Avis sur Le Prédicateur

Film totalement porté par Robert Duvall puisqu'il en est non seulement l'acteur principal mais aussi le réalisateur. Qu'il se soit totalement investi dans cette oeuvre ne fait aucun doute, cela se voit dans sa prestation remarquable qui lui valut d'ailleurs d'être nominé aux oscars. Mais passé ce très bon point, le reste est moins éblouissant. La mise en scène est peu inspirée, l'histoire n'est qu'une suite incessante de scènes de prêches, et entendre Dieu et Jésus dix fois par phrases est quelque peu lassant pour qui n'est pas pentecotiste. Il aurait fallu que le film dégage quelque chose de fort, qu'il soit au final une critique acerbe d'un extrémisme religieux, qu'il condamne ce prédicateur coupable de meurtre qui ne semble guère affecté par son acte. Dommage, car en étant moins lisse et moins complaisant il y avait de quoi faire mieux.

Que Robert est grand ; il faut que cela se sache une fois pour toutes . Son film est enfiévré et vaut surtout pour sa prestation habitée de prédicateur qui après avoir tué l’amant de sa femme s’enfuit, guidé par la voix de Dieu pour ouvrir une église dans un patelin perdu où il se fera à nouveau connaître grâce à ses talents de bonimenteur. Il se fera prendre à la fin, victime de son succès qui aura permis à sa femme de le localiser. On découvre ce que peut être ce milieu de l’église devenu le business de tout un chacun aux States. Chez nous en France le business en question est resté dans les mains de notre chère église. Tant mieux si l’on en juge par le fanatisme prôné par les prêcheurs de tout poil qui sévissent Outre-Atlantique.

Le problème du « Prédicateur », c'est qu'il n'y a pas vraiment de scénario. C'est plus le portrait d'un homme qui intéresse Robert Duvall, que l'on est un peu étonné, lui le républicain pur souche, de retrouver à la tête d'un tel projet. Car il leur met bien dans la tronche aux fanatiques religieux qui embrigadent les faibles et les influençables, ce que le film montre d'ailleurs brillamment. La relation qu'entretient d'ailleurs Sonny avec son ex-femme en est l'illustration parfaite, et instaure un malaise qui ne nous quittera jamais vraiment. Duvall a de plus l'intelligence de ne pas tomber dans le manichéisme en nous montrant que cet homme a beau être un manipulateur hors-norme, se cache au fond de lui une profonde sincérité dans ce qu'il fait et ce qu'il croit, si bien que notre jugement est souvent mis à mal. « Le Prédicateur » est toutefois surtout l'occasion pour Robert Duvall acteur de livrer une prestation hallucinante (bien supérieure d'ailleurs à celle derrière la caméra), assurément l'une des plus belles de sa riche carrière. Dommage donc que l'histoire soit plus prétexte à une suite de scènes montrant comment une ville entière peut se retrouver sous la coupe d'un excité religieux, car nul doute que nous aurions eu droit à un très bon film, on se contentera qu'il soit juste bon.

Film dans lequel Robert Duvall s'est investit à fond (il est réalisateur, acteur, scénariste et producteur exécutif), "Le Prédicateur" est un film habité. Habité par la prestation de Duvall en prêcheur en quête de rédemption qui fuit sa ville d'origine où il a mis dans le coma l'amant de sa femme et qui se reforge une nouvelle vie dans un petit bled de Louisiane en rénovant une église. L'acteur n'a jamais été aussi flamboyant et son charisme rattrape quelques longueurs scénaristiques qui ne viennent cependant pas plomber la force du film à la portée universelle : on a tous quelque chose à fuir et quelque chose à se faire pardonner mais on a tous du bon en nous. Et avec sa réalisation et son interprétation, Robert Duvall nous y fait croire sans problèmes.

Un portrait complexe d'un homme tourmenté. Un bon numéro d'acteur pour le personnage principal de ce pasteur charismatique. Le film possède une valeur quasi-documentaire sur une certaine religiosité au Sud des États-Unis à la fin des années 1990.

comment ne pas prendre plaisir à ce drame - certes au départ facile - nous contant l'histoire de ce pasteur de 'milieu de route' qu'est Euliss/R.Duvall, forcé de s'isoler volontairement dans un milieu rural rempli de ces travailleurs trop aigris pour envisager sereinement toute honnêteté, et à qui notre ami apportera un minimum d'espoir; et ce en dépit d'un léger excédent d'intrigues sinon de prêches ? Un polar passé inaperçu qui gagne à être redécouvert.

Pour ce film écrit et réalisé par lui-même, l'acteur Robert Duvall a su faire preuve d'audace et d'originalité non seulement dans le choix de son sujet mais aussi dans sa façon de le mettre en scène, ce qui est tout à son honneur. Mais «Le Prédicateur» aurait pu largement être meilleur si déjà le film n'était pas aussi long à démarrer et si il n'y avait pas autant de longueurs. Je dois bien admettre que parfois j'ai décroché. De plus, un peu plus de passion n'aurait pas nuit au film surtout quand le personnage qu'incarne remarquablement Robert Duvall lui en est plein. C'est ce personnage qui fait pratiquement tout le sel de ce film somme toute honorable.

Comme beaucoup d'acteurs plus ou moins talentueux passant à la réalisation, Robert Duvall livre un très bon film qui fait montre de toute l'expérience accumulée lors des tournages. Robert livre une prestation remarquable, voir complètement habitée, dans le rôle d'un prédicateur qui aime le prêche d'une manière qui va au-delà de l'amour de dieu. Un film qui transpire l'Amérique profonde de manière vraiment honnête et saine, en écrivant cette histoire Robert Duvall a du mettre beaucoup de lui-même et de son enfance. Évidemment le film n'évite pas quelques scories, comme par exemple le personnage d'Edward Norton vraiment bâclé et qui tombe là un peu comme un cheveux dans la soupe.

Le portrait fort mais ambigu d'un prédicateur, au final on ne sait pas trop si le réalisateur veut dénoncer ces escrocs ou leurs donner du crédit. Et l'énorme prestation de Duvall à la fois violent et attachant n' éclaircit pas nos lumières.

éblouissant numéro d'acteur de Robert Duvall qui réussit son passage à la réalisation avec cette plongée dans une Amérique profonde qui n'est pas sans rappeller l'univers des frères Cohen.