Le duo Phil Lord/Chris Miller retourne dans le monde de l’animation avec ce film animé en Lego. La grande aventure Lego reprend les ingrédients classiques du film d’aventures (héros très ordinaire, prophétie, vieux sage barbu en guise de mentor), mais c’est pour mieux les détourner.
La grande aventure Lego n’est pas qu’une simple publicité géante pour le célèbre jeu de construction, mais également un moyen de se moquer de tous ces films au schéma similaire, ou encore de certaines ficelles scénaristiques usées
(par exemple, à chaque fois que Batman mentionne quelque chose dont les personnages ont besoin, cette chose apparait immédiatement, le discours de motivation d’Emmet est amusant car c’est un anti-discours pour un anti-héros)
, mais aussi des nombreuses licences détenues par Lego.
Ainsi, Batman est présenté comme un dépressif obsédé par la mort de ses parents, Dumbledore voit son nom écorché, Green Lantern est présenté comme un boulet, Vitruvius – le vieux sage – est tête en l’air, les Lego licorne sont bipolaires, l’astronaute des années 80 est obsédé par son vaisseau spatial,
bref, les personnages sont bien travaillés.
Le casting vocal (pour la version originale, selon moi) est merveilleux, avec des acteurs jouant souvent le même type de rôle en prise de vue réelle : Morgan Freeman en vieux sage, Liam Neeson en bon flic/mauvais flic (avec sa voix de « bad guy » pour le mauvais et une voix de Mickey pour le bon), Chris Pratt en anti-héros pas très dégourdi, etc. Par ailleurs, certains des doubleurs ont tourné ensemble dans des œuvres emblématiques de leurs filmographie (Channing Tatum et Jonah Hill qui doublent respectivement Superman et Green Lantern ont joué ensemble dans 21st Jump Street et sa suite, des mêmes réalisateurs ; même chose pour Chris Pratt et Nick Offermann – doubleur du chef pirate – qui jouent dans Parks & Recreation).
J’ai cependant du mal la fin du film,
en prises de vues réelles, mettant en scène le personnage de Will Ferrell et son fils,
qui non seulement casse le rythme du film, mais surtout ajoute une morale bien pesante à l’histoire. En effet, le message n’est pas toujours très clair
: il est affirmé que c’est bien plus amusant de contourner les règles (de montage Lego) et faire selon son envie, mais les constructions doivent rester cohérentes, sinon cela s’écroule (c’est pour cela que les choses construites par Emmet, le héros sont solides, tandis que les constructions collectives des maitres constructeurs sont si fragiles). Mais moi qui fonctionne comme Lord Buisness (Will Ferrell) avec mes Legos (sans la colle cependant !), je me sens un peu rejeté dans ce message.
C’est un bon film, avec une double lecture, donc appréciable par tous, mais une fin trop sirupeuse.