Derniers Avis sur Coeur animal

Un film sur un homme rude, frustre, dur avec sa femme et avec les gens en général, qui aime mieux ces animaux que sa femme.
Ce film, même s'il ne se passe grand chose, est tout en non dit, et n'est pas sans intérêt.

Film très impressionnant, "très couillu" pour reprendre une expression lue ici. Et justement, le message du film est sans doute assez proche d'un aspect délibérément animal, ainsi que le titre l'évoque. Il n'y a pas grand chose à dire sur ce film, ou plutôt trop. Il est préférable de faire à l'instar des personnages : garder une certaine sobriété et respect face à la montagne, la nature, les animaux, les éléments naturels qui gouvernent l'homme. Et ce film n'est certainement pas une caricature, ainsi qu'on peut également le lire par ici. Il replace l'homme dans un contexte qui le renvoie à ses origines et à la question de savoir jusqu'où il va s'en éloigner. Un grand coup de chapeau à ce petit bijou suisse qui tourne comme une h..;-)

Un film avec une personnalité et une vraie justesse des sentiments et psychologies, non dénué d'humour malgré le serieux et la tension ambiante. Les acteurs sont excellents.

Commençons par ce qui est dommage : dommage que l'intrigue soit si prévisible, que celle-ci ne soit pas un peu plus "couillu" et surprenante. Dommage que les personnages soient à la limite de la caricature et quasi stéréotypé du genre, la sommelière de montagne aguicheuse et maternelle, l'ouvrier au cœur ouvert vu déjà mainte fois, sans parler de l'acteur principal. Par contre la réalisation est intéressante, le choix des acteurs est parfaitement réussi avec un jeu habité. Mention particulière au couple protagoniste principal. L'originalité de l'œuvre s'articule essentiellement sur les aspects psychologiques du paysan. Quelques scènes drôles sortant des sentiers battus et rebattus et l'accent vaudois surgissant dans une scène agrémentent le tout.

Ce qui rend le film dur est de voir ce fermier se comportant avec plus d'humanité avec ses vaches qu'avec sa femme et compagne de travail qui n’est finalement pour lui qu'une bête parmi d'autres, puis qui se retrouve confronté du jour au lendemain à devoir se remettre en question, suite à l'embauche d'un sans papier hispanophone sur sa ferme. Il n’y a pourtant là dans ces traits humains forcés aucune caricature, les acteurs sont excellents, fort crédibles, et c'est avant tout le décor magnifique de la scène, de splendides paysages de montagne suisses où est situé la ferme, qui donne tant de charme à l'oeuvre. C'est beau ! On suit là le cheminement de l'homme face à sa détresse. Un film finalement très sensible et pertinent sur la question de la misogynie, de l'amour et de la compréhension homme femme et sur la vie en milieu rural montagnard. Voilà un film qui aurait mérité plus que 54 places à Paris en 1ere semaine !

Rarement a-t-on vu un film tourné dans une ferme de montagne, au milieu des alpages, ferme dans laquelle un couple vit en élevant des vaches et des chèvres, en produisant du lait et des fromages. Dire que le paysan, très bien campé par Olivier Rabourdin, est fruste relève clairement de l'euphémisme. En fait, il traite, il soigne sa femme (excellente Camille Japy) comme il traite et soigne ses bêtes, avec, toutefois, un peu moins d'affection. Il lui fait l'amour comme le font les animaux qu'il fréquente. Pendant l'été, il loue les services d'un ouvrier agricole espagnol, en instance de divorce. Contrairement à ce que pourrait donner à penser ce court résumé, il n'est jamais question d'adultère ou de ménage à trois. Il est question des souffrances morales et physiques générées par une vie rude coupée de tout ce qui est culture et sentiments. Les paysages sont magnifiques. La suissesse Séverine Cornamusaz connait manifestement son sujet; on sent qu'elle aime ses personnages, même si la peinture qu'elle en fait ne les présente pas tous sous un jour très avenant. Un film sur la vie rurale à l'opposé d'"une hirondelle a fait le printemps".