:
Je pleure ma Tunisie parce que dans le film, Férid Boughdir a montré la Goulette (Le principal port de Tunis) dans les années 90. Les années où la vie était beaucoup plus simple, plus gaie et tout simplement plus belle, contrairement à la vie de nos jours qui est basée sur le stress, la routine ennuyante et la trahison.
Je pleure ma Tunisie parce que dans ce film, le réalisateur a bien montré les fesses dures et nues des jeunes filles fraîches et splendides, le baiser tendre et plein d’amour entre adolescents frivoles, les bières en sueur qui, elles aussi, souffraient la chaleur de l’été, l’homosexuel en pleine danse orientale, la virginité qui pourrait se perdre à tout moment même avant le mariage, les femmes éduquées qui ont leur mot à dire, et tout ce qui pourrait paraître “tabou” et “inacceptable” chez les extrémistes de nos jours avec leurs fantômes qui hantent tous les recoins de mon pays. Ceux qui ne ratent aucune occasion pour dire du mal de leur terre ou de la mentalité ouverte et moderne des Tunisiens.
Je pleure ma Tunisie parce que la relation entre les gens de différentes religions était essentiellement basée sur l’amour, l’entraide et la tolérance, autrefois. J’ai vu la Musulmane et la Juive qui partent avec la chrétienne à l’église pour faire des prières de jeunes filles, j’ai vu le Juif qui demande l’aide d’un Musulman pour lui allumer le feu et préparer ses “briks” à vendre le jour de Shabat, j’ai aussi vu la Musulmane qui cuisine pour ses voisines Juive et Chrétienne pour leur faire goûter le plat dont elle est très fière… que c’est beau, que c’est joli mais tout a fané avec le temps.
J’aurais bien aimé vivre ce bonheur-là, en Tunisie, durant les années de l’amour et de la confiance totale mais, je ne peux plus revenir en arrière alors, je pleure ma Tunisie.
« Un été à la Goulette » est le 4ème film de Férid Boughedir. Il se déroule en juin 1967 à La Goulette, le principal port de Tunis, et met en scène 3 hommes de confession différente : Youssef, musulman et contrôleur sur le TGM ; Jojo juif et roi de la brik à l'œuf, et Giuseppe catholique, pêcheur sicilien. Ces 3 amis inséparables vivent avec leur famille dans le même immeuble qui est la propriété du hadj Beji qui compte ses sous et expulse qui il veut ! La vie se déroule dans un bonheur nonchalant jusqu'au jour où leurs filles - Meriem, Gigi et Tina - décident de perdre leur virginité avant le 15 août avec un garçon d'une autre religion que la leur ! Leur tentative, le jour même du mariage de la fille aînée de Jojo, avorte après l'intervention des 3 pères qui pendant quelques jours seront fâchés à mort. A noter la présence de Michel Boujenah dans le rôle d’un simplet toujours branché sur sa radio à l’écoute du Moyen-Orient et de Claudia Cardinale née à Tunis. Un film pétillant de vie qui montre l’harmonie à cette époque entre les 3 communautés… mais quand il se termine, la guerre des Six Jours commence et va briser cette vie, les juifs s’exilant avant l’arabisation de la Tunisie !
Un film à l'image de la Tunisie, qui la présente telle qu'elle est, cosmopolite et tolérante. Merci à Férid Boughedir pour ce documentaire qui n'en est pas un.
dans ce film boughedir traite la quête de co-habitation/voisinage entre des tunisiens de différentes religions (musulmans/chrétiens/juifs) � Quand les sentiments d'unicité laissent à part la croyance de chacun, et unissent les voisins pour le bien et le mal, pour vivre en paix ^_^ Pour la richesse en illustration de patrimoine, n'en parlons pas: architectural figurant dans l'église/la mosquée/le synagogue de la goulette, rituels, spécifiques à la cuisine tunisienne juive: le célèbre brik bel war9a dont la scène fut accompagnée en tant que bande sonore avec la célèbre chanson symbolique de notre amour vers la tunisie, exprimé par la célèbre rihet lebled yaba (le parfum du pays)de mohamed jammoussi, (jari ya hammouda de notre icone ahmed hamza fut aussi interprétée par les enfants en fuyant leur sieste -jnoun el 9ayla- la pasta italiana che si mangia solo calda delgli vicini italiani, la gunewiya tunisienne, l'interdiction d'allumer le feu chaque samedi chez les juifs et par une pleine solidarité avec son voisin juif, le musulman youssef le fait à sa place pour garantir la bon fonctionnement du restaurant de jojo , sans oublier la réaction de satisfaction de la croyance profonde du futur mari que le frère de sa fiancée démontre en disant : hazzak et baroukh ;) En gros: un film très riche en représentations de patrimoine tunisien, voire très identitaire ^_^