Une atmosphère délicieusement inquiétante, 20 premières minutes prenantes, avec la découverte du chateau de Vlad Drakul par Renfield. Un Bela Lugosi tout simplement mythique, bien supérieur à Gary Oldman dans le rôle du seigneur vampire... Un film qui a assez bien vieilli, malgré bien evidemment les araignées de plastique et les chauves souris en papier agitées au bout d'un fil et d'un bâton, mais il est vrai qu'on pardonnera tout cela compte tenu de la date de production du film (1931) (notons que des films plus récents comme Orange Mecanique 1970 par exemple, on bien plus mal vieillis que les films de Browning qui ont 40 ans de plus, ou encore ceux d'Hitchock qui ont 10/15 ans de plus ...) Bref, à première vue, un très bon film que cette première version de Dracula, mais gros point faible de la bobine : aucun rythme, et l'intrigue qui n'avance pas, et qui tourne autour d'une seule question : Dracula est-il vraiment méchant? ... question dont chacun de nous possède bien sûr la réponse. Bref, une superbe réalisation et une atmosphère sombre bien retranscrite, malgré tout, le film de Browning est cruellement dénué d'intérêt, et même l'interprétation sans fausse note de Lugosi ne parviendra pas à remonter le niveau. Un film sommaire donc, très moyen, et que ne pourra excuser l'âge, surtout lorsqu'on a vu "Freaks" (1933 si mes souvenirs sont bons...) bien supérieur dans la filmographie de Browning.
C'est un classique du film d'horreur américain des années 30. Bela Lugosi est extraordinaire en Dracula et l'histoire est bien conté. Un véritable enchantement.
"I am Dracula", "Listen to them! Children of the night!" "What a music they may!" Ces célèbres mots du Dracula de Browning sont particulièrement savoureux dans la bouche du hongrois Lugosi. Dracula est un film transition entre le muet et le parlant. D'où les nombreuses scènes muettes du film. Lugosi lui-même instaure cette ambiance de mystère. Car ses mots scandés, ses gestes peu nombreux et larges, tout en exagération, en théâtralité, ses yeux troublant sont indéniablement poétiques. Bela est sans aucun doute le plus grand interprète du comte avec l'immense Christopher Lee.
Ce dracula est sympathique, loin d'être complexe et réfléchi, mais plein de charme. La prestation de Bela Lugosi fait très kitsch maintenant, ainsi que les effets spéciaux. Cela produit un effet magique, saisissant. Si vous aimez les "vieilleries" (sans vouloir donner de connotation négative)horrifiques...
Dracula de Tod Browning, malgrès une première partie magnifique, perd un peu de sa puissance vers le milieu du film. En effet, le scénario est passionant et Bela Lugosi très charismatique mais le long dialogue dans le salon luxueux risque de perdre des spectateurs en route car de nos jours, les gens sont bien plus attirés par l'action physique que par l'action verbale, ce qui est bien dommage en somme. Cela dit, j'ai été fasciné par les décors magnifiquement gothiques et par le déroulement du scénario vraiment intéressant dans l'ensemble... Si je ne mets que 3 étoiles, c'est parce que à la vue de Freaks ou de The Unknown du même Tod Browning, j'ai trouvé Dracula tout de même moins bien...
Intéressant de (re)voir au cinéma cette version de 1931, certes imparfaite mais loin d'être dénué d'intérêt. Loin d'être aussi flamboyante que celle de Francis Ford Coppola, aussi sensuelle que celle de Terence Fisher ou aussi gothique que celle de John Badham, cette seconde adaptation du roman de Bram Stoker garde de beaux arguments presque 90 ans après. Si le thème du vampirisme et le mythe qui l'entoure est abordé de manière classique mais convenable, c'est surtout la mise en scène de Tod Browning qui fait merveille : jeux de lumière superbe, photographie magnifique et décors envoûtants, exploités à merveille de bout en bout, donnant au film une allure, un cachet auxquels on ne peut être qu'un minimum sensible. Cela compense une interprétation pas franchement inoubliable (Dwight Frye et Edward Van Sloan s'en sortent à peu près, et bien qu'aujourd'hui vieillotte, celle de Bela Lugosi n'est pas sans qualités) à l'image du couple Harker - Seward, transparent. Ça n'est pas ma version préférée du mythe, mais celle-ci garde encore aujourd'hui un charme, une personnalité témoignant de l'immense talent de Browning, cinéaste majeur de l'avant-guerre. À voir (au moins) une fois.